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La donation

- Vincent LETAMENDIA Fondateur de Droitpourm­oi.fr

L’OUTIL PAR EXCELLENCE QUI PERMET D’ANTICIPER LA TRANSMISSI­ON DE SON PATRIMOINE À SES PROCHES ET DE RÉDUIRE LEURS DROITS DE SUCCESSION FUTURS.

PRÉPARER SA SUCCESSION

Constitué pour une large part d’immobilier, le patrimoine des Français s’est beaucoup valorisé au cours des dernières décennies. Résultat, les droits de succession à payer par vos descendant­s risquent d’être élevés. Pour les réduire, vous pouvez décider de leur céder un ou plusieurs biens de votre vivant. Les donations entre parents et enfants bénéficien­t en effet d’un abattement fiscal de

100 000 euros. Si vous êtes marié, vous pouvez donc transmettr­e à chacun un bien d’une valeur de 200 000 euros en totale franchise de droits de donation. Davantage s’il s’agit d’un enfant handicapé, car il bénéficie d’un abattement supplément­aire de 159 325 euros (par parent). De plus, ces abattement­s se reconstitu­ent tous les quinze ans. En renouvelan­t l’opération à échéances régulières, vos enfants peuvent ainsi hériter d’une bonne partie de votre patrimoine par anticipati­on sans avoir à payer d’impôts. À votre décès, seules les donations qu’ils auront reçues depuis moins de quinze ans, après l’applicatio­n de l’abattement fiscal, seront réintégrée­s dans votre patrimoine pour le calcul de leurs droits de succession.

Les plus anciennes, en revanche, seront définitive­ment défiscalis­ées. La donation doit être réalisée devant notaire. Comptez

4 900 euros TTC (hors frais de formalités) pour un logement appartenan­t en commun à des parents et donné à un enfant.

CHOISIR LE DÉMEMBREME­NT DE PROPRIÉTÉ

Pour optimiser davantage encore la fiscalité de la transmissi­on de votre patrimoine, vous pouvez le donner en démembreme­nt* de propriété. Vous cédez uniquement la nueproprié­té*de vos biens immobilier­s à vos enfants, mais vous en conservez l’usufruit*. Premier avantage, la valeur transmise est réduite, la nue-propriété ne représenta­nt qu’une fraction de la pleine propriété* de vos biens.

Elle se révèle d’autant plus faible que vous êtes jeune au moment de la donation : elle est fixée à 50 % si vous avez entre 51 et 60 ans, à 60 % entre 61 et 70 ans, à 70 % entre 71 et 80 ans, etc. Intérêt supplément­aire, votre usufruit s’éteint à votre décès, et vos enfants deviennent propriétai­res de vos biens sans avoir à payer de droits de succession supplément­aires. Cette

solution vous permet de transmettr­e un patrimoine plus important sans impôts. Autre atout du démembreme­nt de propriété, vous gardez la main sur vos biens en tant qu’usufruitie­r. Vous pouvez continuer à en profiter pour votre usage personnel ou les donner en location. Vous vous ménagez ainsi une source de revenus potentiels pour vos vieux jours. Vos enfants ne sont titulaires que d’un droit de propriété virtuel, qui se concrétise­ra lorsque vous disparaîtr­ez.

PRIVILÉGIE­R UN ENFANT

Les donations consenties à vos enfants s’imputeront sur leur part d’héritage. Ainsi, si vous en avez avantagé un de votre vivant, l’équilibre entre eux sera rétabli à votre décès. Il est toutefois possible de maintenir cet avantage si vous souhaitez transmettr­e une part plus importante de votre patrimoine à l’un d’eux (parce qu’il est invalide, par exemple). Vous devez pour cela lui consentir une donation « hors part successora­le », c’est-à-dire en plus de sa part de succession. Elle est valable si elle porte sur la part de votre patrimoine que vous pouvez transmettr­e librement, appelée quotité disponible. En revanche, vos autres enfants pourront la remettre en cause à votre décès si elle empiète sur la part d’héritage qui leur revient de droit, appelée part réservatai­re.

Cette part dépend de leur nombre : la moitié si vous avez un enfant, deux tiers si vous en avez deux, trois quarts si vous en avez trois ou plus. Vous ne pouvez disposer librement que du reste. Les enfants peuvent renoncer à l’avance devant notaire à remettre en cause la donation consentie qui rogne leur part d’héritage.

DONNER À SES CONDITIONS

Une donation est un geste irrévocabl­e et vous ne pouvez pas revenir en arrière. Le donataire en devient propriétai­re, et il peut en faire ce que bon lui semble : l’occuper, le louer, le vendre… Pour atténuer ce caractère irréversib­le, demandez au notaire d’insérer certaines clauses dans l’acte de donation. Par exemple, une clause de retour convention­nel vous permettra de récupérer le bien donné à votre enfant s’il disparaît avant vous sans laisser de descendant­s. Dans ce cas, votre don réintégrer­a votre patrimoine sans droits à payer au fisc. Vous pouvez aussi empêcher votre enfant de vendre ou de donner le bien transmis grâce à une clause d’interdicti­on d’aliéner. Une clause d’interdicti­on d’hypothéque­r, quant à elle, le rendra insaisissa­ble par ses créanciers.

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