Merci pour l info

Huit erreurs à éviter quand on achète à deux

L’ESSENTIEL À SAVOIR POUR PRÉSERVER SES INTÉRÊTS TOUT EN PROTÉGEANT LES DROITS DE SON PARTENAIRE EN CAS DE DÉCÈS.

- Par Laurence Ollivier

1 PASSER TROP VITE À L’ACTION

Acheter un bien immobilier à deux constitue souvent le plus gros investisse­ment d’une vie. Y penser en amont est la clé de la réussite.

À faire : consulter un notaire avant toute recherche d’un bien. « Ce devrait être un passage obligé, surtout pour les concubins, les pacsés, les familles recomposée­s avec des enfants ou les couples mariés sous un régime de séparation », précise Nathalie Giraud, juriste au sein du groupe De Particulie­r à Particulie­r.

2 CROIRE QUE « QUAND ON S’AIME, ON NE COMPTE PAS »

À la signature, beaucoup de couples affirment acheter à 50-50, même quand l’un finance en réalité 60 à 100 % de l’opération. « C’est une bombe à retardemen­t en cas de séparation,

met en garde Barbara Thomas-david, notaire

à Paris. Car seul l’acte de vente fait foi. Celui qui aura réglé la plus grosse part risque, des années plus tard, de rencontrer les plus grandes difficulté­s pour se faire rembourser. »

À faire : « Indiquer les quotes-parts de chacun, correspond­ant aux contributi­ons financière­s réelles, recommande Nathalie

Giraud. Pour les couples mariés, préciser l’origine des fonds en cas de remploi de biens

propres* [voir lexique p. 83] si chacun veut pouvoir récupérer ces sommes en cas de séparation. »

3 NÉGLIGER LA PROTECTION APPORTÉE PAR LE MARIAGE

47 % des Français estiment qu’acheter un bien immobilier à deux est plus engageant que le mariage (1). Le mariage n’en demeure pas moins la formule la plus protectric­e.

À faire : « Rédiger un contrat de mariage sur mesure avant même d’acheter », conseille Jean-michel Boisset, notaire à Brettevill­el’orgueilleu­se (Calvados). (1) Sondage réalisé les 25 et 26 janvier 2017 par Opinionway pour Vousfinanc­er.com.

4 NE PAS RÉDIGER DE TESTAMENT QUAND ON N’EST PAS MARIÉ

Les personnes vivant en union libre ou pacsées sont considérée­s comme des étrangers l’une pour l’autre. En cas de décès, si elles n’ont rien prévu, ce sont leurs parents, frères et soeurs qui hériteront, obligeant éventuelle­ment le survivant à quitter le logement du couple.

À faire : rédiger un testament pour désigner son compagnon comme héritier, lui attribuer

préférenti­ellement le logement ou lui léguer sa quote-part de propriété. Pour bien respecter le droit successora­l des enfants, l’aide d’un notaire est utile.

5 TOUT MISER SUR LA TONTINE

Parfois évoquée comme une solution pour ceux vivant en union libre, l’achat en tontine* est vivement déconseill­é par Sylvie Le Botmel, juriste à l’agence départemen­tale d’informatio­n sur le logement de Meurthe-et-moselle

(ADIL 54). Elle rappelle que « dès que la valeur du bien dépasse 76 000 euros au moment du décès, l’avantage fiscal disparaît. Et en cas de séparation, si votre ex-partenaire refuse de vendre, vous ne pourrez pas l’y contraindr­e, même devant le tribunal ».

À faire : préférer un achat démembré (voir L’avis d’expert), couplé à la souscripti­on d’un contrat d’assurance-décès ou d’assurance-vie.

6 FAIRE CONSTRUIRE SUR LE TERRAIN DU CONCUBIN

Attention, sur le plan du droit, la constructi­on appartient au propriétai­re du terrain ! De même, financer des travaux dans la maison de son concubin sans figurer dans l’acte de vente ne donne aucun droit en cas de séparation.

À faire : anticiper en consultant un notaire.

« Suivant les cas, on préconiser­a l’achat de la moitié du terrain avant de construire ou la création d’une société civile immobilièr­e (SCI) dans laquelle l’un apportera le terrain, l’autre les liquidités nécessaire­s au financemen­t des travaux », décrypte Jean-michel Boisset. Le notaire pourra vous inciter à rédiger une reconnaiss­ance de dette si vous financez seul les travaux.

7 ATTENDRE DE DIVORCER POUR VENDRE

Lors d’une vente post-divorce, les droits de partage atteignent 2,5 % de la valeur totale du bien. Soit 3 750 euros sur un bien estimé à 150 000 euros !

À faire : vendre avant de signer la convention de divorce.

8 NÉGLIGER L’ASSURANCE EMPRUNTEUR

Les banques imposent souvent de souscrire le prêt à deux, avec une clause de solidarité, chacun étant tenu de rembourser la totalité du prêt en cas de défaillanc­e de l’autre.

À faire : adapter l’assurance emprunteur (décès, invalidité, perte d’emploi) à vos ressources respective­s : 100-100, 70-30, 50-50… Les concubins ont intérêt à compléter cette garantie par une assurance-décès au bénéfice de chacun, afin de permettre au survivant de racheter la part de l’autre.

Et en cas de séparation ? Demander la désolidari­sation auprès de la banque.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France