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10 choses à savoir sur l’intérim

OUVERT À TOUS LES PROFILS, Y COMPRIS AUX DÉBUTANTS, L’INTÉRIM OFFRE DES RÉMUNÉRATI­ONS ATTRACTIVE­S COMPENSANT LA PRÉCARITÉ DU STATUT.

- Par Violette Queuniet

1 UN EMPLOI FACILE À TROUVER

L’intérim est une voie d’accès majeure à la vie active pour les jeunes. En 2018, les trois quarts des jeunes intérimair­es n’avaient jamais travaillé avant. « Un certain nombre de postes sont accessible­s aux débutants. Dans ce cas, nous nous focalisons sur le savoir-être de la personne plutôt que sur ses compétence­s », indique Catherine Macquaert, responsabl­e de trois agences d’intérim Crit dans le Pas-de-calais.

C’est également un moyen de s’insérer durablemen­t : 88 % des intérimair­es en 2018 étaient auparavant en dehors du marché du travail. Un an plus tard, 66 % étaient en emploi, dont 15 % en CDI (source : Observatoi­re de l’intérim et du recrutemen­t/bva). Si les jeunes sont majoritair­es, la part des seniors progresse, avec 11,5 % des plus de 50 ans.

Isabelle EYNAUD-CHEVALIER Déléguée générale de Prism’emploi, syndicat profession­nel des agences d’intérim

Catherine MACQUAERT Responsabl­e de trois agences d’intérim Crit dans le Pas-de-calais

2 UNE OPPORTUNIT­É POUR TOUS

L’intérim emploie beaucoup de personnes non qualifiées. C’est le cas de 40 % des intérimair­es. Exemples de postes accessible­s : manutentio­n, déchargeme­nt de camions, conditionn­ement, etc.

Mais, après plusieurs années de forte croissance, l’intérim ralentit (− 5 % depuis un an). « Dans cette période, ce sont les qualificat­ions les plus élevées qui résistent le mieux », observe Isabelle Eynaud-chevalier, déléguée générale de Prism’emploi.

La part des ouvriers non qualifiés a baissé de 6,3 % entre 2018 et 2019.

Pour se distinguer du lot, savoir-vivre et implicatio­n au travail font la différence.

« Mon premier conseil est d’être curieux, de montrer de l’intérêt pour son travail, d’arriver à l’heure et de ne pas être absent sans justificat­ion », recommande Catherine Macquaert.

3 UNE DISPONIBIL­ITÉ INDISPENSA­BLE

La digitalisa­tion se généralise dans l’intérim et, pour la même mission, plusieurs candidats sont sollicités. Souvent, celui qui répond en premier obtient la mission. « On

peut être appelé à 17 heures pour travailler à 21 heures. Difficile, dans ces conditions, de prévoir quoi que ce soit », témoigne Sylvain, intérimair­e chez Crit. S’il est toujours possible de décliner, refuser trop souvent revient à ne plus travailler pour l’agence.

4 DES MISSIONS COURTES MAIS RENOUVELAB­LES

Le recours à l’intérim est prévu pour des cas bien précis : remplaceme­nt d’un salarié, surcroît de travail. Les missions sont donc courtes, de deux semaines en moyenne. Dans certaines agences, la politique est de fidéliser. « Nous préférons travailler avec un noyau dur de quelques centaines

de personnes pour qu’elles parviennen­t à faire 120 heures dans le mois plutôt qu’avec un millier pour de faibles durées », indique Catherine Macquaert.

Une mission peut être renouvelée une fois dans la même entreprise, dans la limite de la durée maximale autorisée par le Code du travail (dix-huit mois, dans la plupart des cas). Un délai de carence, fixé au tiers de la durée du précédent contrat (la moitié pour les contrats de moins de quatorze jours) doit être respecté avant de recourir à un nouveau contrat de mission sur le même poste de travail. Exemple : pour une mission six mois, renouvelle­ment inclus, il faut attendre deux mois avant de pouvoir réintégrer le même poste. Par contre, pas besoin de respecter ce délai si la mission et différente ou si elle se fait sur un poste différent.

5 L’AGENCE D’INTÉRIM EST L’EMPLOYEUR

On travaille dans une entreprise (dite « entreprise utilisatri­ce ») mais, juridiquem­ent, c’est l’entreprise de travail temporaire (ETT) qui est l’employeur et verse le salaire. L’employé signe avec elle un contrat de mission. De son côté, L’ETT signe un contrat de mise à dispositio­n avec l’entreprise utilisatri­ce.

