Cyrille CHARTIER-KASTLER
Il faut pouvoir bloquer son épargne de longues années
Fondateur du site Good Value for Money
La grande avancée, avec le PER, est que le capital versé n’est pas obligatoirement converti en rente viagère à la retraite, comme c’était la règle jusqu’à présent pour les placements retraite assortis de déductions fiscales. Désormais, avec ce plan, le retraité peut décider de récupérer son capital en une ou plusieurs fois. En revanche, le PER a le même inconvénient que ses prédécesseurs. Jusqu’à la retraite, il reste un produit « tunnel » : impossible, avant cette échéance, de récupérer l’argent versé, sauf pour l’achat de la résidence principale ou dans des circonstances particulières. Or, peu de Français sont assurés de ne pas avoir besoin de leurs économies pendant une période si longue. En définitive, le PER reste donc un produit essentiellement fiscal, comme l’était le PERP. Ce qui est plus intéressant, dans cette réforme globale de l’épargne retraite voulue par le gouvernement, c’est la possibilité donnée aux entreprises de créer des PER collectifs pour leurs collaborateurs, voire de transformer leurs actuels Perco (plans d’épargne retraite collectif d’entreprise) en PER. Dans ce cas, les salariés peuvent faire des versements sur le plan de l’entreprise et les déduire de leurs revenus, afin de bénéficier de l’économie d’impôt. C’est très avantageux si leur employeur a l’habitude d’abonder ces versements volontaires. Les salariés pourront alors profiter d’un double atout: l’apport de l’employeur et l’économie d’impôt.