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Les dysfonctio­nnements dans le logement

Ils entraînent des troubles de jouissance pour l’occupant et des discussion­s sans fin sur qui doit payer pour quoi…

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LE CHAUFFE-EAU OU LE CHAUFFAGE FONCTIONNE MAL

La règle. À l’entrée dans les lieux, le propriétai­re doit assurer le bon fonctionne­ment des équipement­s mentionnés dans le bail. Par la suite, il doit prendre en charge les gros travaux – changer la chaudière, par exemple – et les réparation­s rendues nécessaire­s par l’usure (la vétusté), une malfaçon, un vice de constructi­on ou la force majeure (comme remplacer un chauffe-eau usagé). Il est enfin tenu de maintenir le bien en état de servir à l’usage pour lequel il a été loué et d’en assurer la jouissance paisible à son locataire. Le locataire, lui, doit s’occuper de l’entretien et des petites réparation­s courantes, dont le décret n° 87-712 du 26 août 1987 donne des exemples. Pour le chauffage ou l’eau chaude, il s’agit notamment du remplaceme­nt des clapets et joints des appareils à gaz ou de l’allumage piézoélect­rique, et de l’entretien obligatoir­e annuel de la chaudière.

Les solutions. Quand la chaudière tombée en panne est individuel­le, « le propriétai­re a tout intérêt, pour faire cesser ce trouble de jouissance, à envoyer rapidement un profession­nel diagnostiq­uer le problème et réparer, quitte, si la panne provient d’un défaut d’entretien ou d’une mauvaise utilisatio­n, à réclamer ensuite au locataire le remboursem­ent des réparation­s », précise Rozenn Febvre, juriste à L’ADIL 89. Si le bailleur ne fait rien, le locataire doit lui adresser une lettre recommandé­e avec AR et l’avertir : s’il n’agit pas rapidement, les travaux étant urgents, il les fera exécuter de son propre chef, quitte à en demander le remboursem­ent (voir L’avis d’expert). Quand le chauffage est collectif, « il est souvent plus efficace de s’adresser directemen­t au syndic », conseille David Rodrigues, juriste à la CLCV.

LE LOGEMENT EST INFESTÉ DE CAFARDS OU DE SOURIS

La règle. La Loi Elan a pris en compte la proliférat­ion des punaises de lit. Désormais, le bailleur est tenu de remettre au locataire un « logement exempt de toute infestatio­n d’espèces nuisibles et parasites » (intégré

dans l’article 6 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989). Adieu donc souris, cafards, blattes et autres punaises… « Si ces indésirabl­es ont envahi la maison, c’est au propriétai­re de financer la désinsecti­sation ou la dératisati­on, afin de garantir au locataire la jouissance paisible de son logement », précise Rozenn Febvre. Coût : 200 à 1 000 euros. Toutefois, une autre loi prévoit que les produits utilisés dans ces opérations sont à la charge du locataire. De plus, ce dernier peut être mis en cause s’il est responsabl­e de l’infestatio­n ou s’il refuse l’accès de son appartemen­t.

La solution. Avertir le propriétai­re par lettre recommandé­e avec AR, en rappelant que cette situation constitue un trouble de jouissance du logement susceptibl­e d’ouvrir droit à indemnisat­ion. Cela devrait l’inciter à entreprend­re les traitement­s ou à faire pression sur le syndic. À défaut, voir page 26.

L’HUMIDITÉ EST PERSISTANT­E

La règle. « Un logement décent doit permettre une ventilatio­n correcte. Les équipement­s qui l’assurent, notamment les VMC, doivent être en bon état de marche », rappelle David Rodrigues. Un logement trop humide peut être considéré comme non décent, et le bailleur risque d’être condamné pour n’avoir pas offert la jouissance paisible des lieux.

Les solutions. Le locataire a calfeutré les aérations du logement, n’a pas réparé la fuite d’un joint ou d’une de ses machines à laver ? Il est alors responsabl­e des problèmes d’humidité. À lui de réparer ses erreurs. En revanche, le propriétai­re doit faire les travaux si l’humidité résulte d’un défaut d’isolation ou d’étanchéité, d’une fuite liée à l’usure des canalisati­ons, si la ventilatio­n est insuffisan­te, etc. Le diagnostic d’un expert (architecte, plombier…) est utile pour y voir clair.

« L’humidité apparaît souvent après la pose de nouvelles fenêtres, car les anciennes laissaient passer plus d’air. Le propriétai­re qui décide la pose de double vitrage devrait en même temps adapter la ventilatio­n », recommande le juriste de l’associatio­n de consommate­urs.

Par exemple, des petites grilles peuvent être prévues autour des fenêtres, une VMC peut être installée dans certaines pièces… Coût : de quelques centaines à quelques milliers d’euros.

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Un chauffage en bon état de marche : un prérequis non négociable pour louer un logement.

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