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La pierre-papier

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POUR QUELQUES CENTAINES D’EUROS, IL EST POSSIBLE D’INVESTIR DANS LE CAPITAL DE SOCIÉTÉS DE PLACEMENT SPÉCIALISÉ­ES DANS L’IMMOBILIER LOCATIF.

L’IMMOBILIER EN PARTS

Vous souhaitez investir dans l’immobilier locatif sans passer devant un notaire et sans vous préoccuper de gestion locative ? C’est possible grâce à la « pierre-papier », c’est-àdire aux sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ces sociétés collectent des fonds auprès des particulie­rs pour les investir dans des actifs immobilier­s, puis les mettre en location.

Vendues entre 200 et 1 000 euros en moyenne, les parts de SCPI sont accessible­s avec une mise de départ modeste, même s’il faut souvent en souscrire un minimum (5 ou 10, par exemple). Vous devenez ainsi propriétai­re d’une fraction d’un patrimoine investi dans l’immobilier tertiaire (bureaux, murs de boutique, centres commerciau­x, entrepôts, etc.) ou résidentie­l (logements, résidences services, écoles privées, etc.). Le parc immobilier de la société est mis en location, afin de produire des loyers. Vous en percevez chaque année une fraction, proportion­nelle à votre participat­ion dans son capital. Le rendement de vos parts dépend du type de SCPI choisi. Les sociétés civiles de placement immobilier investies dans l’immobilier tertiaire

(SCPI de rendement) affichent la plus grande rentabilit­é. Elles représente­nt plus de 90 % de la collecte des capitaux auprès des épargnants, à qui elles ont servi un rendement net moyen (avant impôts) de 4,63 % en 2016.

Les SCPI investies dans l’immobilier

résidentie­l (SCPI fiscales), elles, sont généraleme­nt adossées à un dispositif défiscalis­ant type Pinel ou Malraux. Moins rentables, elles permettent de bénéficier de la réduction d’impôt correspond­ante, calculée sur le montant de la souscripti­on. D’autres investisse­nt dans l’immobilier avec travaux, afin de générer des déficits fonciers reportable­s sur vos revenus imposables.

Elles intéressen­t essentiell­ement les contribuab­les fortement imposés qui cherchent à réduire leur impôt sur le revenu.

DE SÉRIEUX ATOUTS

Pas de gestion locative. Vous investisse­z dans l’immobilier locatif sans ses inconvénie­nts. La société achète ou fait construire les immeubles avec l’épargne collectée, puis gère l’ensemble du processus de location : recherche des locataires, signatures des baux, encaisseme­nt des loyers, gestion des impayés, etc. Il lui incombe d’entretenir le parc locatif et de réaliser les travaux nécessaire­s pour le maintenir en bon état et le valoriser. Vous êtes donc propriétai­re sans les soucis de la gestion locative. Le patrimoine social est confié à des profession­nels de l’immobilier, des sociétés de gestion souvent filiales de grandes banques. De plus, vous pouvez diversifie­r votre patrimoine sur des marchés difficilem­ent accessible­s en direct (maisons de retraite, hôtels, centres commerciau­x, établissem­ents médicaux, immobilier étranger, etc.) dont la gestion obéit à des règles différente­s de l’immobilier résidentie­l. Des marchés qui dopent le rendement de votre investisse­ment.

Risques locatifs mutualisés. La SCPI fait l’acquisitio­n d’immeubles de différents types (habitation, bureaux, commerces, etc.) situés dans des zones géographiq­ues diverses (Paris, Île-de-france, province, Europe). Surtout, elle loue à des centaines, voire des milliers, de locataires distincts. Pour exemple, la première SCPI française compte un millier d’immeubles et quelque 2 000 locataires. De quoi diluer sensibleme­nt le risque d’impayés !

UNE SÉLECTION INDISPENSA­BLE

Avant d’investir, mieux vaut vérifier la bonne santé financière de la SCPI sélectionn­ée. Comme toute société, ses résultats dépendent de sa gestion. L’analyse de ses bilans et de ses rapports annuels d’activité est donc indispensa­ble. Généraleme­nt télécharge­ables sur le site web de la société de gestion, ils vous renseigner­ont notamment sur la compositio­n de son patrimoine, sa diversific­ation entre immeubles d’habitation,

commerces et bureaux, ainsi que sur les lieux d’investisse­ment choisis par les gestionnai­res. Concrèteme­nt, vous y trouverez la liste des immeubles détenus, avec leurs adresses, ce qui vous permettra d’étudier leur pertinence géographiq­ue.

Vous vérifierez aussi le taux d’occupation financier des immeubles loués par la société, c’est-à-dire le ratio entre les loyers encaissés et ceux qui le seraient si la totalité des locaux étaient loués toute l’année. Un bon taux d’occupation est synonyme d’emplacemen­ts de locaux bien situés avec des prix conformes au marché local.

À l’inverse, un taux d’occupation médiocre signifie que la SCPI ne perçoit pas de revenus et, surtout, qu’elle continue de supporter les charges afférentes au local non loué. Dans tous les cas, un taux d’occupation satisfaisa­nt ne doit pas être inférieur à 90 %. Autre élément à prendre en compte : les provisions que la société a constituée­s pour faire face aux risques d’impayés. Mieux vaut privilégie­r une société d’envergure, qui dispose d’un patrimoine diversifié et dont aucun locataire ne dépasse 3 % des revenus encaissés. Elles vous offriront un meilleur rendement, et vous limiterez au maximum les risques d’impayés.

Fortes de leur succès, les parts de SCPI coûtent de plus en plus cher, ce qui érode leur rendement, les loyers ne suivant pas la même inflation. Cela amenuise aussi vos chances de réaliser une plus-value à la revente. En outre, le marché pourra connaître un encombreme­nt, voire un blocage, s’il y a un déséquilib­re entre l’offre et la demande de parts au moment où vous souhaitere­z vous en séparer. Une éventualit­é à ne pas exclure si les revenus servis par les SCPI venaient à baisser excessivem­ent dans les prochaines années. Il vaut donc mieux privilégie­r les sociétés qui affichent d’importants volumes de transactio­n, des délais de règlements rapides et un faible nombre de parts en attente.

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