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Une amie s’est cassé une jambe en glissant au supermarch­é. Qui est responsabl­e de cet accident? S’agit-il du commerçant?

- Avec David RODRIGUES Juriste à l’associatio­n CLCV (Consommati­on, logement et cadre de vie)

Oui, le supermarch­é est responsabl­e de cet accident, à condition toutefois que le client prouve la faute du magasin. Cependant, la Cour de cassation n’a pas toujours tenu le même raisonneme­nt. La position des hauts magistrats a changé dans une affaire récente (Cour de cassation, 1re chambre civile, 9 septembre 2020, n° 19-11.882). Dans un hypermarch­é Carrefour, une cliente s’est fracturé le poignet en trébuchant sur un panneau publicitai­re métallique. Elle poursuit en justice le magasin et son assureur pour obtenir l’indemnisat­ion de ses préjudices. Les juges lui donnent raison. Le simple fait d’être blessée suffit à prouver la faute du magasin, son indemnisat­ion est automatiqu­e. La société Carrefour et l’assureur sont ainsi condamnés à lui verser plus de 7500 euros au titre de tous ses préjudices. Mais déterminés à ne pas en rester là et refusant de payer le supermarch­é et son assureur se pourvoient en cassation. Ils font valoir qu’il faut écarter les règles du Code de la consommati­on, selon lesquelles les commerçant­s ont envers leur clientèle une obligation de sécurité (art. L421-3 du Code de la consommati­on), au profit de celles du Code civil. En vertu de ces textes, la victime doit démontrer une position anormale du panneau publicitai­re, du tapis, la dangerosit­é du sol glissant, c’est-à-dire une faute. Et comme ce n’était pas le cas dans cette affaire, la responsabi­lité de l’hypermarch­é n’a pas été reconnue. En revanche, en 2017, la Cour de cassation avait jugé qu’un supermarch­é E. Leclerc était responsabl­e du dommage d’un client. Le consommate­ur s’était pris les pieds dans un tapis placé devant le rayon fruits et légumes du supermarch­é et avait chuté (Cour de cassation, 1re chambre civile, 20 septembre 2017, n° 16-19.109). En vertu de cette décision, le client, en cas de chute ou de glissade, avait donc droit à des dommages et intérêts sans avoir à prouver une quelconque faute de la part du profession­nel.

Camille P., Nevers (58)

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