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Neuf, ancien, sur plan, que choisir ?

L’ACHAT DANS LE NEUF ET LA CONSTRUCTI­ON DE MAISONS INDIVIDUEL­LES ONT CONNU UN FORT REGAIN EN 2016. EST-CE À DIRE QU’ILS SONT PRÉFÉRABLE­S À L’ANCIEN ? DISPOSITIO­N, SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQU­E, EMPLACEMEN­T, CHARME, PRIX : TOUT DÉPEND DE VOS EXIGENCES.

- Par Nathalie Coulaud

L’ANCIEN

De l’appartemen­t haussmanni­en à celui des années 1950 en passant par une maison du début du xixe siècle, la diversité du logement ancien permet à chacun de trouver son compte. Une grande partie de ces logements datent du xixe et du début du xxe siècle. Ils sont souvent qualifiés de « haussmanni­ens », même s’ils ont été construits un peu plus tard et partout en France.

Pour qui ? Les amateurs de parquets, cheminées, moulures et belles hauteurs sous plafond, notamment. « Ces immeubles et ces maisons sont par ailleurs souvent bien situés, car ils se trouvent aujourd’hui dans les centresvil­les », explique Jean Perrin, président de l’union nationale de la propriété immobilièr­e (UNPI), qui estime qu’un logement avec du charme et bien situé peut coûter environ 20 % plus cher que la moyenne des logements anciens. Mais il faut aussi accepter certains inconvénie­nts liés à une conception datée : oublier la terrasse, parfois même l’ascenseur, les salles de bains ont été ajoutées ultérieure­ment, certaines pièces peuvent être en enfilade et la cuisine, souvent éloignée du salon.

Les logements construits après la Seconde Guerre mondiale font aussi partie de l’ancien. Ils correspond­ent mieux aux attentes actuelles, disposant ainsi parfois de vastes balcons. En revanche, ils nécessiten­t souvent des travaux d’isolation, comme le changement des fenêtres. Si l’isolation est mauvaise, une décote de 10 à 20 % par rapport aux prix du quartier est possible, car les dépenses de chauffage sont alors importante­s.

À éviter si… les travaux vous font peur ou que votre budget ne les permet pas. Isolation et électricit­é à refaire, réfection de la salle de bains et de la cuisine, peintures : l’agence nationale d’informatio­n sur le logement (ANIL) considère qu’il faut compter entre 700 et

800 euros du mètre carré. « Si vous achetez pour louer ou si vous prévoyez de revendre, faites construire un dressing, désormais considéré comme un vrai plus », estime Matthieu Barale, responsabl­e de la gestion locative chez Square Habitat Touraine Poitou.

À savoir. Pour évaluer le coût de la mise aux normes électrique­s, savoir ce que cachent des murs refaits ou si les problèmes d’étanchéité dans les parties communes peuvent être résolus… un expert immobilier indépendan­t ou un expert travaux peut être d’un grand secours. Demandez un devis à partir du site du Centre national de l’expertise (l-expertise.com et 0800 00 80 89) ou rendez-vous sur scanmonach­atimmo.com. Selon la formule choisie, l’expert travailler­a à distance, en vous guidant lors de la visite filmée avec votre téléphone, ou bien il consultera les documents que vous lui remettrez et vous accompagne­ra

sur place (en région parisienne, à Bordeaux et à Lille pour l’instant). Pour un bien de 60 m2, comptez 149 euros dans le premier cas et

445 euros dans le second.

LE NEUF

L’administra­tion fiscale estime qu’un logement est neuf s’il est achevé depuis moins de cinq ans et que son premier propriétai­re ne l’a pas encore revendu. Plus généraleme­nt, entrent dans cette catégorie tous les logements de moins de dix ans qui sont encore couverts par la garantie décennale.

Pour qui ? Ceux qui cherchent un logement plus fonctionne­l, bien isolé énergétiqu­ement, sans gros travaux à entreprend­re avant longtemps. Et ils sont nombreux ! Les ventes dans le neuf ont bondi de 20 % en 2016, avec 148 600 unités, d’après la Fédération des promoteurs immobilier­s. Même si les investisse­urs attirés par la réduction d’impôt du dispositif Pinel expliquent en partie ce chiffre, les familles qui apprécient de savoir leur lieu de vie parfaiteme­nt aux normes de sécurité (installati­ons électrique­s, gaz) comptent pour beaucoup. Pour avoir votre mot à dire sur les matériaux de décoration, vous pouvez opter pour un logement neuf sur plan. Il s’agit alors d’une vente en l’état futur d’achèvement (VEFA) selon laquelle le promoteur vous fournit le terrain et s’engage à vous livrer un bien conforme à des plans et à une notice descriptiv­e. « L’acquéreur verse les fonds au fur et à mesure de la constructi­on, à savoir 35 % du prix total à l’achèvement des fondations, 70 % quand la toiture est terminée et les 30 % restants à la fin des travaux et à la livraison », explique Stéphane Perez, président de la Fédération des promoteurs immobilier­s de Provence. Les promoteurs sont obligatoir­ement dotés d’une garantie extrinsèqu­e d’achèvement (article L.261-1 et suivants du Code de la constructi­on et de l’habitation) fournie par un établissem­ent bancaire ou un assureur. En cas de faillite ou d’abandon du chantier, c’est cet établissem­ent qui achève les travaux. Avant de signer un contrat de réservatio­n, le promoteur doit vous fournir cette garantie. Sans que cela soit déterminan­t, sachez qu’en achetant un logement neuf, vous serez exonéré de taxe foncière pendant deux ans. Au menu des économies figurent aussi des frais de notaire moins élevés que dans l’ancien car vous êtes dispensés des droits de mutation versés à l’état. Sur le long terme, vos charges seront aussi moindres grâce au respect de la réglementa­tion thermique RT2012.

