Pratiquer l’économie collaborative
Avec la multiplication des sites internet de mise en relation entre les particuliers, arrondir ses fins de mois est devenu un jeu d’enfant. En respectant certaines règles.
ACHETER ET VENDRE SUR INTERNET
L’achat ou la vente de biens d’occasion arrive en tête des services de consommation collaborative : 59 % des Français affirment y avoir déjà eu recours, d’après le cabinet Odoxa pour le site Allovoisins.* Selon l’insee, la moitié des ménages qui vendent des biens en ligne en ont retiré moins de 150 euros. Toutefois, 9 % ont perçu entre 800 et
3 000 euros, et 8 % plus de 3 000 euros. ** f Que peut-on vendre sur internet ?
Tout ou presque. D’après l’insee, il s’agit surtout de meubles (26 % des ménages en vendent en ligne), de véhicules (22 %) et de vêtements, chaussures ou sacs (20 %). La revente occasionnelle d’objets de seconde main n’étant pas considérée comme une activité professionnelle, vous n’avez aucune formalité à accomplir pour vous lancer dans cette activité. Autre intérêt de cette pratique, les sommes encaissées ne sont pas taxables. Mais attention, si au cours de la même année vous encaissez plus de 3 000 euros et réalisez plus de 20 transactions sur le même site, ce dernier doit déclarer les revenus encaissés par son intermédiaire à l’administration fiscale.
« Il est possible que cela relève alors d’une activité professionnelle », prévient la Direction générale des finances publiques. Les règles sont différentes si vous aimez coudre, tricoter, fabriquer des bijoux et que vous vendez votre production de vêtements, de pulls, de boucles d’oreilles… ou encore si vous chinez et revendez ce que vous avez
acheté, comme des bandes dessinées, des services en porcelaine, des cartes postales ou autres. Même exercé de manière occasionnelle, ce hobby a un caractère professionnel. En conséquence, vous devez vous immatriculer en tant qu’indépendant et payer des cotisations sociales. Le plus simple, alors, est d’opter pour le statut de microentrepreneur. Vous n’avez pas de comptabilité à tenir et vos cotisations sociales sont calculées sur votre chiffre d’affaires. Avec l’avantage de ne rien avoir à payer les mois où ce dernier est nul.
METTRE EN LOCATION SES OUTILS, SA VOITURE…
Proposer en location sa voiture, ses outils de jardinage ou de bricolage ou encore des accessoires ou des vêtements de luxe ne nécessite aucune formalité. Tant que vous ne dépassez pas 8 227 euros de revenus par an, cette activité ne présente pas un caractère professionnel et vous n’avez pas de cotisations sociales à payer, mais vous devez tout de même régler 17,2 % de prélèvements sociaux en plus de l’impôt sur le revenu. Si vous dépassez cette limite, votre activité revêt un caractère professionnel et vous devez vous enregistrer et payer des cotisations sociales. Le plus simple est d’opter pour le statut de microentrepreneur.
Une autre pratique en vogue pour arrondir ses fins de mois consiste à proposer ses services sur une plateforme de « jobbing » pour du jardinage, du bricolage, la garde d’animaux domestiques, des cours de yoga, de piano, etc. Mais attention, il s’agit d’une activité professionnelle à part entière, vous avez l’obligation de vous immatriculer en tant qu’indépendant, avec la possibilité de choisir le statut de microentrepreneur pour payer vos cotisations sociales.
CONSOMMER MALIN
f Pensez à l’achat groupé pour bénéficier de tarifs préférentiels (par exemple, l’association Castors dans le domaine de la construction et de la rénovation de logements, Les-castors.fr).
f Devenez adepte du « do it yourself » en fabriquant vous-même vos produits de beauté ou d’entretien (recettes sur Toitsalternatifs.fr, onglet « Conseils pratiques », puis « Bricolage et DIY », par exemple).
f Empruntez, échangez ou louez des objets dont vous avez besoin sur des sites de partage, comme Pretik.org, Sharevoisins.fr.
f Récupérez gratuitement des objets de seconde main sur une plateforme de dons, comme Freecycle.fr, Donnons.org, Co-recyclage.com.
f Empruntez les livres à la bibliothèque ou achetez-les d’occasion. Un livre de poche vous coûtera entre 1 et 3 euros dans une brocante ou sur internet. Si vous dévorez deux livres par mois, cela représente une économie de 120 euros par an.
f Visitez les musées publics le premier dimanche du mois, ils sont gratuits. * Les Français et la consommation collaborative, avril 2018. **Les comportements de consommation en 2017, Insee Première n° 1749, avril 2019.