8 conseils pour retrouver un emploi après 50 ans
À CET ÂGE, LA RETRAITE EST ENCORE LOINTAINE. DONC, PAS QUESTION DE RENONCER AU MONDE DU TRAVAIL, MALGRÉ LES A PRIORI ET LES FREINS QUI PÈSENT SUR LES SENIORS.
1/Déconstruire les préjugés sur les seniors
« Manque de souplesse et moindre capacité d’adaptation font partie des grands classiques des idées reçues sur les seniors », constate Florence Pinto, consultante en développement professionnel à l’Apec.
Ils seraient « plus compliqués à gérer » et s’intégreraient plus difficilement aux équipes. Ils peineraient à s’adapter aux changements d’organisation, d’outils et d’environnement de travail. « Certaines entreprises craignent aussi que le poste offert soit sous-dimensionné et que le senior s’y ennuie, témoigne Céline Préclin Achi, directrice de Randstad Search pour l’Île-de-France et l’Eure-et-Loir. Elles imaginent qu’un candidat moins expérimenté leur garantirait dans ce cas une collaboration plus pérenne. » Liée à l’expérience professionnelle, la question du coût élevé d’un senior entre aussi en compte dans les critères de recrutement.
2/Rassurer le recruteur
L’âge est un critère illégal de sélection à l’embauche. Pourtant, les préjugés qui lui sont attachés n’ont pas disparu. Les postulants eux-mêmes en sont imprégnés. « L’ âge est souvent le premier sujet qu’ils abordent en entretien, comme si cela permettait de l’ évacuer », observe Céline Préclin Achi. Alors qu’au contraire, cette question devrait s’effacer au profit des atouts que le senior peut mettre en avant. « Notamment les compétences et les fortes capacités d’adaptation acquises au fil de la carrière, insiste Sylvaine Delamarre, responsable du réseau PSY de Solidarités nouvelles face au chômage. Car en vingt-cinq ou trente ans, il leur a bien fallu s’adapter à des changements de managers, d’organisations et d’outils de travail.» Quant au salaire d’un senior, plus coûteux que celui d’un travailleur moins expérimenté, c’est logique. En contrepartie, son expérience se traduit par des réseaux, une maîtrise du métier et du marché, une productivité immédiate… qui serviront les intérêts de l’entreprise. Il s’agit de défendre ces arguments tout en restant informé des salaires en vigueur dans son secteur.
3/Valoriser ses expériences et ses compétences
Le CV doit présenter son parcours professionnel sur une seule page. Pas facile après vingt-cinq à trente ans d’expérience !
« Il faut adapter son CV au poste que l’on brigue, sans chercher l’exhaustivité », insiste Sylvaine Delamarre. Cela implique de le réviser pour chaque candidature afin que le recruteur y retrouve aisément et de manière synthétique les compétences et les expériences qui résonnent avec le poste proposé. Ne pas oublier d’indiquer les formations suivies, au moins au cours des dernières années, ni de valoriser ses éventuels engagements bénévoles. « La priorité est que le CV reflète bien les compétences et la personnalité du candidat. Car ce support servira de base aux échanges avec le recruteur », fait valoir Céline Préclin Achi.
4/Utiliser les sites d’offres d’emploi et les réseaux sociaux professionnels
Jérôme Bouron, directeur général délégué de Sémaphores, conseille vivement de
« s’abonner aux plateformes d’annonces d’emploi liées à un territoire (comme, Regionsjob.com) ou à un secteur (Ash.tm.fr dans le médico-social, par exemple) et d’y renseigner son profil afin que les algorithmes fassent le lien entre ses compétences et celles qui sont recherchées ». De même, les réseaux sociaux professionnels, dont bien sûr LinkedIn, nécessitent de créer un profil, sorte de CV approfondi. «C’est un moyen d’être visible, de reprendre contact et de créer de nouvelles relations dans son secteur ou un secteur ciblé », explique Florence Pinto. Un réseau social professionnel porte ses fruits lorsqu’on y est actif. Ainsi, il faut en faire un lieu d’échanges avec d’autres professionnels. « À condition de s’adresser à eux en tant que professionnel et non avant tout comme un demandeur d’emploi, il ne faut pas hésiter à solliciter des conseils et des avis, précise Florence Pinto. Un échange qui se passe bien laisse un bon souvenir et peut se transformer en coup de pouce. »