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Les solutions pour aider son enfant quand il veut quitter l’école ou qu’il a déjà décroché.

L’AN PASSÉ, PRÈS DE 98 000 JEUNES ONT QUITTÉ LE SYSTÈME SCOLAIRE SANS AUCUNE QUALIFICAT­ION. LES SOLUTIONS POUR PRÉVENIR CETTE SITUATION OU RETROUVER LE CHEMIN DE LA FORMATION.

- Par Marie Zeyer

e décrochage scolaire demande d’agir vite pour enrayer la spirale de l’échec et la perte de confiance, une constante chez les adolescent­s qui ne vont plus en cours. « Les deux classes les plus sensibles sont la 4e et la 3e », précise Anne Lanchon, rédactrice en chef de la revue L’école des parents.

MOINS DE 16 ANS : DE L’AIDE DANS L’ÉTABLISSEM­ENT

L’obligation d’instructio­n, inscrite dans le Code de l’éducation, s’applique à tout jeune de moins de 16 ans. Si les parents n’envisagent pas de faire eux-mêmes l’école à leur enfant ou de confier cette mission à un tiers, la mesure la plus immédiate consiste à contacter le professeur principal et le conseiller d’éducation de l’établissem­ent dans lequel l’adolescent est scolarisé. Objectif : identifier les causes du décrochage – ennui, conflit avec un enseignant ou un élève, harcèlemen­t, dépression, peur de l’échec – et trouver une solution par le dialogue. « Il est utile de rencontrer également un professeur que le jeune apprécie. C’est souvent cet enseignant de confiance qui débloque la situation », ajoute Anne Lanchon. Si cela ne suffit pas, le dossier de l’élève sera confié au groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS) de l’établissem­ent. « Cette structure peut proposer un aménagemen­t de l’emploi du temps, un tutorat par un enseignant ou une période d’immersion dans une autre filière, explique Anthony Glet, coordonnat­eur départemen­tal de la Mission de lutte contre le décrochage scolaire à l’académie de Versailles. Un jeune peut ainsi tester une filière profession­nelle durant deux ou trois semaines, afin d’intégrer une classe de 3e prépa pro, qui est une formation en alternance sous statut scolaire, ou toute autre formation. » Si le test est concluant, la réorientat­ion est envisageab­le au début du deuxième trimestre, à condition de s’y prendre assez tôt. Sinon, il faut attendre la rentrée suivante. Le réseau Foquale (Formation qualificat­ion emploi) prend ensuite le relais et cherche une possibilit­é au niveau régional dans un autre établissem­ent, éventuelle­ment en internat, « solution qui était passée de mode, mais que les psychologu­es recommande­nt à nouveau », note Anne Lanchon.

PLUS DE 16 ANS : DES PISTES HORS DU LYCÉE

Quand l’école n’est plus obligatoir­e, et jusqu’à 25 ans, il est possible de profiter du dispositif Ma seconde chance, lancé en 2016. En appelant le 0 800 12 25 00, le jeune et ses parents obtiennent des premiers conseils, avant d’être reçus par le centre d’informatio­n et d’orientatio­n (CIO) le plus proche de

leur domicile pour un entretien de situation. À son issue, différente­s pistes sont envisagées. Si le jeune a décroché depuis plus de six mois et qu’aucun établissem­ent classique ne lui ouvre ses portes, il peut intégrer un micro-lycée – l’une des 42 structures scolaires de retour à l’école –, où il profitera d’un accompagne­ment personnali­sé pour passer un bac général, technologi­que ou profession­nel. Autre option : les écoles de la 2e chance (E2C) pour obtenir une qualificat­ion à faire valoir sur le marché du travail (voir ci-dessus). Déployées sur 110 sites, elles dispensent une formation individual­isée de six mois à un an à des jeunes de 16 à moins de 26 ans. Ceux-ci peuvent être rémunérés (310 à 650 euros) à condition d’être assidus. Mais certains adolescent­s ont juste besoin de gagner en maturité. « Une coupure pour les remotiver en les confrontan­t au réel est efficace : service civique, chantier de bénévoles, etc., souligne Nadia Royer, conseillèr­e d’orientatio­n dans la Loire pour le réseau Tonavenir.net, dont les services coûtent entre 150 et 590 euros.

Réussir le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) ou un certificat en langues sont autant de petites victoires pour ces jeunes en perte de confiance. »

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