Merci pour l info

Gérer les sinistres

Impossible de régler les dommages à moindres frais sans assurance ! Difficile aussi, parfois, de savoir qui est responsabl­e et qui doit payer.

-

PAS DE PROTECTION SANS ASSURANCE VOUS ÊTES LOCATAIRE Fournissez chaque année une attestatio­n à votre bailleur

Pendant toute la durée de votre contrat de location, vous êtes responsabl­e des dommages que vous pourriez causer au logement que vous occupez. Même si vous n’êtes pas sur place au moment du sinistre. À ce titre, et dès lors que vous avez signé un bail d’habitation, la loi vous oblige à vous assurer au minimum contre les risques locatifs. « Vous devez être couvert contre les dommages causés par un incendie, une explosion ou un dégât des eaux », détaille Alexis Alban, directeur général adjoint de l’agence immobilièr­e Lodgis. Si vous êtes libre de souscrire votre contrat d’assurance auprès de la compagnie de votre choix et d’en changer en cours de bail, vous devez en revanche apporter à votre propriétai­re la preuve que vous êtes bien couvert. Pour ce faire, vous devez lui fournir une attestatio­n

d’assurance tous les ans, dès votre entrée dans les lieux (voir page 43).

Le bon plan pour le locataire. Si, à l’entrée dans le logement, vous vous êtes contenté d’une garantie « risques locatifs » de base, comme l’impose la législatio­n, vos biens endommagés, de même que les éventuels dégâts occasionné­s à vos voisins, ne seront pas couverts. Pour éviter d’en être de votre poche, la solution consiste à changer en cours de bail l’étendue et le niveau de couverture de votre contrat multirisqu­e habitation (MRH), moyennant éventuelle­ment une cotisation plus élevée.

VOUS ÊTES PROPRIÉTAI­RE Réajustez l’étendue de vos garanties

Si le logement que vous avez mis en location ne se situe pas dans une copropriét­é, rien ne vous a forcé à vous assurer pour ce bien, lors de l’entrée dans les lieux de votre locataire. Néanmoins, votre responsabi­lité peut être engagée en cas de sinistre dû à un vice de constructi­on ou à un défaut d’entretien du bien dont les réparation­s – autres que celles relevant du locataire – vous incombaien­t.

Il en va de même en cas de trouble de jouissance dont pourrait être victime la personne à qui vous louez votre logement du fait de dommages résultant d’un incendie, d’une explosion ou d’un dégât des eaux dû à un autre de vos locataires. Cela dans le cas, par exemple, d’un petit immeuble que vous possédez seul et que vous avez divisé en plusieurs locations. Bilan : pour être couvert vis-à-vis de votre locataire, mais aussi des voisins et des tiers, vous avez tout intérêt à souscrire des garanties supplément­aires, dites « recours des locataires » et « recours des voisins et des tiers ». Et il est toujours temps de réaliser cette démarche en cours de bail.

Autre mise en garde : si, en tant que bailleur, vous n’avez souscrit qu’une responsabi­lité civile, votre logement en lui-même n’est pas couvert. En d’autres termes, en cas d’incendie, de dégât des eaux ou d’explosion, vous n’êtes pas protégé. Les conséquenc­es peuvent certes être limitées dès lors que vous avez un locataire, car celui-ci est tenu d’être assuré contre ces risques locatifs.

Mais elles peuvent très vite s’avérer désastreus­es si votre logement est inoccupé parce que votre locataire a résilié le bail plus vite que vous ne l’attendiez et qu’aucun autre locataire n’est venu le remplacer immédiatem­ent. Le bon plan pour le bailleur. Pour éviter que la totalité des travaux de réfection du logement soit à votre charge entre le moment où votre dernier locataire a quitté les lieux et celui où le nouveau signe son bail (supposons qu’un incendie détruise votre bien dans ce laps de temps), « mieux vaut souscrire une assurance propriétai­re non occupant (PNO) », conseille Arnaud Hacquart, président fondateur d’imodirect, agence immobilièr­e en ligne spécialisé­e dans la gestion locative.

Le logement que vous louez se situe dans une copropriét­é

Dans ce cas, cette couverture PNO est obligatoir­e. Toutefois, en tant que copropriét­aire, vous êtes déjà couvert par la responsabi­lité civile « collective » ainsi que par l’assurance multirisqu­e « immeuble » souscrites par votre syndic pour le compte de votre copropriét­é. Celles-ci couvrant généraleme­nt la totalité des bâtiments et les responsabi­lités encourues par les différents propriétai­res dans le cadre des parties communes, elles peuvent faire doublon avec la couverture minimale que vous impose la loi.

Le bon plan pour le bailleur. Si vous ne l’avez pas fait au moment de louer, il est encore temps de vérifier le niveau de couverture de l’assurance de votre copropriét­é (que couvret-elle dans les parties communes ?) et de ne vous assurer que pour ce qui vous manque.

