ILS PRIVILÉGIENT L’ACHAT
Pour booster sa carrière, Julien doit rester en région parisienne au moins huit ans. Malgré des prix immobiliers particulièrement élevés en Île-de-france, le couple considère qu’acheter constitue une option d’autant plus séduisante qu’il dispose d’un apport important et qu’il peut obtenir un emprunt à un taux très avantageux.
Avec leurs revenus mensuels, ils peuvent supporter des mensualités de l’ordre de 1 500 à 1 600 euros par mois pour respecter les
33 % d’endettement maximum au-delà duquel les banques rechigneraient à leur accorder un prêt. En tenant compte des frais de notaire et de ceux d’agence ainsi que de leur apport personnel, ils peuvent donc financer une opération d’environ 530 000 euros.
Julien et Vanessa ont un coup de coeur pour un 75 m² vendu 490 000 euros, frais d’agence inclus, plus 36 000 euros de frais de notaire. Pour acheter ce bien, ils empruntent 360 000 euros sur vingt-cinq ans au taux de 1,50 % ( 0,36 % d’assurance
emprunteur en plus). Leurs mensualités s’élèvent à 1 550 euros (18 600 €/an). En ajoutant au remboursement de leur crédit le paiement de la taxe d’habitation (300 €/ an), de la taxe foncière (1 200 €/an) et des
LEXIQUE Assurance emprunteur : contrat qui garantit le remboursement du crédit en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité de l’emprunteur.
charges de copropriété (1 080 €/an), ce choix d’acheter leur coûte 21 180 euros en 2020
(18 600 + 300 + 1 200 + 1 080) et 20 880 euros les années suivantes (suppression de la taxe d’habitation). Soit 125 580 euros en six ans. Acheter leur résidence principale semble peu intéressant pour Julien et Vanessa. Pourtant, cette option leur coûte moins cher que s’ils étaient locataires. Car, si leur épargne ne leur rapporte rien pendant six ans (ils l’utilisent totalement pour financer leur achat), ils auront néanmoins mis de côté 60 630 euros en remboursant chaque mois une partie du capital de leur prêt (360 000 € de capital initial emprunté − 298 370 € de capital restant à rembourser au bout de six ans). Devenir propriétaire leur coûtera donc 80550 euros en six ans, paiement de leur impôt sur le revenu inclus (125 580 + 15 600 – 60 630). Plusieurs bémols, toutefois : durant cette période, leurs conditions de logement auront été moins bonnes (logement plus petit), ils seront au maximum de leur capacité d’endettement et ne pourront pas faire de prêt supplémentaire et, surtout, ils n’auront aucune épargne où puiser en cas de coup dur.
À noter : même si Julien et Vanessa peuvent espérer une plus-value en revendant leur logement au terme du délai de huit ans qu’ils se sont fixé, celle-ci sera en grande partie mangée par le remboursement anticipé de leur prêt.