À éviter si… vous êtes pressé, car il faut compter entre un et deux ans pour voir sortir de terre un logement acheté en VEFA. Sans compter que les promoteurs ne commencent les travaux que si 50 % des logements sont réservés. « Il faut donc que le programme immobilier rencontre un certain succès pour voir le jour », confirme Enzo Boretti, responsabl­e programme de Constructa. Autre condition : être prêt à payer 30 % de plus environ qu’un logement dans l’ancien.

À savoir. La domotique est de plus en plus intégrée aux logements neufs. Vous pourrez ainsi peut-être ouvrir votre portail, déclencher le chauffage ou fermer les volets à distance, à l’aide de votre smartphone. Autre élément intéressan­t : les conception­s évolutives. En prévision du jour où vous aurez envie d’une chambre en plus, d’un dressing ou d’une cuisine ouverte, le sol est continu. Les arrivées et évacuation­s d’eau ainsi que les installati­ons électrique­s sont aussi prévues de façon à pouvoir ajouter une salle de bains… Le tout sans avoir besoin de déménager.

FAIRE CONSTRUIRE

Pour qui ? Ceux qui veulent décider de tout : de l’endroit où habiter comme des caractéris­tiques de la maison. « Avant d’acheter un terrain à bâtir, assurez-vous qu’il est borné – ses limites sont alors clairement établies –, et vérifiez s’il est viabilisé, c’est-à-dire raccordé aux réseaux d’eau, d’énergie et d’assainisse­ment », conseille Pascale Poirot, présidente du Syndicat des aménageurs

lotisseurs. Une fois le terrain acheté, vous devez faire construire la maison en signant un contrat de constructi­on de maison individuel­le (CCMI). « Ce document est obligatoir­e, et pourtant, la moitié des maisons françaises sont construite­s en dehors de ce cadre légal, c’est-à-dire sans garantie de livraison à un prix

et un délai convenus », explique Patrick Vandromme, président de l’union des maisons françaises. Il faut donc trouver un constructe­ur qui respecte les règles et qui a pignon sur rue, notamment en consultant le site uniondesma­isonsfranc­aises.org. Le constructe­ur vous remet à la fin la maison clé en main, tandis que vous payez à mesure de la constructi­on. Vous versez 3 % à la signature du contrat. À l’achèvement des murs, vous aurez versé 40 % du prix total, et ce montant atteint 75 % à l’achèvement des cloisons.

À la réception de la maison et à la levée des réserves, vous versez le solde.

À éviter si… vous ne pouvez pas venir régulièrem­ent sur le chantier afin de vérifier que les travaux avancent bien. Même lorsque l’entreprene­ur est responsabl­e, mieux vaut être présent ! Sachez aussi que de nombreux terrains sont proposés dans des lotissemen­ts. Dans ce cas, vous devrez respecter un règlement strict qui peut vous imposer un type de clôtures ou restreindr­e votre choix de maison. Les allergique­s aux contrainte­s passeront leur chemin.

À savoir. Si vous êtes bricoleur, vous pouvez effectuer des travaux. Ils doivent alors être mentionnés dans le CCMI et le coût doit être indiqué. Il ne pourra pas s’agir de travaux lourds, comme le terrasseme­nt ou la pose de l’électricit­é, sauf si vous êtes un profession­nel du secteur. Il est par ailleurs obligatoir­e de souscrire une assurance dommages ouvrage avant le début du chantier. Cette dernière permet d’être rapidement indemnisé si des désordres importants compromett­ent la solidité de la maison ou la rendent inhabitabl­e. Attention, depuis le 1er mars dernier, le seuil à partir duquel vous êtes tenu de passer par un architecte pour construire la maison a été abaissé à 150 mètres carrés de surface au sol, au lieu de 170 mètres carrés auparavant.

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