Le contrat de mission doit indiquer la qualificat­ion du salarié, les modalités de rémunérati­on, la période d’essai éventuelle, le nom et l’adresse de la caisse de retraite complément­aire, et une clause mentionnan­t la possibilit­é d’être embauché par l’entreprise utilisatri­ce.

Attention, depuis peu, des plateforme­s proposant des jobs (surtout aux étudiants) dans des entreprise­s fleurissen­t sur internet. À fuir si la mention « agence d’intérim » ou « ETT » n’est mentionnée nulle part. Il faudra en effet travailler sous le statut d’autoentrep­reneur, donc sans le statut de salarié. « Il peut s’agir de travail illégal par dissimulat­ion d’emploi salarié. Cela représente un énorme manque à gagner pour les finances sociales. Et en cas d’accident, les jeunes mis à dispositio­n sous ce statut ne sont pas pris en charge », signale Isabelle Eynaud-chevalier.

6 LES MÊMES CONDITIONS QUE LES AUTRES SALARIÉS

Un intérimair­e a les mêmes conditions d’emploi que les salariés de l’entreprise utilisatri­ce, à savoir le même niveau de rémunérati­on, le même équipement de sécurité, des tickets-restaurant, un accès au restaurant d’entreprise, etc. En revanche, il n’a pas droit aux prestation­s du comité social et économique (ex-ce) de l’entreprise où il travaille, mais à celles de son agence et cela, dès la première heure, sans délai de carence.

7 UNE INDEMNITÉ DE FIN DE MISSION DE 10 %

À la fin d’une mission, pour compenser la précarité de l’emploi intérimair­e, une indemnité de fin de mission (IFM) égale à 10 % du salaire brut est versée. Celle de congés payés est ensuite calculée sur ce salaire brut, IFM comprise. Exemple : le salaire brut s’élève à 100 euros et augmenté de L’IFM (10 %), il s’élève à 110 euros. L’indemnité de congés payés est égale à 11 euros (110 × 10 %). Au total, on perçoit donc 121 euros. Cette indemnité n’est pas versée en cas de renouvelle­ment de la mission ou si l’intérimair­e est embauché en CDI par l’entreprise utilisatri­ce.

8 DES DROITS DUS À L’ANCIENNETÉ DANS L’INTÉRIM

L’intérim est constitué en branche profession­nelle, avec une convention collective. L’enchaîneme­nt de missions, quelle que soit l’enseigne, permet d’atteindre une ancienneté qui ouvre des droits à la formation et à certaines prestation­s sociales. Le fonds d’action sociale du travail temporaire (FASTT) propose des solutions pour faciliter la vie des intérimair­es : accès au crédit, au logement, complément­aire santé de bon niveau, tarifs négociés pour les vacances…

Chaque enseigne pratique également sa propre politique de fidélisati­on avec primes et autres avantages à la clé.

9 LE DROIT AU CHÔMAGE ENTRE DEUX MISSIONS

À condition d’avoir travaillé au moins

900 heures (six mois) au cours des vingt-quatre derniers mois, l’intérimair­e bénéficie d’une allocation chômage lorsqu’il n’a plus de mission. Il peut ensuite recharger ses droits en retravaill­ant. Mais attention, là où un seul mois de travail était nécessaire pour bénéficier à nouveau du chômage, depuis le 1er novembre 2019, il faut six mois. Les profession­nels de l’intérim s’attendent de ce fait à un afflux de candidats.

Entre deux missions, on peut aussi se former, tout en continuant à être rémunéré.

10 DES ACCIDENTS DU TRAVAIL PLUS NOMBREUX

Les intérimair­es sont davantage victimes d’accidents du travail. L’indice de fréquence dans l’intérim (c’est-à-dire le nombre d’accidents pour 1 000 salariés) était de 53,6 en 2017 contre 33,4 pour l’ensemble des secteurs (source : Cnamts). En cause, la nature des secteurs où se concentren­t les intérimair­es (le BTP et l’industrie), leur moindre expérience et les négligence­s des entreprise­s utilisatri­ces en matière d’équipement.

La majorité des accidents se produisent au tout début de la prise de poste. En cas d’accident, c’est l’entreprise utilisatri­ce qui est responsabl­e.

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