Memento

Une marque de vêtements made in océan Indien

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Créée officielle­ment en octobre dernier par Laurianne Teyssèdre, l’Îlet à Malices est une marque de vêtements pour les familles, designée à La réunion, illustrée par des artistes locaux et fabriquée à Maurice. Qualité du tissu, marketing efficace, ancrage local et ambition sont les points forts de son ADN.

Le toucher du tissu est incroyable­ment doux et léger. Il est fabriqué en maille jersey 100% coton. On a envie d’y glisser son bébé à l’intérieur. On sait qu’il y sera bien. Body, salopette, barboteuse sont disponible­s pour les toutpetits. Caraco, Tee-shirt pour les plus grands enfants et adultes. Blanc cassé, gris et rose sont les trois coloris proposés pour plusieurs habits. Les dessins discrets évoquent la culture familiale réunionnai­se : le câlin pilé, la kaz créole, la toupie leetchi... Ce sont les oeuvres de Sofifish, une photograph­e et illustratr­ice de La Réunion repérée par Laurianne à qui elle confie la mission de traduire en images les traditions, l’architectu­re, la cuisine tant aimée de l’île.

“On a tous en tête le bruit du pilon, promesse d’un moment convivial et d’un repas généreux préparé par notre maman ou notre grand-mère. Îlet à Malices, c’est aussi ça, ces souvenirs, ces habitudes qui remontent à la surface et que l’on veut transmettr­e quand on devient parent à son tour”, partage l’entreprene­use.

Pour arriver à cette qualité de produit et à lancer son entreprise, Laurianne Teyssèdre a dû s’accrocher... à son rêve de voir advenir une mode différente, plus respectueu­se de l’homme et de la nature. Très jeune, elle souhaite travailler dans la mode mais pas du côté clinquant. Son parcours de formation puis ses 13 années d’expérience dans le secteur en Métropole et à La Réunion (lingerie, prêt-à-porter, tourisme, sur des postes de chef de produit acheteuse, en marketing et communicat­ion) lui ont donné des atouts bien utiles pour se lancer, convaincre, négocier.

Autonomie et soutien du réseau.

C’est au cours de sa deuxième grossesse que la jeune femme a décidé de franchir le pas. Sa rupture convention­nelle lui a permis de prendre du temps avec ses enfants et de faire mûrir son projet. Au bout d’un an et demi, elle se remet sur le marché de l’emploi en tant qu’indépendan­te et continue à avancer dans la création de sa marque. “Je travaille beaucoup mais avec moins de frustratio­ns. Cette liberté d’organisati­on, en plus d’avoir un impact positif sur ma santé, me convient très bien”, avoue Laurianne qui insiste sur l’importance du réseau, de bien s’entourer.

Sur les réseaux sociaux, elle est aidée par un agent de sourcing jusqu’à aboutir à la rencontre d’une couturière mauricienn­e qui lui ouvre les portes du secteur dans l’île soeur. Compliquée la recherche du fournisseu­r ! En effet, sa production n’atteint pas des volumes suffisants, et elle veut rester une marque accessible. Par ailleurs, elle tient à s’assurer des bonnes conditions sociales dans l’usine de fabricatio­n. Après avoir enfin trouvé un atelier spécialisé dans la maille, l’enjeu est de convaincre les responsabl­es de façonner ses modèles dans une maille plus petite en point de jersey. “Cela les a poussés à innover car ils fabriquaie­nt uniquement des habits d’hiver destinés à l’export”, raconte Laurianne.

Il y a deux ans, un coup de pouce essentiel lui est donné par une formation organisée par le MEDEF1 en partenaria­t avec le groupe CRC2 : Les Audacieux pour accompagne­r des porteurs de projets seniors. “Cela a beaucoup joué dans le développem­ent de mon business. J’ai pu prendre du recul et me constituer un réseau utile”, témoigne la créatrice. L’enjeu pour l’Îlet à Malices est de gagner en visibilité, continuer à faire émerger la marque en étant aux endroits clés (marchés de créateurs, festivals, boutiques éphémères, concepts store), engagé avec les bons partenaire­s pour contribuer au dynamisme du marché du textile à La Réunion. Et dans trois ans ? Avoir un point de vente à SaintDenis... Et encore plus tard ? Être présente aux Galeries Lafayette.

Pour arriver à cette qualité de produit et à lancer son entreprise, Laurianne Teyssèdre a dû s’accrocher

1. Mouvement des entreprise­s de France

2. Caisses Réunionnai­ses Complément­aires, associatio­n à but non lucratif et groupe de protection sociale

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© Photo Mémento Laurianne Teyssèdre, dirigeante de l’Îlet à malices.

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