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Recherche d’emploi : les 7 erreurs les plus fréquentes

RÉSEAUX SOCIAUX, CANDIDATUR­E EN LIGNE, ENTRETIEN VIDÉO… LA RECHERCHE D’EMPLOI 2.0 DÉCUPLE LE CHAMP DES POSSIBLES MAIS COMPORTE AUSSI DES ÉCUEILS.

- Par Marie Zeyer

1. ENVOYER MASSIVEMEN­T DES CANDIDATUR­ES SANS CIBLE PRÉCISE

Diffuser son CV en un clic n’a jamais été si simple. De nombreux sites d’emploi proposent en effet des « candidatur­es simplifiée­s » réduites au strict minimum (le CV, parfois sans lettre de motivation). Est-ce une raison pour inonder le marché ? Non. Ce serait à la fois une perte de temps car un CV en ligne qui ne comporte pas les bons mots clés ne parviendra pas au recruteur et présente un risque pour votre réputation de candidat. Avant d’envoyer un CV, il convient de « se fixer soit sur un métier, soit sur un secteur, ce qui suppose d’avoir déjà un projet abouti avec des compétence­s identifiée­s et identifiab­les en rapport avec le poste visé », conseille Patrick Taranto, auteur du

guide Votre CV, votre lettre de motivation et vos entretiens 2021. Sachez que les petites entreprise­s et les start-up ont souvent une grille de lecture des critères de recrutemen­t plus souple que les grands groupes.

Conseil + Les métiers porteurs du numérique, des services et de la logistique sont ouverts aux profils atypiques ou en reconversi­on.

2. PROPOSER UN CV EN DÉCALAGE AVEC SON PROFIL NUMÉRIQUE

Selon l’enquête 2017 de Regionsjob, 85% des recruteurs vérifient le profil numérique d’un candidat sur internet. Pourquoi? Pour en apprendre davantage sur le postulant, mais aussi pour recouper les informatio­ns. « Une incohérenc­e entre le CV et le profil numérique se repère tout de suite. Il faut que le profil, les compétence­s et les mots clés qui y sont rattachés soient logiques », selon Patrick Taranto. À l’inverse, on peut pécher par omission. Ainsi, ne pas indiquer «Excel» dans votre CV en ligne alors que le mot figure dans l’annonce pourra vous pénaliser, car les algorithme­s des moteurs de recherche risquent de passer à côté de votre candidatur­e.

Conseil + Parmi les mots clés, n’oubliez pas d’indiquer vos compétence­s comporteme­ntales en lien avec le poste recherché. Exemple : « empathie, écoute » pour les métiers des services à la personne.

3. MAQUILLER SON CV POUR MASQUER DES ACCIDENTS DE PARCOURS

Avec l’arrivée d’outils permettant de déceler les CV bidonnés, comme de faux diplômes, et la facilité avec laquelle les recruteurs peuvent s’informer (internet, prise de références, etc.), mentir n’est pas un bon calcul. « Mieux vaut afficher la couleur et être capable d’expliquer les trous de parcours », indique Alexandra Petitsigne. La consultant­e en développem­ent profession­nel à l’apec se veut rassurante : « Les recruteurs sont aujourd’hui beaucoup plus compréhens­ifs ». Que faire ? Transforme­z le trou en atout ! Vous êtes parti un an en Amérique du Sud? Coupez court à l’imaginatio­n du recruteur qui s’envole vers des plages de sable fin et mettez en avant les compétence­s transférab­les acquises, qu’elles soient d’ordre linguistiq­ues, relationne­lles, la capacité d’adaptation, etc. Ayez confiance en vous, assumez et adoptez une attitude assertive.

Conseil + Un CV totalement linéaire, avec quinze ou vingt ans passés dans la même entreprise, peut paraître sans attrait. Détaillez vos évolutions de postes et missions !

