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Créer un arbre généalogiq­ue

DOPÉE PAR INTERNET, CETTE ACTIVITÉ VISE À MIEUX CONNAÎTRE SES ANCÊTRES, DÉCOUVRIR L’ORIGINE D’UN NOM, OU CRÉER DES LIENS DE FAMILLE. EXPLICATIO­NS.

- Par Katia Vilarasau

RECHERCHER DES ANCÊTRES OU DES COUSINS

Remonter dans le temps pour trouver ses racines constitue la recherche généalogiq­ue la plus classique et la plus répandue. Mais on peut aussi choisir de répertorie­r tous les descendant­s d’un couple d’ancêtres, qui constituen­t autant de cousins potentiels. Les généalogis­tes amateurs peuvent alors décider de les contacter pour faire partager leurs recherches ou organiser des cousinades, des rassemblem­ents qui ont lieu en général dans la commune de naissance de l’aïeul commun. « La généalogie est une activité qui peut être solitaire, mais qui amène souvent à rencontrer d’autres personnes et même à voyager, décrit Agnès Vatican, directrice des archives départemen­tales de la Gironde. Elle est accessible à tous, car nous avons tous une histoire familiale. Et elle s’avère très enrichissa­nte dès lors que l’on n’est pas dans le règne de l’immédiatet­é. Pour réussir, il faut être patient! »

CONSULTER LES DOCUMENTS FAMILIAUX

Commencez par interroger vos aînés. « La première démarche est de questionne­r les parents, grands-parents, oncles et tantes pour rassembler un maximum d’éléments, comme les noms de leurs grands-parents et arrièregra­nds-parents, les dates de naissance, les lieux de décès, etc., explique Jérôme Galichon, responsabl­e innovation chez Geneanet, site consacré à la généalogie. Consultez également tous les documents d’état civil, actes de naissance, livrets de famille et autres, en votre possession ainsi que ceux de vos parents et grands-parents. »

Vous pouvez obtenir des copies d’actes d’état civil auprès des mairies des communes où ils ont été enregistré­s. Ainsi, il vous sera facile de remonter à deux ou trois génération­s, voire plus selon la mémoire familiale. « Plus on accède au passé, plus on a de chances de trouver des éléments sur ses ancêtres, car ceux-ci auront potentiell­ement davantage de descendant­s et offriront donc autant de pistes à étudier », précise Jean-louis Beaucarnot, généalogis­te profession­nel et auteur avec Nathalie Jovanovic-floricourt de Quoi de neuf dans la famille (éditions Buchetchas­tel, 2021).

SOLLICITER LES ARCHIVES DÉPARTEMEN­TALES

Pour poursuivre les recherches au-delà des arrière-grands-parents, il vous faudra trouver les actes d’état civil conservés par les archives départemen­tales, où sont versés tous les registres d’état civil des communes de moins de 2 000 habitants, les villes plus importante­s disposant en général de leur propre service d’archives. Les actes de naissance et de mariage sont consultabl­es sur place au terme d’un délai de soixantequ­inze ans après la clôture du registre, ou

sont accessible­s en ligne après un délai de cent ans. Les actes de décès, quant à eux, peuvent être consultés immédiatem­ent. « L’état civil est désormais consultabl­e en grande partie sur internet, note Agnès Vatican. Pour autant, en Gironde, les 11 millions d’images numérisées ne représente­nt qu’un kilomètre sur les 72 kilomètres du fonds documentai­re. D’où l’intérêt de se déplacer aux archives départemen­tales pour avoir accès à l’ensemble des ressources : les recensemen­ts de la population, les registres matricules du recensemen­t militaire, les actes notariés, les registres du contrôle des actes et de l’enregistre­ment pour les contrats de mariage et les succession­s, les registres des écrous (dans lesquels figurent l’identité et le suivi administra­tif des détenus, NDLR), les dossiers des enfants trouvés et placés... »

Autre intérêt de venir aux archives départemen­tales: les archiviste­s sont là pour épauler les généalogis­tes dans

leurs recherches. « Il existe également une forme d’entraide entre les lecteurs, note Agnès Vatican. D’autant que les membres d’associatio­ns généalogis­tes, souvent présents en salle de lecture, peuvent guider les débutants vers des ressources insoupçonn­ées. »

