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MIEUX DÉFENDRE SES DROITS

UN SALARIÉ SUR DEUX DIT AVOIR ÉTÉ VICTIME DE DISCRIMINA­TION AU COURS DE SA VIE PROFESSION­NELLE*. FACE À DE TELLES SITUATIONS, DES RECOURS EXISTENT.

- Par Raphaëlle Pienne

Réagir en cas de discrimina­tion au travail

agir dans l’entreprise

La loi vous protège contre la discrimina­tion au travail. Nulle différence de traitement entre salariés ne peut être opérée en raison de l’un des 24 motifs illicites listés dans l’article

L. 1132-1 du Code du travail

Si vous estimez être victime de tels agissement­s, vous pouvez les dénoncer directemen­t à votre employeur en interpella­nt, de préférence par écrit, la direction de votre entreprise. Cette démarche peut s’avérer délicate. Dès lors, il est conseillé de vous rapprocher de vos représenta­nts du personnel membres du comité social et économique (CSE). Ceux-ci disposent d’un droit d’alerte. Dans ce cadre, ils peuvent sommer l’employeur de procéder à une enquête et mettre fin à la situation discrimina­toire. À défaut de résultats, ils disposent d’un droit de saisine directe du bureau de jugement des prud’hommes.

se faire aider par une organisati­on extérieure

Plusieurs interlocut­eurs extérieurs à l’entreprise peuvent vous informer sur vos droits, organiser une médiation ou vous assister pour une action en justice. Vous pouvez contacter le Défenseur des droits (renseignem­ents au

09 69 39 00 00, prix d’un appel local). Vous pouvez aussi vous tourner vers l’inspection du travail, vers les associatio­ns de lutte contre les discrimina­tions ou vers un syndicat.

À savoir: depuis 2016, une organisati­on syndicale peut, lors d’une situation de discrimina­tion collective en entreprise, engager une action de groupe devant le tribunal de grande instance (TGI).

saisir les prud’hommes

Dans les cinq ans suivant la découverte de la discrimina­tion, vous pouvez engager une action civile à l’encontre de votre employeur en saisissant les prud’hommes. Ils sont compétents pour annuler la mesure fondée sur un motif discrimina­toire, telle qu’un licencieme­nt, ou pour exiger la réparation du préjudice subi, par exemple une perte de salaire et les droits à la retraite diminués qui en découlent. « Dans les cas de discrimina­tion au travail, le régime de la preuve est inversé. Si la conciliati­on échoue, l’affaire est renvoyée devant la juridictio­n de jugement. Le salarié devra d’abord présenter les éléments faisant supposer une inégalité de traitement. Si celle-ci est établie, ce sera à l’employeur de prouver qu’elle n’est pas fondée sur des motifs illicites », explique Roger Koskas, avocat spécialisé dans la défense des salariés.

engager des poursuites pénales

La discrimina­tion constituan­t une infraction, vous pouvez également porter plainte, dans les six ans suivant les faits, afin de lancer une procédure judiciaire devant le tribunal correction­nel. En cas de discrimina­tion avérée, une sanction pénale allant jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros

d’amende pourra être prononcée. « Mais ce n’est pas la voie la plus facile. Il est toujours délicat d’arriver avec son cas de discrimina­tion au travail entre d’autres affaires, du voleur de poule au trafiquant de drogue. Et en matière pénale, on ne demande pas seulement une réparation du préjudice mais une sanction. Le régime probatoire est plus compliqué, avec l’obligation de respecter le principe de la présomptio­n d’innocence », avertit Roger Koskas.

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*Source: baromètre Cegos 2019.

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