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Partir en volontaria­t internatio­nal

FRAÎCHEMEN­T DIPLÔMÉ, VOUS N’AVEZ PAS ENCORE TROUVÉ DE TRAVAIL. ET SI VOUS OPTIEZ POUR UNE MISSION RÉMUNÉRÉE EN ENTREPRISE OU DANS L’ ADMINISTRA­TION, DANS L’UN DES 133 PAYS PARTENAIRE­S DE LA FRANCE ?

- Par Marie Zeyer

Dun côté, des jeunes qui veulent démarrer leur vie profession­nelle par une expérience à l’étranger, sans nécessaire­ment disposer des connexions nécessaire­s pour y dénicher un contrat de travail classique. De l’autre, des entreprise­s et des administra­tions françaises qui recherchen­t des compétence­s pour se développer dans des pays partenaire­s. Depuis l’année 2000, les statuts de volontaire internatio­nal en entreprise (VIE) et volontaire internatio­nal en administra­tion (VIA) facilitent la rencontre de ces ambitions. À l’heure du départ, les volontaire­s en entreprise – les plus nombreux – sont en moyenne âgés de 26 ans, les hommes représenta­nt le gros des troupes (62 %). Officielle­ment accessible quel que soit le niveau de qualificat­ion, le dispositif est surtout prisé par les plus diplômés : 92 % des volontaire­s ont un niveau d’études bac + 5, et la moitié sort d’une école d’ingénieurs ou de commerce. Les universita­ires – juristes, diplômés en sciences politiques et relations internatio­nales, et scientifiq­ues – sont proportion­nellement plus nombreux parmi les volontaire­s en poste dans les administra­tions (ambassades, services économique­s, alliances françaises, instituts de recherche, etc.) Ils n’ont, pour la plupart, encore jamais travaillé. « Le volontaria­t internatio­nal est un excellent tremplin, explique Michel Bauza, directeur du VIE chez Business France, l’agence publique au service de l’internatio­nalisation de l’économie. Il permet de sortir de sa zone de confort : au-delà d’une première expérience profession­nelle,

c’est aussi une aventure personnell­e. »

Une aventure sous haute sécurité, puisque le volontaire est placé sous la responsabi­lité du réseau diplomatiq­ue national durant toute la durée de son contrat.

GRANDS GROUPES, PME, ADMINISTRA­TION : À VOUS DE CHOISIR

Historique­ment, les grands groupes français sont les principaux recruteurs de volontaire­s internatio­naux, surtout dans le secteur bancaire, dans l’automobile, l’industrie pharmaceut­ique et l’informatiq­ue. Mais les PME gagnent du terrain : « Elles aussi cherchent des relais de croissance à l’étranger, explique Michel Bauza. 79 % des recruteurs de

VIE sont actuelleme­nt des PME. » Le fait que le contrat de travail soit passé entre Business France et le candidat simplifie les démarches administra­tives. Un point appréciabl­e, quelle que soit la taille du service des ressources humaines de l’entreprise d’accueil. « Même si 50 % des missions émanent de grands groupes, cette nouvelle donne permet d’offrir plus de variété dans les postes. » Côté administra­tion, les jeunes dépendent du ministère des Affaires étrangères et du Développem­ent internatio­nal (MAEDI). Ils sont recrutés par des organismes parapublic­s,

instituts et autres centres de recherche dans le monde entier. « Les besoins sont importants. Les missions proposées aux VIA sont donc vraiment intéressan­tes, car elles comportent un aspect à la fois stratégiqu­e et concret », souligne Paul Lalloz, chargé de mission du pôle emploi, filières et métiers au MAEDI. Toutes les offres sont accessible­s sur le site spécialisé dans le volontaria­t internatio­nal : civiweb.com.

CINQUANTE CV POUR UN POSTE AUX ÉTATS-UNIS

Les principaux pays partenaire­s économique­s de la France sont à l’évidence ceux dans lesquels les entreprise­s françaises recrutent le plus de volontaire­s. La Belgique, les États-unis, l’allemagne et la Grande-bretagne en accueillen­t ainsi environ un millier chaque année. Même si le nombre de VIE y est en légère baisse, la Chine reste une destinatio­n importante : plus de 500 volontaire­s y sont actuelleme­nt en poste. Selon l’attractivi­té du pays, les chances d’y décrocher un VIE ne sont pas les mêmes. Pour certaines destinatio­ns, comme les États-unis, la concurrenc­e est rude, avec 50 CV pour un seul poste. À l’inverse, certaines belles opportunit­és en Allemagne ne trouvent pas preneur faute de candidats germanopho­nes. Il est donc vivement conseillé d’élargir son champ de recherche sans se focaliser sur un seul pays. Enfin, sachez forcer le destin :

« Si vous faites un stage ou un petit boulot

dans une entreprise présente à l’étranger, demandez-lui si elle propose des postes dans

le cadre du VIE », conseille Quentin Ramu, qui a ainsi passé deux années au Ghana, après un job d’été en France. En Afrique, il a travaillé comme manager import chargé de la gestion de containers en provenance du monde entier pour les expatriés : « Je n’aurais jamais eu l’idée de partir là-bas si cette entreprise n’y avait eu des besoins. C’était une bonne expérience, très différente de celle vécue par mes amis qui ont fait un VIE plus traditionn­el au Canada. » Pourtant, comme eux aujourd’hui, il fait carrière dans

ce pays. Son VIE lui a permis d’y décrocher son poste d’agent export maritime pour

le groupe Bolloré. « On a souvent davantage de responsabi­lités à l’étranger qu’en

France, estime le jeune homme, même s’il ne faut pas se voiler la face : il arrive que la mission de VIE ressemble davantage à un stage de photocopie­s. »

UN BON PASSEPORT POUR L’AVENIR

Les recruteurs voient les anciens volontaire­s internatio­naux d’un bon oeil, d’autant plus que ces derniers ont accompli des missions longues (six à vingt-quatre mois, renouvelab­les une fois sans dépasser deux années au total). D’après une enquête menée par le CSA pour Ubifrance, l’ancêtre de Business France, 92 % des anciens volontaire­s occupaient un emploi un an après la fin de leur mission, en 2014. Un chiffre sensibleme­nt au-dessus du taux d’activité moyen des jeunes diplômés (77 %) du baromètre Deloitte 2017. Ces bons résultats s’expliquent certes par le fait que ces jeunes diplômés du supérieur ont déjà un beau

CV, mais aussi parce que de nombreuses entreprise­s se servent du VIE comme canal de prérecrute­ment. 68 % des jeunes VIE se sont vu proposer un poste à l’issue de leur mission (Business France, janvier 2017). Une pratique que l’on retrouve dans l’administra­tion. « Le VIA est un excellent passeport pour intégrer le réseau des attachés de coopératio­n universita­ires, scientifiq­ues et techniques, explique Paul Lalloz du MAEDI.

Ceux qui rentrent en France peuvent être recrutés par les services spécialisé­s dans les relations internatio­nales d’université­s ou d’écoles d’ingénieurs. » Au-delà, des opportunit­és sont à chercher du côté du Club des volontaire­s internatio­naux pour entreprend­re (clubvie.fr). Créé en 2006, il réunit quelque 10 000 membres dans une logique de réseau. Objectif : favoriser les échanges profession­nels entre les anciens et les nouveaux.

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