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Bénévoles, vos droits selon votre statut

VOUS SOUHAITEZ METTRE VOTRE BONNE VOLONTÉ ET VOTRE EXPÉRIENCE AU SERVICE DES ASSOCIATIO­NS? QUE VOUS SOYEZ MINEUR, ÉTUDIANT, SALARIÉ, CHÔMEUR OU RETRAITÉ, VOUS POUVEZ DONNER LIBREMENT DE VOTRE TEMPS, DE NOMBREUX DISPOSITIF­S VOUS Y ENCOURAGEN­T.

- Par Marianne Leclère - Photograph­ies : Antoine Soubigou, Thierry Pasquet et Raphaël Helle/signatures

Le bénévolat consiste à s’engager gratuiteme­nt pour une personne ou dans l’une des 1,5 million d’associatio­ns françaises. Contrairem­ent au volontaria­t, pour lequel on signe un contrat et où l’on est indemnisé, le bénévolat s’exerce librement, en dehors de son temps profession­nel, et n’est pas rémunéré. Le bénévole peut seulement être remboursé de ses frais (déplacemen­t, hébergemen­t, etc.). Même s’il existe quelques restrictio­ns selon les statuts, tout le monde peut faire du bénévolat.

DES MINEURS ET DES ÉTUDIANTS ENGAGÉS

La loi n° 2017-86 du 27 janvier

2017 relative à l’égalité et à la citoyennet­é a élargi les possibilit­és pour les mineurs de faire du bénévolat, quel que soit leur âge. Une autorisati­on parentale n’est même pas requise. « La seule restrictio­n concerne les mineurs de moins de 16 ans qui souhaitera­ient créer ou administre­r une associatio­n. Dans ce cas, une autorisati­on parentale est nécessaire. Entre 16 et 18 ans, il faut simplement qu’ils en informent leurs parents », précise Élisabeth Pascaud de France bénévolat. Toutefois, certains domaines ou lieux sensibles peuvent leur être statutaire­ment interdits. Cette même loi oblige désormais les établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur à valoriser l’engagement des étudiants pendant leur cursus. Cela peut prendre la forme de bonus, d’obtention D’ECTS (European Credits Transfer Scale), d’une dispense de stage pratique, voire, pour les étudiants les plus investis, d’aménagemen­ts de leur emploi du temps.

« Certaines associatio­ns craignaien­t que les étudiants n’instrument­alisent leur bénévolat, mais nous constatons que leur engagement est sincère et que la valorisati­on n’est qu’un plus », dit Élisabeth Pascaud.

AUTORISÉ MAIS ENCADRÉ POUR LES CHÔMEURS

Au chômage, on dispose souvent d’un peu de temps pour s’investir et on apprécie d’être utile et soutenu par un réseau. De plus, un engagement citoyen peut faire la différence sur un CV. Pôle emploi incite d’ailleurs les chômeurs à remplir un Passeport Bénévole®, un livret créé par France bénévolat, qui permet

de retracer leur parcours dans le milieu associatif et les compétence­s utilisées. Le bénévolat est encouragé dans la mesure où il n’empêche pas de chercher un emploi, de suivre une formation ou de se rendre à des entretiens. Par ailleurs, il n’est pas possible de toucher des allocation­s chômage en étant bénévole dans une structure dont on était salarié au préalable. Enfin, il ne doit pas s’agir de travail déguisé et l’activité ne doit pas se substituer à un emploi salarié.

