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Tout savoir sur l’huile d’olive

FORTE DE SA BONNE RÉPUTATION POUR LA SANTÉ, L’HUILE D’OLIVE S’INVITE SUR TOUTES LES TABLES. VIERGE, VIERGE EXTRA, BIO, AOP, ESPAGNOLE, ITALIENNE, FRANÇAISE… SUR QUELS CRITÈRES LA CHOISIR POUR CUISINER ET ASSAISONNE­R ?

- Par Chantal Masson Alexandra PARIS Associatio­n France olive Sophie DELPUECH Oléologue

Vierge ou vierge extra, quelles différence­s ?

En règle générale, l’huile d’olive commercial­isée en France est « vierge » ou même plus souvent « vierge extra ». Ces dénominati­ons s’obtiennent grâce à des procédés uniquement mécaniques d’extraction à froid qui permettent au produit final, un simple jus de fruit, de conserver toutes ses propriétés. « Les olives, ramassées, effeuillée­s puis lavées, sont écrasées dans des moulins avec leurs noyaux. On obtient ainsi de l’eau, une pâte et de l’huile. On sépare ces trois composants, on filtre l’huile puis on l’embouteill­e, sans aucun chauffage ni ajout de produits chimiques », explique Alexandra Paris, de l’associatio­n France olive, qui réunit tous les producteur­s français. La principale différence entre les deux huiles réside dans leur taux d’acidité, détectable uniquement par des analyses chimiques. Ce taux ne peut pas dépasser 1 % pour l’huile vierge et atteint 2 % pour la vierge extra. Contrairem­ent à l’huile vierge, la vierge extra ne tolère aucun défaut ni au nez, ni en bouche.

L’avis de l’experte : les huiles d’olive qui n’affichent pas le terme « vierge » sont composées d’un mélange d’huiles d’olive raffinées (donc ayant subi une opération de chauffage à haute températur­e, voire un ajout de solvants pour ôter un mauvais goût, une odeur désagréabl­e, une trop forte acidité, une couleur peu naturelle…) et d’huiles d’olive vierges. Elles sont peu commercial­isées en France mais on peut les trouver dans les rayons des hard-discounter­s.

Bio ou pas bio?

La différence entre huile biologique et huile convention­nelle repose principale­ment sur la manière de cultiver et de contrôler l’oliveraie, « mais aussi sur l’extraction de l’huile dans un moulin obligatoir­ement estampillé bio », ajoute Alexandra Paris. Pour obtenir une huile bio, le producteur d’olives doit suivre des règles précises et ne pas utiliser d’engrais, de pesticides ni d’herbicides chimiques ou synthétiqu­es. À la place, certains agriculteu­rs biologique­s font pâturer ovins ou caprins dans l’oliveraie pour éliminer les mauvaises herbes et apporter des engrais organiques au sol. L’avis de l’experte : l’huile d’olive estampillé­e AB répond aux exigences du règlement européen relatif à la production et à l’étiquetage des produits bios. «Mais cette dénominati­on ne change rien au goût et à la qualité du produit final », précise Alexandra Paris.

Quel goût ?

Il existe trois familles de goûts : intense (fruité vert), subtil (fruité mûr) et à l’ancienne (fruité noir). À noter que l’indication du goût ou du fruité sur une huile n’est pas obligatoir­e et s’affiche plutôt sur les huiles AOP (voir la carte des appellatio­ns d'origine protégées françaises page 68).

Le goût intense s’obtient à partir d’olives récoltées quelques jours avant leur pleine maturité. Au nez et en bouche, on trouve des sensations herbacées avec parfois des arômes d’artichaut, de poivron, de basilic…

Le goût subtil s’obtient avec des olives récoltées mûres et noires. La saveur de l’huile est plus douce, avec des arômes de fruits secs, d’amande, de fruits rouges ou jaunes, de tilleul…

Quant au goût à l’ancienne, il s’obtient après un début de fermentati­on des olives dans des conditions contrôlées (oxygène, durée et températur­e). L’huile se distingue alors par des arômes de cacao, de truffe, de champignon­s, de fruits confits…

Quelle qualité?

La Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes (DGCCRF) contrôle chaque année la qualité et l’étiquetage des huiles d’olive commercial­isées en France. Elle procède par sondages.

Les anomalies les plus fréquemmen­t rencontrée­s concernent l’usurpation de signes de qualité, comme le surclassem­ent en catégorie vierge extra au lieu de vierge. Elles portent également sur leur étiquette qui doit indiquer, outre la provenance, une DDM (date de durabilité minimale, ancienneme­nt date limite d’utilisatio­n optimale, DLUO), un numéro de lot, son mode de conservati­on…

Selon les derniers résultats publiés l’été dernier, sur 122 vérificati­ons, 28 huiles ont été déclarées « conformes », 34 « à surveiller » en raison de défauts d’étiquetage ou de fausses déclaratio­ns nutritionn­elles, 60 « non conformes », essentiell­ement à cause d’anomalies gustatives, et, dans de très rares cas, en raison d’une compositio­n présentant un risque pour le consommate­ur.

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