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Rebondir pour sortir du chômage

LA RECONVERSI­ON PEUT ÊTRE LA SOLUTION POUR RETROUVER UN POSTE. À CONDITION D’ÊTRE GUIDÉ ET DE SE FORMER.

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Comptable pendant 25 ans, Olivier Loizelet, Dijonnais de 55 ans, a été licencié en 2012 :

« Mon fils et moi aimons la photo et la vidéo. Les drones étaient en plein boom. On a eu l’idée de créer une société spécialisé­e dans l’image aérienne. J’ai suivi une formation, sans rien débourser, pour connaître les rouages de la création d’entreprise et vérifier la faisabilit­é du projet.» L’entreprise Aéropix a vu le jour en 2013. Selon Pôle emploi, 37 % des chômeurs changent de domaine profession­nel pour s’en sortir. « Cela reste difficile, car le changement est subi, tempère Schany Taix. Souvent, ils n’ont pas de projet précis. C’est pourquoi un accompagne­ment s’impose. »

ÊTRE ACCOMPAGNÉ PAR PÔLE EMPLOI

La réorientat­ion profession­nelle d’un demandeur d’emploi est suivie par un conseiller du Pôle emploi qui informe des dispositif­s et propose des ateliers tels que « Méthode de recherche et d’analyse d’informatio­ns », « Initier son évolution profession­nelle » ou « Autour de la création d’entreprise ». La prestation Activ’projet vise à élaborer ou à confirmer des pistes.

« Cependant, l’objectif premier de Pôle emploi reste l’insertion et moins la reconversi­on », note Sanaa Choubai. Parmi les métiers vers lesquels l’organisme oriente en priorité, figurent ceux recensés dans l’enquête "Besoins en maind'oeuvre menée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observatio­n des conditions de vie (Credoc) ; en 2016, les services aux particulie­rs (profession­nels de l’animation sociocultu­relle, aides à domicile et aides ménagers, aides-soignants…) ou l’hôtellerie­restaurati­on. « Mais l’enquête n’est pas représenta­tive des besoins réels du marché, car elle ne recense que les offres d’emploi et non les modes de recrutemen­t tels que le bouche-à-oreille », pointe Schany Taix.

LES FINANCEMEN­TS POUR SE FORMER

Une fois le projet précisé, les besoins en validation des acquis de l’expérience (VAE, voir p. 26) et en formation sont définis avec Pôle emploi. Olivier Loizelet a par exemple passé le brevet théorique ULM, minimum requis pour piloter un drone et obtenir les autorisati­ons préfectora­les. Sa formation de 2 500 euros a été financée par l’organisme. La page candidat.pole-emploi.fr/formations/accueil

recense les formations accessible­s aux demandeurs d’emploi. Nombre d’entre elles sont dispensées par l’associatio­n pour la formation des adultes (AFPA). « Un stage d’initiation ou de perfection­nement dure un à dix jours, souligne Isabelle Dubose, directrice du conseil en formation. S’il s’agit de décrocher un diplôme ou une qualificat­ion, on tourne autour de cinq cents à six cents heures, souvent réparties sur une année. Parmi les formations les moins demandées, certaines offrent pourtant beaucoup de débouchés : celles de serveur, maçon, plaquiste, stratifieu­r, carreleur, froid industriel, vente… À L’AFPA, un demandeur d’emploi non indemnisé peut bénéficier d’une allocation au cours de sa formation. La région ou Pôle emploi peuvent allouer une aide à l’hébergemen­t.» Pour une formation longue, les financemen­ts s’obtiennent de l’état, de la région ou de Pôle emploi si le secteur est jugé prioritair­e. L’aide individuel­le à la formation (AIF) apporte le financemen­t complément­aire. Si l’annonce d’un poste prévoit une préparatio­n opérationn­elle à l’emploi individuel­le (POEI), cela signifie qu’une formation est prévue pour acquérir les compétence­s qui manquent pour occuper le poste convenable­ment. Vous pouvez aussi la suggérer à l’employeur avec qui vous négociez un CDD d’au moins douze mois ou un CDI. Autres solutions : utiliser les heures cumulées sur son compte personnel formation (CPF, voir p. 26), plutôt pour une formation courte, même si la réforme de l’assurance chômage prévoit qu’à partir du 1er octobre, le CPF des demandeurs d’emploi de 50 à 55 ans sera abondé jusqu’à cinq cents heures.

À noter : avoir connu un licencieme­nt économique est un facteur facilitant l’accompagne­ment à la reconversi­on profession­nelle, la VAE et le financemen­t de formations plus longues.

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L’assemblage de pièces de maroquiner­ie fait partie des secteurs d’activité porteurs.
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