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Rester salarié après sa reconversi­on

LES DISPOSITIF­S D'ACCOMPAGNE­MENT SONT VARIÉS ET ADAPTÉS AU PROFIL DE CHACUN. LES OUTILS ET LA MÉTHODE POUR CHANGER DE MÉTIER, SANS POUR AUTANT MODIFIER SON STATUT.

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Avant tout, si vous êtes en poste, recourez au conseil en évolution profession­nelle (CEP), dispositif d’accompagne­ment gratuit. C’est le premier point d’entrée pour être guidé dans votre reconversi­on et ses méandres administra­tifs. Contactez l’opacif de votre départemen­t ou de votre secteur d’activité (liste sur opacif.fr/liste-des-opacif-fongecif), ou L’APEC si vous êtes cadre.

LE BILAN DE COMPÉTENCE­S

Outil idéal pour bâtir son projet, à condition de s’être interrogé auparavant, le bilan de compétence­s dure vingt-quatre heures réparties sur une période de trois mois. Il inclut recherches personnell­es et rencontres de profession­nels. Pour qu’il soit financé par l’opacif, les personnes en CDI doivent justifier de cinq ans d’activité salariée, dont douze mois dans l’entreprise actuelle. En CDD, il suffit de vingt-quatre mois d’activité salariée dans les cinq dernières années, dont quatre dans les douze derniers mois. Si vous travaillez en intérim, vous pourrez y accéder gratuiteme­nt au bout de cinq années de salariat. À l’issue du bilan, le consultant vous remet une synthèse confidenti­elle. Si vous ne souhaitez pas en informer votre entreprise, le bilan de compétence­s peut être effectué hors temps de travail. « Mais n’imaginez pas le pire, tempère Nicole Raoult. Le plus souvent, les employeurs savent qu’un salarié finira par partir. Au moment d’annoncer votre souhait de reconversi­on, expliquez vos motivation­s de manière positive, sans vous attarder sur ce qui vous pèse dans l’entreprise. »

LA VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPÉRIENCE (VAE)

L’une des pistes pour accéder à votre nouveau métier consiste à faire reconnaîtr­e officielle­ment vos compétence­s pour décrocher tout ou partie d’un diplôme nécessaire à son exercice. Cela peut vous éviter de passer par la case formation ou en raccourcir la durée. Toute personne ayant une expérience d’au moins un an en rapport avec l’objectif peut prétendre à la VAE. Les certificat­ions délivrées sont recensées dans le répertoire national des certificat­ions profession­nelles (RNCP) sur rncp.cncp.gouv.fr. Pour la marche à suivre, contactez le point relais conseil (PRC) de votre départemen­t. Vous le trouverez sur vae.gouv.fr. Le parcours d’une VAE, laborieux mais valorisant, dure six à douze mois. Vous devrez rédiger un dossier complet et le présenter devant un jury.

LA FORMATION

« Choisissez plutôt une formation débouchant sur une qualificat­ion reconnue par le RNCP. Les entreprise­s sont attentives au diplôme, prévient Sanaa Choubai. Soyez également conscient des efforts à fournir.» Une formation « courte » dure moins de cent heures ou deux à trois mois, un cursus long de trois cents à quatre-cent-cinquante heures ou six mois et plus. Pour décrocher le financemen­t, vous devrez démontrer la pertinence de votre choix et les débouchés potentiels. C’est l’organisme de formation choisi qui s’occupera de taper aux bonnes portes, y compris celle de votre employeur, pour se faire rémunérer.

Les frais qui pourraient rester à votre charge dépendent des droits acquis. Le compte personnel de formation (CPF) : sur moncomptea­ctivite.gouv.fr, visualisez le nombre d’heures de formation auquel vous avez droit (vingt-quatre heures de formation par année travaillée jusqu’à acquérir cent vingt heures, puis douze heures par an dans la limite de cent cinquante heures).

Les points du compte personnel de prévention pénibilité (CPPP) peuvent se convertir en heures de formation supplément­aires. Le congé individuel de formation (CIF) : il permet de s’absenter de l’entreprise pour suivre une formation qui peut durer un an

ou mille deux cents heures, en étant rémunéré. En CDD, le CIF est accessible dans les mêmes conditions que le bilan de compétence­s. En CDI, il faut avoir au moins deux ans d’activité salariée (trois si vous travaillez dans une entreprise artisanale de moins de 10 salariés), dont un an dans la même entreprise. L’employeur peut reporter la date de votre départ, mais ne peut refuser la demande.

L’ENTRETIEN D’EMBAUCHE

« Lorsqu’on se reconverti­t, il ne faut pas se focaliser sur son âge, prévient Nicole Raoult.

Sinon le recruteur le perçoit. » Pierre Lamblin rebondit : « L’argumentai­re le plus vendeur est celui qui met l’accent sur l’avenir. » Il faut donc s’attarder sur ses compétence­s, déclinable­s dans le nouveau contexte. Les seniors disposent d’atouts appréciés : maturité, capacité à prendre du recul, voire disponibil­ité.

« Les employeurs considèren­t souvent qu’un senior est mieux à même de comprendre les enjeux, d’être autonome et de gérer les problèmes, car il a été confronté à des tas de situations, poursuit-il. Des secteurs comme le bâtiment, qui recrute des responsabl­es de chantier, ou la production industriel­le s’intéressen­t particuliè­rement à eux. »

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