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Placements en ligne : évitez les arnaques !

DANS SON RAPPORT DE MAI 2021, L’AMF DÉNONCE UNE « EXPLOSION » DU NOMBRE DE PLACEMENTS FRAUDULEUX. VOICI SES MISES EN GARDE POUR ÉVITER LES INVESTISSE­MENTS TROP BEAUX POUR ÊTRE VRAIS.

- Par Timour Aggiouri

e rapport annuel du médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF), publié le 19 mai 2021, est sans appel : dans le contexte de la crise sanitaire et de la volatilité des cours de la Bourse, les investisse­urs particulie­rs ont été plus nombreux que jamais à solliciter l’aide de l’institutio­n.

1 479 dossiers, au total, sont passés entre ses mains. Sur internet, les promesses mirifiques qui font miroiter des rendements à 5, 10, 20 ou 25 %... s’accompagne­nt inévitable­ment d’un risque de perte. Tous ces sites ne sont pas frauduleux : il peut aussi s’agir de profession­nels autorisés à exercer et agissant dans la légalité.

Par exemple, en plein essor, les plateforme­s de crowdfundi­ng (financemen­t participat­if) peuvent vous proposer d’investir dans différents projets qui vous tiennent à coeur.

Anatomie d’une arnaque

Certaines entreprise­s ou se disant telles sont, en revanche, à fuir : à l’origine d’arnaques, elles n’offrent aucun service financier et n’ont pour seul objet réel que d’escroquer. Elles sont donc susceptibl­es de faire perdre automatiqu­ement leur argent aux personnes qui y investisse­nt. Les arnaqueurs ciblent essentiell­ement deux types de victimes : les personnes âgées et les précaires. L’organisati­on des arnaques peut s’opérer selon le schéma suivant : une plateforme en ligne – les sites sont souvent très bien réalisés – vous propose d’investir une partie de vos économies. Elle vous verse des intérêts ou des dividendes au bout de quelques jours, pour vous inciter à miser encore plus d’argent. Puis la plateforme disparaît. « Alors, les personnes à l’origine de la fraude créent un autre site, sous un autre nom », observe Jean-Jacques Latour, expert en cybersécur­ité pour Cybermalve­illance.gouv.fr.

Comment déjouer les pièges

⮊ Premier réflexe : consulter les listes noires de l’AMF. « Elles recensent les acteurs non autorisés à exercer une activité pour laquelle ils devraient disposer d’un statut », explique Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants et de leur protection à l’AMF. Mais ces listes ne peuvent être exhaustive­s ni à jour en temps réel. Retrouvez-les sur : Amf-france.org/fr/ espace-epargnants/proteger-son-epargne/ listes-noires-et-mises-en-garde

⮊ Examinez la plateforme, à commencer par sa date de création, recommande Jean-Jacques Latour. « Si elle n’a que quelques jours, attendez pour investir (ou n’investisse­z pas). Privilégie­z les entreprise­s renommées. En cas de doute, tapez le nom de la plateforme suivi de "arnaque" dans un moteur de recherche. »

⮊ Méfiez-vous des taux trop beaux. « Si le taux de rendement annoncé est de 25 % alors que la moyenne pour le produit proposé est de 2 %, il faut regarder à deux fois avant d’investir », avertit l’expert en cybersécur­ité. ⮊ Comptez sur votre banquier. Si une personne très insistante vous presse de verser votre argent, cela doit vous amener à ignorer ses sollicitat­ions. Vous pouvez demander conseil à votre banque sur l’opportunit­é d’investir auprès de telle ou telle entreprise.

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