Étudier et entreprendre
Les étudiants désireux d’entreprendre à La Réunion peuvent le faire sans perdre leur statut d’étudiant. L’Université de La Réunion au travers de la Direction de l’Entrepreneuriat Étudiant de La Réunion (D2ER), labélisé Pépite1, propose un diplôme universitaire. Rencontre avec Thomas Telegone, un étudiant bien avancé dans son projet de création et Teddy Libelle, directeur adjoint de la D2ER.
“J’ai été frappé par l’histoire de cette jeune fille américaine, Alina Morse qui, à l’âge de 7 ans, a l’idée d’inventer la sucette Zollipop sans sucre et qui nettoie les dents. Encore collégienne et avec l’aide de ses parents, elle lance son entreprise qui emploie aujourd’hui sept personnes et rapporte beaucoup d’argent”, raconte Teddy Libelle. Cette success-story montre que l’esprit d’entreprendre n’a pas d’âge ni de limite.
Le Statut National d’Étudiant-Entrepreneur (SNEE) s’inscrit dans ce courant pour favoriser et accompagner les porteurs de projets qui souhaitent disposer ou garder le statut d’étudiant de l’enseignement supérieur. Une plateforme en ligne leur permet de déposer leur candidature qui sera ensuite étudiée par un comité d’experts. L’étape validée, les étudiants ont accès à un panel d’aides et d’outils : double mentorat (avec un universitaire et un professionnel), mise en réseau avec l’écosystème entrepreneurial, accès à l’espace de coworking situé dans la zone stratégique de la Technopole, possibilité de portage juridique, etc.
Tout ceci vient en complément d’un parcours de formation, le DUE (Diplôme Universitaire Entrepreneuriat) et s’adresse à celles et ceux qui veulent maîtriser le processus entrepreneurial et avancer dans la concrétisation de leur projet de création.
Si un jeune a envie d’entreprendre, qu’il ne se limite pas aux informations glanées sur Internet car de nombreux acteurs à La Réunion peuvent l’accompagner
Passionné par son métier. C’est le cas de Thomas Telegone, lauréat du prix Pépite 2022 avec son projet Le Rollinia Hôtel & Spa éco-responsable à Saint-Joseph. Il est intervenu comme invité lors du séminaire sur l’entrepreneuriat organisé par la D2ER. “J’ai témoigné pour donner envie aux jeunes d’y aller. Il faut essayer de rester optimiste pour faire de chaque défi une opportunité”, partage le jeune entrepreneur passionné par son métier.
Il revient sur les points forts de la formation : “Elle nous permet de disposer d’un réseau varié d’acteurs et de cours pour acquérir les compétences nécessaires pour être un bon entrepreneur. Ma tutrice à l’université fait preuve d’une disponibilité remarquable”. Grâce au prix Pépite, il a eu la chance de participer au plus grand rassemblement d’entrepreneurs d’Europe, le salon Big à Paris. Une manière de défendre les valeurs et le développement économique de La Réunion et de la France.
La D2ER travaille dans une dynamique d’ouverture, s’entourant de partenaires et souhaite étendre sa présence dans le Sud pour attirer de nouveaux étudiants. “Nous prévoyons d’approfondir les soft skills et la capacité à encaisser les échecs, en particulier à La Réunion où les jeunes ne sont pas poussés à entreprendre par leur milieu familial qui préfère les voir décrocher un
concours de la fonction publique ou un poste dans le privé”, explique Teddy Libelle, physicien de formation.
Autre écueil pointé du doigt, les réseaux sociaux qui font croire aux jeunes qu’il est très facile de gagner de l’argent. “C’est néfaste pour l’entrepreneuriat car ces jeunes ne sont pas ou mal accompagnés”, pense Teddy Libelle. Thomas Telegone fustige lui un autre frein, celui du regard des autres, très présent. “En tant qu’entrepreneur ici, il faut avoir cette capacité à s’en extraire ou à l’accepter”.
Les deux hommes sont d’accord pour dire qu’entreprendre est un mélange de jeu et de combat, un équilibre entre le sens de la passion et la tête sur les épaules. Une grande force discrète pour les entrepreneurs reste le soutien inconditionnel de leur famille.
1/ Pôle Étudiant Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat
J’ai témoigné pour donner envie aux jeunes d’y aller. Il faut essayer de rester optimiste pour faire de chaque défi une opportunité