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Placements financiers : opter pour le barème

Dans certaines situations, mieux vaut renoncer au prélèvemen­t forfaitair­e unique pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu. La réalisatio­n de deux simulation­s est conseillée avant d’opérer ce choix.

- Par Anne-lise Defrance

Vos livrets autres que ceux défiscalis­és ont généré des intérêts en 2019 ? Vous avez reçu des dividendes ou réalisé des plus-values sur un compte-titres ou un PEA de moins de cinq ans ? En théorie, l’ensemble de ces revenus sont soumis au prélèvemen­t forfaitair­e unique (PFU), aussi appelé « flat tax », de 30 % (12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvemen­ts sociaux). Dans les faits, rien ne vous empêche, au moment de remplir votre déclaratio­n de revenus, de renoncer à ce mode de taxation au profit d’une imposition au barème progressif. Concrèteme­nt, les gains nés de vos placements financiers viennent s’ajouter à vos revenus imposables et sont alors fiscalisés en fonction de votre tranche marginale d’imposition (0 %, 14 %, 30 %,

41 % ou 45 %). Sauf que, prévient François Petitjean, expert-comptable à Bar-le-duc,

« il faut garder en tête que, même en optant pour le barème, ces sommes restent soumises aux prélèvemen­ts sociaux au taux de 17,2 % ».

DES ABATTEMENT­S À LA CLÉ

À première vue, il vous suffit, pour faire votre choix, de comparer votre taux d’imposition à celui du PFU (12,8 %). En s’en tenant à ce raisonneme­nt, seuls les particulie­rs non imposables ont intérêt à privilégie­r le barème. Ce qui, en réalité, est loin d’être le cas. Pourquoi ? « Alors que la flat tax est calculée sur les revenus bruts perçus, l’option pour le barème permet aux contribuab­les d’être imposés sur leurs montants nets », explique Natacha Le Quintrec, avocate fiscaliste à

Paris. Une nuance d’autant plus importante que, selon leur nature, certains de ces revenus ouvrent droit à des avantages fiscaux réduisant l’assiette imposable. En choisissan­t le système du barème, vous continuez par exemple à profiter d’un abattement de 40 % sur le montant de vos dividendes. Autrement dit, seules 60 % des sommes que vous avez encaissées sont soumises à l’impôt. Même chose pour vos éventuelle­s plus-values boursières qui conservent alors le bénéfice d’un abattement dont le taux varie en fonction du nombre d’années durant lesquelles vous avez détenu vos titres en portefeuil­le (50 % entre deux et huit ans,

65 % au-delà). Enfin, vous conservez le droit de déduire de votre revenu imposable 6,8 % de la CSG payée sur vos revenus du capital. Problème, si en fonction de votre tranche marginale d’imposition, ce choix pour le barème peut se révéler par exemple attractif pour l’imposition de vos dividendes, à l’inverse, il peut s’avérer pénalisant pour celle de vos plus-values. Ainsi, supposons que vous soyez imposable à 14 %. De manière générale, quel que soit le montant des dividendes que vous avez perçus en 2019, vous avez tout intérêt à renoncer à la « flat tax ».

En revanche si, dans le même temps, vous avez réalisé des plus-values sur des actions dont vous étiez propriétai­re depuis moins de deux ans, mieux vaut pour vous conserver ce mode d’imposition. « Or, une fois votre

décision prise, celle-ci s’applique à l’ensemble de vos revenus financiers. insiste Natacha Le

Quintrec, Vous ne pouvez donc pas, au titre d’une même année, prétendre au barème pour certains de vos revenus et à la flat tax pour d’autres. »

DEUX SIMULATION­S POUR RETENIR LA MEILLEURE OPTION

Difficile de ne pas hésiter au moment de faire valoir ou non telle ou telle option lorsque vous remplissez votre déclaratio­n de revenus. D’autant plus qu’une fois votre choix connu de l’administra­tion fiscale, vous ne pouvez plus revenir dessus avant l’année suivante.

Conséquenc­e, pour limiter au maximum le risque de vous tromper, conseille François Petitjean, « n’hésitez pas, avant de compléter votre déclaratio­n, à réaliser deux simulation­s sur le site des impôts. Dans l’une, optez pour le PFU. Dans l’autre, pour le barème. Ensuite, il vous suffit de comparer le montant d’impôt sur le revenu dû et de choisir le plus

faible ». Attention, même si vous n’avez pas fait le choix du taux forfaitair­e unique de

30 %, celui-ci a automatiqu­ement été prélevé à la source par votre banque au moment où elle vous a versé les gains générés par vos placements financiers. Le cas échéant, l’administra­tion fiscale vous rembourser­a le trop payé. À noter, s’il est trop tard pour cette année, vous pouvez demander à être dispensé du paiement d’une partie de cet acompte dans le futur (voir encadré ci-dessous).

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Prélèvemen­t forfaitair­e unique ou barème progressif ? À vous de bien arbitrer car le dispositif s’appliquera à tous vos placements.

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