Des factures de gaz et d’électricité moins carabinées
Un ménage consacre en moyenne 9 % de son budget annuel à ses factures d’énergie. Le logement est le premier poste concerné, avec un peu plus de la moitié des dépenses (52 %). Des pistes pour dépenser moins.
1. DES ÉCOGESTES POUR ÉCONOMISER
Sans avoir besoin d’investir des sommes importantes, certains gestes faciles à mettre en oeuvre peuvent vous permettre de réduire sensiblement votre consommation. Et donc d’alléger immédiatement vos factures.
f Choisir des lampes à LED (80 % d’économie par rapport à celles à incandescence classique). f Éteindre la lumière lorsqu’on quitte une pièce. f Dépoussiérer lampes et abat-jour pour une meilleure luminosité et vos radiateurs pour préserver leur efficacité.
f Éteindre les appareils plutôt que de les laisser en veille. Cela représente 10 % en moins sur la facture d’électricité hors chauffage.
f Débrancher les chargeurs de téléphone, d’ordinateur portable, du petit-électroménager, une fois les appareils rechargés.
f Débrancher tous les appareils électriques en cas d’absence prolongée et couper la production d’eau chaude.
f Baisser le chauffage de 1 °C. Cela représente 7 % de consommation d’énergie en moins (température conseillée: 19 °C dans le salon et la salle à manger et 16 °C dans les chambres).
f Dégivrer régulièrement son congélateur et son réfrigérateur (tous les six mois), dépoussiérer les grilles arrière, nettoyer les joints de porte, les changer si besoin.
f Laver son linge à basse température (à 30 °C, c’est trois fois moins d’énergie qu’à 90 °C) et le laisser sécher à l’air libre, si possible.
f Choisir le programme « éco » du lavevaisselle (jusqu’à 45 % d’électricité économisée par rapport au programme intensif) et nettoyer régulièrement les filtres et les joints de porte.
f Couvrir les casseroles pour faire bouillir l’eau, pour 4 fois moins d’électricité ou de gaz consommé.
f Utiliser des multiprises à interrupteur. En branchant plusieurs appareils sur la même prise, vous pouvez éteindre simultanément tous vos équipements en veille. À la clé, jusqu’à 10 % d’économie sur la facture d’électricité.
f Pour vos achats d’appareils électroménagers, privilégiez la classe A, voire A+, même s’ils sont un peu plus chers. Un sèche-linge de classe A consomme 34 euros par an, contre 110 euros pour un sèche-linge de classe B.
2. ÉLECTRICITÉ : NE PAS SE TROMPER D’ABONNEMENT
Le coût de votre abonnement électrique dépend de la puissance de votre compteur et du tarif choisi. Or, plus votre compteur est puissant, plus la part incompressible de l’abonnement dans votre facture est élevée. D’où l’intérêt de vérifier que la puissance souscrite est vraiment adaptée à vos besoins. La puissance doit dépendre de la superficie
de votre logement et du nombre d’appareils électriques susceptibles de fonctionner en même temps. Elle est indiquée sur votre facture en kilovoltampères (KVA).
Au 1er février 2020, le coût d’un abonnement mensuel variait entre 8,26 euros pour une puissance de 3 KVA et 15,62 euros pour une puissance de 15 KVA (tarif réglementé de base). Soit un écart de 88,32 euros par an qui a également des répercussions sur le prix du kilowattheure (kwh) : 15,46 euros pour une puissance de 3 et 6 KVA et 15,87 euros au-delà.
f Heures creuses, heures pleines, un calcul
à faire. Avec le simulateur « J’estime ma consommation d’électricité » accessible sur le site du médiateur de l’énergie (Energie-info.fr), vous pouvez calculer la puissance adaptée à votre logement. Assurez-vous également que le tarif que vous avez choisi correspond à votre mode de consommation.