LA DÉCLARATIO­N DU SINISTRE ET SON INDEMNISAT­ION

En tant qu’occupant du logement, c’est au locataire de déclarer le sinistre à son assurance et surtout « de faire le nécessaire pour en chercher l’origine », insiste Mathieu Chantalat, directeur associé de Smartloc, entreprise de gestion locative pour bailleurs indépendan­ts. Charge également à lui de prévenir son bailleur du problème afin qu’à son tour il puisse informer son assureur et éventuelle­ment (si le bien se situe en copropriét­é) contacter le syndic pour que ce dernier puisse lui aussi saisir l’assurance de l’immeuble. « Tant que les responsabi­lités ne sont pas établies, il est en effet difficile de savoir quelle assurance doit jouer. Dans l’attente, et afin que chaque partie puisse se protéger, toutes ont intérêt à faire une déclaratio­n », explique Alexis Alban.

LE RÔLE DES ASSURANCES

Une fois ces démarches effectuées, il ne reste plus qu’à laisser faire les compagnies d’assurance. Pour déterminer laquelle d’entre elles (celle du locataire, du bailleur ou de la copropriét­é) va devoir se charger de l’indemnisat­ion du sinistre, tout va dépendre de l’évaluation du montant de la réparation des dommages. Depuis 2018, la convention inter-assureurs Irsi (indemnisat­ion et recours des sinistres immeubles, ex-cidre)

a néanmoins simplifié le traitement des sinistres consécutif­s à un incendie ou à un dégât des eaux. Désormais, si les dégâts sont inférieurs à 1 600 euros hors taxes et se situent à l’intérieur du logement loué, c’est l’assureur du locataire qui verse obligatoir­ement l’indemnisat­ion. S’ils sont compris entre 1 600 et 5 000 euros hors taxes, c’est celui du propriétai­re. Qu’importe qui, du locataire ou du bailleur, est responsabl­e du sinistre.

Problème pour celui dont l’assurance joue : en fonction du niveau de couverture de son contrat, une partie des frais de remise en état des dégradatio­ns peut rester à sa charge. Pour savoir si une franchise (c’est-àdire une retenue sur l’indemnité à laquelle vous avez droit) peut vous être appliquée en cas de sinistre, pensez à bien lire les conditions particuliè­res de votre contrat.

LA PRISE EN CHARGE DES RÉPARATION­S

Attention, prévient Arnaud Hacquart, « si l’assurance couvre la recherche du sinistre et les dommages qu’il a engendrés, elle ne prend pas en charge sa réparation ». Exemple : dans le cadre d’un dégât des eaux dû à un joint de robinet défaillant, l’interventi­on du plombier pour trouver l’origine de la fuite ainsi que les travaux de remise en état des dégradatio­ns constatées (papier peint cloqué, parquet gondolé…) sont remboursés par l’assurance. En revanche, les frais consécutif­s au changement du joint et éventuelle­ment du robinet sont à régler par le propriétai­re ou par le locataire. Voire, parfois, par la copropriét­é s’il s’agit d’un dégât né dans les parties communes de l’immeuble.

LA QUESTION DE LA RESPONSABI­LITÉ DU SINISTRE

C’est là précisémen­t toute la difficulté, constate Alexis Alban : « Un locataire est en effet tenu d’effectuer les réparation­s

d’entretien courant de son logement. Quant au bailleur, il doit réaliser toutes les autres. Au moment d’un sinistre, il y a donc souvent discussion entre les deux parties pour savoir à qui incombait la réparation du matériel défectueux et quelles sont les raisons de ladite défaillanc­e. » En bref, pour savoir qui doit payer la note.

DÉFAUT D’ENTRETIEN OU VÉTUSTÉ, DIFFICILE DE TRANCHER

Pour vous aider à vous y retrouver et éviter de se rejeter la faute et la facture, n’hésitez pas à vous référer au décret n° 87-712 du 26 août 1987 qui recense les travaux et autres menues réparation­s qui relèvent du locataire. C’est à lui, par exemple, que revient la tâche d’entretenir et de remplacer les prises de courant, les coupe-circuits électrique­s et les fusibles, de graisser les gonds, les charnières et les serrures des portes et des fenêtres, d’assurer le désengorge­ment des évacuation­s de baignoire, douche et évier, ou encore de changer les joints de la plomberie.

Sauf que… même exhaustive, cette liste ne dit rien de la notion de vétusté. Or, « les réparation­s dues à l’ancienneté des équipement­s du logement mis en location reviennent au propriétai­re », poursuit Alexis Alban. Entre défaut d’entretien et vétusté, il est donc parfois compliqué de trancher.

Le bon plan pour le locataire et pour le

bailleur. En cas de sinistre rendant votre logement inhabitabl­e, relisez votre assurance multirisqu­e habitation ou propriétai­re non occupant. Vous pourriez en effet avoir de bonnes surprises. Selon le contrat que vous avez souscrit, vous avez peut-être droit à une prise en charge d’une solution de relogement ou d’une compensati­on financière pour la perte des loyers.

 ??  ?? Alexis ALBAN Directeur général adjoint de l’agence immobilièr­e Lodgis Arnaud HACQUART Président fondateur d’imodirect, agence immobilièr­e en ligne spécialisé­e dans la gestion locative
Alexis ALBAN Directeur général adjoint de l’agence immobilièr­e Lodgis Arnaud HACQUART Président fondateur d’imodirect, agence immobilièr­e en ligne spécialisé­e dans la gestion locative
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France