Une clim’ sans se ruiner
N’ATTENDEZ PAS LES PREMIERS COUPS DE CHALEUR POUR VOUS ÉQUIPER ! NOS RECOMMANDATIONS POUR CHOISIR L’APPAREIL QUI SAURA TENIR SES PROMESSES EN FONCTION DE VOS ENVIES ET DE VOS CONTRAINTES.
Sur Internet ou en magasin, un appareil qui a tout l’air d’un climatiseur semble faire l’affaire pour 50 à 100 euros, trois fois moins cher que les autres. Pas de miracle ! Ce rafraîchisseur n’est qu’un ventilateur soufflant sur de la glace ou sur un tissu mouillé pour générer un peu de fraîcheur. « Il produit surtout énormément d’humidité, analyse Philippe Caron, directeur des ventes du fabricant Haier, ce qui empêche le refroidissement naturel du corps par évaporation de la transpiration.» Moins efficace, finalement, qu’un simple ventilateur à 10 euros.
Un vrai climatiseur fonctionne plutôt comme un réfrigérateur : il produit du froid par compression puis détente d’un gaz, le fluide frigorigène. La chaleur dégagée par le condenseur est expulsée par un gros tuyau flexible qui sort par une fenêtre ou un trou dans le mur. Un ventilateur, lui, souffle sur la partie froide de l’appareil – l’évaporateur – pour rafraîchir l’atmosphère. Ce faisant, celui-ci assèche l’air de la pièce en captant l’humidité ambiante, par condensation, sous forme d’eau.
QUEL TYPE D’APPAREIL CHOISIR ?
Les monoblocs réunissent dans un même appareil les parties chaudes et froides. La plupart d’entre eux sont montés sur roulettes, mais certains sont à fixer au mur, en perçant un trou pour l’évacuation de l’air chaud et de l’eau de condensation. Ils peuvent être déplacés d’une pièce à l’autre et être remisés à l’automne. Mais gare au poids, entre
20 et 40 kg. « Nous avons renoncé à descendre le nôtre au garage, confie Thérèse, une utilisatrice picarde. À la dernière tentative, une poignée a cassé. » Autres inconvénients : la consommation électrique, le bruit et l’obligation de faire sortir un tuyau à l’extérieur. L’écart de prix entre ces appareils est particulièrement élevé : de 150 à 1 600 euros.
Les splits (« séparés », en anglais), qu’ils soient mono ou multisplits, sont plus efficaces,
mais plus onéreux (voir L’avis d’expert).
Les monosplits sont constitués de deux parties reliées par des flexibles : le condenseur, fixé à l’extérieur de la maison, rejette la chaleur, et l’évaporateur, placé à l’intérieur, produit du froid et renvoie dehors l’eau de condensation. Les multisplits, quant à eux, comportent plusieurs unités intérieures, pour rafraîchir différentes pièces. « La loi impose leur installation et leur maintenance par un professionnel agréé, car le gaz réfrigérant est très nocif pour l’environnement », note François Heyndrickx, délégué général d’alliance froid climatisation environnement. Comptez 150 à 300 euros pour l’installation, en sachant qu’« aucun fabriquant n’accorde de garantie sans facture d’installation », précise Sophie Tellier, responsable du site mon-climatiseur-mobile.fr. Cette somme s’ajoute à celle du climatiseur (à partir de 600 euros). Tel est le prix à payer pour alléger sa facture d’électricité et soulager ses oreilles, les nuisances sonores et esthétiques étant refoulées à l’extérieur.
SELON QUELS CRITÈRES ?
La puissance. Dans un logement mal isolé, il faut compter 100 watts (W) par mètre carré. Un appareil de 2 000 W pourra donc rafraîchir une pièce de 20 m2. « Dans un logement neuf, isolé selon les normes actuelles, on peut se contenter de 50 à 70 W par m2 selon l’exposition et la taille des fenêtres, à condition de prévoir un kit d’occultation de fenêtre qui limite la déperdition », note Philippe Caron.
La classe énergétique. De A+++ à D, en théorie. En pratique, tous les monoblocs sont A ou A+. On considère qu’une utilisation de quatre heures par jour alourdit de 15 % la facture d’électricité.
La réversibilité. La présence éventuelle d’un mode chauffage augmente le prix de 15 à 20 %. Intéressant pour un split qui permet d’économiser l’achat d’un radiateur d’appoint énergivore. Beaucoup moins pour un monobloc s’il faut laisser une fenêtre entrebâillée en hiver pour laisser passer le tuyau d’évacuation.