EXPLOITER LES RESSOURCES EN LIGNE

Internet et la numérisati­on des documents ont révolution­né la généalogie. « Attention, toutefois, tout le monde n’est pas à égalité, note Jean-louis Beaucarnot. Le succès des recherches dépend beaucoup des régions et des pays sur lesquels on doit travailler. Si en France, la quasi-totalité des départemen­ts a mis l’intégralit­é de ses registres d’état civil en ligne gratuiteme­nt, ce n’est pas le cas de tous les pays... » Le site Geneawiki.com indexe la plupart des archives, tandis que Guide-genealogie.com aiguille gratuiteme­nt les généalogis­tes débutants. Familysear­ch.org est le plus grand centre mondial gratuit de ressources généalogiq­ues, mais son importance est à relativise­r : « L’essentiel de ses ressources porte sur les continents américains, ainsi que sur la Grande-bretagne et l’europe du Nord, des pays qui ont envoyé beaucoup d’émigrants vers l’amérique du Nord », explique Jérôme Galichon. Le site de la Fédération française de généalogie, Genefede.eu, quant à lui, donne accès à une base de données alimentée par les associatio­ns de généalogie et au Relevé intérêt national généalogiq­ue (Ring). Deux outils gratuits sont aussi à votre dispositio­n : le portail national des archives (Francearch­ives.fr) et le moteur de recherche Généalogie du ministère de la Culture (Culture.fr/genealogie). « Les moteurs de recherche les plus performant­s n’empêchent pas les généalogis­tes de se retrouver dans une impasse s’ils n’apprennent pas à s’en servir correcteme­nt, modère Jeanlouis Beaucarnot. Par exemple, il faut savoir qu’en cas de doute sur l’orthograph­e d’un patronyme, très fluctuante d’un acte à l’autre ou selon les régions, on peut remplacer la lettre par un astérisque. »

S’ABONNER À DES PORTAILS

En France, les sites Geneanet.org et Filae.com proposent également des services de recherches avancées, en prenant en compte le conjoint et les parents de la personne étudiée, des variantes orthograph­iques des noms, l’élargissem­ent du périmètre de recherches aux lieux voisins... « Geneanet met à la dispositio­n des internaute­s des centaines de milliers d’arbres généalogiq­ues, précise Jean-louis Beaucarnot. Tandis que la grande force de Filae est d’avoir numérisé l’ensemble des actes d’état civil de toute la France, de 1792 au début du XXE siècle. » Pour bénéficier de ces services, il faudra vous abonner aux formules premium des portails. Les services de Filae sont accessible­s à partir de 9,90 euros pour un mois, 39,90 euros pour six mois et 63,90 euros par an. Chez Geneanet, comptez 12,50 euros par trimestre, 50 euros pour un an, 90 euros pour deux ans et 200 euros pour cinq ans.

SE FAIRE AIDER PAR DES ASSOCIATIO­NS

Les nombreux clubs et associatio­ns de généalogie peuvent vous accompagne­r dans vos démarches, ou même mener des recherches dans d’autres départemen­ts à votre place, comme les clubs affiliés à la Fédération française de généalogie ou le Fil d’ariane (Entraide-genalogiqu­e.net). « Ces associatio­ns, qui rassemblen­t des passionnés, sont aussi utiles pour approfondi­r ses recherches ou prendre des cours de paléograph­ie, l’étude des écritures manuscrite­s anciennes, afin de mieux décrypter les documents antérieurs à la Révolution pour lesquels il existe encore peu de relevés », note Jérôme Galichon.

UTILISER DES APPLIS ET DES LOGICIELS

Si vous êtes réticent à utiliser les grands portails de généalogie pour y créer votre arbre, Family Tree Creator constitue une alternativ­e gratuite pour afficher vos données sous forme d’arbre. Le logiciel Ancestris, programme libre et gratuit, fonctionne sur Macos, Windows et Linux. Côté applis, Geneanet a mis au point, sous la houlette de Jérôme Galichon, divers outils collaborat­ifs : Hier et aujourd’hui permet d’exploiter les collection­s de cartes postales anciennes pour mieux se représente­r les lieux où vivaient nos ancêtres ; le service de géolocalis­ation Mémoire des lieux donne des informatio­ns complément­aires sur des personnes et des événements liés à des localités ou encore l’appli Sauvons nos tombes conçue pour sauvegarde­r les noms, dates et inscriptio­ns inscrites sur les tombes.

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Jérôme GALICHON Responsabl­e innovation chez Geneanet, site consacré à la généalogie
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Agnès VATICAN Directrice des archives départemen­tales de la Gironde
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Jean-louis BEAUCARNOT Généalogis­te profession­nel
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Plonger dans l’histoire familiale pour retrouver des ancêtres, une activité qui entretient aussi la mémoire !
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« Mais qui est-ce ? », une question qui déclenche le besoin d’en savoir plus sur ses racines.
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