Avec le tarif de base, le prix du kwh est le même tout au long de la journée, quels que soient le jour et l’heure. Avec le tarif « heures pleines » (HP) et « heures creuses » (HC), l’abonnement mensuel est plus élevé (de 11,10 à 18,23 euros) et le prix du kwh varie en fonction des heures de la journée. Utilisez le simulateur « Option base ou heures pleines/heures creuses? » accessible le site du médiateur de l’énergie pour savoir si
ce tarif est intéressant pour vous. Ce qui est généralement le cas si vous avez un chauffage et un ballon d’eau chaude électriques qui se déclenchent automatiquement en heures creuses. Mais attention, pour que cette option soit rentable, il faut réaliser au moins la moitié de sa consommation en heures creuses. Si, après vérification, il apparaît que votre compteur est trop puissant ou que votre tarif n’est pas adapté à vos usages, vous pouvez changer d’abonnement.
Seul inconvénient, cela peut nécessiter le déplacement d’un technicien, déplacement qui peut être facturé de 37 à 66 euros, selon les cas.
3. CHANGER DE FOURNISSEUR D’ÉNERGIE
Avant, vous n’aviez pas le choix. Il n’y avait QU’EDF pour l’électricité et Engie (ex-gdfsuez) pour le gaz. Aujourd’hui, on compte une trentaine de fournisseurs différents pour l’électricité et une vingtaine pour le gaz.
Mais, sur 95 % du territoire, les réseaux sont toujours gérés par Enedis pour l’électricité et GRDF pour le gaz naturel (les 5 % restants sont gérés par des entreprises locales de distribution). Ces gestionnaires s’occupent de tout, de l’entretien du réseau au relevé des compteurs. Quel que soit votre fournisseur, l’énergie distribuée ainsi que les services d’urgence et de dépannage sont les mêmes.
À noter : parmi les moins chères, certaines offres proposent un service client uniquement numérique.
4. TARIFS RÉGLEMENTÉS OU OFFRES DE MARCHÉ ?
Il existe actuellement deux types d’offres: des offres à tarifs réglementés et des offres de marché. Seuls les fournisseurs historiques – EDF et Engie – peuvent proposer des offres à tarifs réglementés fixés par les pouvoirs publics.
f Pour l’électricité, ces tarifs évoluent généralement une à deux fois par an. Pour le gaz naturel, ils changent tous les mois. Attention, les tarifs réglementés seront supprimés le 1er juillet 2023, mais uniquement pour le gaz (l’électricité n’est pas concernée par cette suppression) « Les quelque 3 millions d’abonnés qui ont encore une offre à tarif réglementé devront donc faire leur choix d’ici là. Ils pourront rester chez Engie, mais ce ne sera pas forcément l’offre la plus intéressante », explique Frédérique Feriaud.
f Comment choisir? Les offres de marché peuvent être à prix fixe ou à prix variable. Avec une offre à prix fixe, le fournisseur s’engage pendant une durée déterminée d’un, deux ou trois ans. Ce type d’offre est avantageux en période de hausse des tarifs mais vous prive d’une éventuelle baisse. À l’inverse, une offre à tarif variable est plutôt à privilégier en période de baisse des tarifs.
Quoi qu’il en soit, avec une offre à tarif fixe, seul le fournisseur est engagé. Même si vous avez signé pour deux ou trois ans, vous n’êtes pas engagé. Vous restez donc libre de changer d’offre ou de fournisseur à tout moment.
Mais attention, si vous avez opté pour une offre de marché, vous ne pourrez revenir au tarif réglementé que pour l’électricité.
5. UTILISER LE COMPARATEUR DU MÉDIATEUR DE L’ÉNERGIE
Pour changer d’offre, ne vous fiez surtout pas au montant des mensualités qui vous sont proposées par votre interlocuteur. Elles sont basées sur une estimation de votre consommation annuelle.
Votre facture finale va dépendre de votre
consommation. Or, certains démarcheurs peu scrupuleux n’hésitent pas à proposer des mensualités très inférieures à la consommation réelle. Aussi, après onze mensualités à prix serré, certains clients se retrouvent-ils avec une facture de régularisation en fin d’année pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros ! Pour comparer les offres, il faut regarder le prix du kwh ou du m3 de gaz et celui l’abonnement. Comparateur-offres.energie-info.fr permet d’évaluer toutes les offres auxquelles vous avez accès (et pas uniquement certaines d’entre elles, comme peuvent le faire les courtiers en énergie) : « Mais attention, ce comparatif ne vaut qu’à l’instant T. Il ne permet pas de savoir comment les tarifs vont évoluer dans le temps », précise Frédérique Feriaud.