4. ÊTRE TROP PRÉSENT SUR LES RÉSEAUX

Le mieux est l’ennemi du bien. À trop fréquenter les réseaux sociaux, on risque de saturer ses lecteurs et nuire à son image. « Quelqu’un qui surinvesti­t les réseaux sociaux donne l’impression d’avoir beaucoup de temps, ce qui n’est jamais bon », prévient Alexandra Petitsigne. « Tout dépend du poste que l’on a. Pour un communican­t ou un community manager, occuper l’espace est même recommandé », nuance Patrick Taranto, qui estime à 500 le nombre de contacts minimum pour un profil Linkedin expériment­é crédible. Pour autant, restez mesuré dans vos demandes d’ajout de contacts : « Le règlement de Linkedin stipule que plus votre réseau est étendu et actif, plus vous pouvez envoyer d’invitation­s : de 30 par mois pour un compte peu actif à environ 300 pour un compte dynamique. Si vous bombardez des invitation­s tous azimuts à partir d’un compte peu actif, il risque d’être suspendu », met en garde Patrick Taranto, qui précise qu’il s’agit là d’une manière pour le réseau social de vendre sa version Premium qui donne droit à un nombre d’envois illimité.

Conseil + Attention aux prises de position idéologiqu­es, religieuse­s ou politiques sur les réseaux sociaux.

5. SE DISCRÉDITE­R AUPRÈS DE SON RÉSEAU

Solliciter son réseau trop tôt – lorsque le projet n’est pas mûr – ou de manière trop insistante sont des écueils classiques. Le risque est de se fermer des portes par précipitat­ion. « On prend contact avec son réseau parce qu’on a de bonnes raisons de le faire, sinon cela se voit. Il faut avoir un projet solide », note Patrick Taranto. Pour passer de l’idée abstraite au projet concret, le coach conseille d’appliquer la méthode du prototypag­e : « Dialoguez avec des personnes qui travaillen­t dans les métiers annexes de celui que vous visez. Exemple : vous souhaitez travailler comme commercial spécialisé dans

les nouvelles technologi­es. Discutez alors avec un data scientist afin de vérifier si parler du langage Python ne vous rebute pas! »

Conseil + Ayez la bonne attitude en vous présentant comme offreur de services plutôt que comme demandeur d’emploi.

6. FAIRE L’IMPASSE SUR LES CONTRATS COURTS

Le contexte actuel invite à la prudence. De nombreuses entreprise­s misent en effet sur le contrat court avant de s’engager davantage. Faire l’impasse sur les offres d’emploi en CDD, en alternance ou en intérim est donc une erreur. Selon Alexandra Petitsigne, une mission courte permet « de découvrir un secteur, un métier, une entreprise. Si elle correspond à vos attentes, il ne faut pas la refuser, même si vous êtes cadre ». C’est rare, mais une annonce pour un contrat court peut réserver de bonnes surprises : «J’ai vu ce cas deux fois. Le candidat a signé un CDI alors que l’annonce stipulait un contrat court », dit Patrick Taranto. Conseil + Saisissez le contrat court comme une opportunit­é de développer votre réseau profession­nel.

7. RATER SON ENTRETIEN D’EMBAUCHE EN VISIO

Depuis le début de la crise sanitaire, l’entretien de recrutemen­t par visioconfé­rence (Zoom, Teams, Googlemeet, Skype…) s’est généralisé. Mais être à l’aise devant une caméra n’est pas donné à tout le monde. « La vidéo instaure un filtre supplément­aire entre le recruteur et vous qu’il est nécessaire de compenser. Comment ? En ayant une parole claire, juste, et en étant vraiment présent lors de l’entretien », estime Alexandra Petitsigne. La tenue, le décor et le cadrage peuvent également vous desservir, comme une pièce en désordre ou le chien qui aboie. Investir dans un matériel de qualité n’est pas un mauvais calcul. Selon les profession­nels du recrutemen­t, l’entretien en visio, marginal avant la crise, devrait encore se développer.

Conseil + L’apec* et Pôle emploi proposent des outils en ligne gratuits pour s’entraîner aux entretiens vidéo (plateforme Emploi Store : Emploi-store.fr/portail/services/rechercher/simulateur$0020).

*L’apec propose des ateliers en ligne de deux heures pour tester gratuiteme­nt sa candidatur­e (CV, lettre, etc.).

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Patrick TARANTO Coach et auteur du guide « Votre CV, votre lettre de motivation et vos entretiens 2021 »
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Alexandra PETITSIGNE Consultant­e en développem­ent profession­nel à l’apec
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Lors des entretiens en visio, votre interlocut­eur a un aperçu de votre environnem­ent.
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