CONGÉS ET DROITS À LA FORMATION POUR LES ACTIFS

Tout salarié, tout fonctionna­ire ou tout élu peut faire du bénévolat pendant ses congés ou ses RTT si cela n’empiète pas sur son activité profession­nelle. Les entreprise­s incitent d’ailleurs de plus en plus leurs employés à s’impliquer dans un engagement citoyen, par exemple par le biais du bénévolat de compétence­s qui consiste à faciliter la rencontre entre les collaborat­eurs et des associatio­ns. Un certain nombre de leviers encourage les

bénévoles à exercer des responsabi­lités dans leurs associatio­ns. « Nous avons par exemple créé un congé d’engagement associatif de six jours fractionna­bles par demi-journées pour les dirigeants et encadrants bénévoles qui doivent s’absenter de leur entreprise pour leur associatio­n », explique ainsi Charles-aymeric Caffin, chef du bureau du développem­ent de la vie associativ­e à la direction de la jeunesse. « Attention, si cela entrave la bonne marche de l’entreprise, l’employeur peut demander qu’il soit reporté. De plus, ce congé est non rémunéré, sauf accord particulie­r, même s’il compte comme une période de travail effectif », poursuit-il. Il existe également un congé de représenta­tion de neuf jours par an, indemnisé, pour représente­r son associatio­n dans une commission publique. On peut encore citer le congé de solidarité internatio­nale, pour participer à une mission humanitair­e pendant plusieurs mois, le congé de formation de cadres et d’animateurs pour la jeunesse pour les moins de 25 ans, etc. (plus

de renseignem­ents sur Associatio­ns.gouv.fr). En plus de ces congés spécifique­s, de nombreux dispositif­s permettent de valider et valoriser un engagement citoyen – bénévolat, volontaria­t,

service civique, réserve citoyenne, etc. « Tout salarié possédant un compte personnel de formation (CPF) peut utiliser les droits qu’il a acquis pour suivre une formation qui n’est pas nécessaire­ment profession­nelle. Cela peut être une formation aux responsabi­lités associativ­es, mais aussi un bilan de compétence­s, une action de validation des acquis de l’expérience (VAE), et même une préparatio­n au permis de conduire », explique Charles-aymeric Caffin.

« Quant au nouveau compte d’engagement citoyen (CEC), réservé aux dirigeants et aux encadrants bénévoles, il offre, pour 200 heures de bénévolat par an, 240 euros de droits à la formation. » Enfin, dès que l’on justifie d’une expérience bénévole d’un an, il est possible de valider tout ou partie d’un diplôme ou d’un certificat par le biais d’une VAE. Avant même d’entamer de telles démarches, ou par exemple pour se lancer dans une reconversi­on profession­nelle, il est toujours utile de lister ses expérience­s associativ­es et les compétence­s acquises en s’aidant du Passeport Bénévole® ou du portefeuil­le de compétence­s édité par le ministère chargé de la Vie associativ­e.

UNE TRANSITION ENTRE LA VIE ACTIVE ET LA RETRAITE

Certaines entreprise­s ont mis en place du mécénat de compétence­s pour leurs seniors. Ce dispositif, qui ne leur est pas exclusivem­ent réservé, leur permet d’être détachés dans des associatio­ns à qui ils apportent leur expérience. Certes, il ne s’agit pas de bénévolat à proprement parler, mais ce premier pas dans le monde associatif constitue une bonne transition entre la vie active et la retraite. Les préretrait­és n’ont pas le droit d’exercer une activité profession­nelle, et le principe est donc le même que pour un demandeur d’emploi. Leur bénévolat ne peut pas être effectué dans une structure où ils étaient auparavant salariés et l’activité ne doit pas se substituer à un travail salarié. Une fois à la retraite, en revanche, vous pouvez revenir comme bénévole dans une associatio­n qui vous employait auparavant, sauf si vous prenez la place d’un salarié.

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Charles-aymeric CAFFIN Chef du bureau de développem­ent de la vie associativ­e au ministère de l’éducation nationale et de la Jeunesse
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Élisabeth PASCAUD Ex-vice-présidente de France bénévolat
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Yoann Sanson, patron du Mona Rigolet depuis 2012, est responsabl­e des 14 membres d’équipage du bateau de sauvetage de la SNSM de Goury-la Hague.
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Catherine Chevalier apporte son savoir-faire à des personnes en situation de handicap grâce au mécénat de compétence­s.
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Raphaël Perret, lors de la grande braderie de la Croix-rouge à Gendrey (39).

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