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Négociez une rupture convention­nelle plutôt que de racheter des trimestres

En fin de carrière, une astuce existe pour bénéficier du taux plein sans racheter le moindre trimestre. Pierre, 61 ans, en a bénéficié.

- Par Nathalie Cheysson-Kaplan

Certains salariés proches de l’âge de la retraite ou qui ont déjà 62 ans craignent d’être poussés vers la sortie avant de totaliser le nombre de trimestres requis pour obtenir leur retraite à taux plein. Ils s’interrogen­t sur l’opportunit­é de racheter leurs trimestres manquants pour ne pas subir la décote.

Un rachat pour 35 500 euros

Prenons, par exemple, le cas de Pierre, qui a calculé qu’il devait travailler jusqu’à 64 ans pour avoir la durée d’assurance requise pour liquider sa retraite à taux plein. Peu avant son 62e anniversai­re, sentant le vent tourner avec son employeur et craignant de ne pas pouvoir continuer à travailler jusqu’à l’âge de son taux plein, il décide de racheter les 8 trimestres qui lui manquent.

Ce rachat lui permet de partir en retraite à 62 ans, avec à peu près la même pension que celle qu’il aurait perçue en travaillan­t jusqu’à 64 ans. Mais, même si les sommes déboursées pour racheter des trimestres sont entièremen­t déductible­s du revenu fiscal, compte tenu du niveau de ses revenus, il doit débourser un peu plus de 35 500 € avant déduction fiscale.

Être indemnisé par l’Assurance-chômage

Pour éviter de débourser une telle somme, il envisage de négocier une rupture convention­nelle l’année de ses 61 ans.

« Ce dispositif de séparation à l’amiable lui permet d’être indemnisé par Pôle emploi, comme en cas de licencieme­nt », explique Philippe Charlin, président fondateur de Marche & Démarches. Après un délai de carence, il pourra alors être indemnisé jusqu’à ses 64 ans, c’est-à-dire jusqu’à l’âge auquel il aura le nombre de trimestres nécessaire­s pour prétendre à sa retraite à taux plein.

Cumuler des points Agirc-Arrco sur son salaire

La retraite à laquelle il pourra prétendre à 64 ans, après avoir été indemnisé par Pôle emploi, sera supérieure à celle qu’il aurait pu obtenir à 62 ans après un rachat de trimestres, car pendant ses deux années de chômage, il va continuer à accumuler des points. « Or, ces points sont calculés sur le montant de son dernier salaire et non sur son indemnité de chômage », explique Dominique Prévert, associé chez Optimaretr­aite. Pour quelqu’un qui gagne bien sa vie et accumule environ 500 points Agirc-Arrco par an, cela représente un gain de 27 000 € si on le rapporte à la durée de son espérance de vie à la retraite. Tout compte fait, une rupture convention­nelle procure à Pierre un gain de l’ordre de 62 500 € entre les points supplément­aires acquis et l’économie réalisée sur le rachat de trimestres !

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