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RÉDIGER SES DIRECTIVES ANTICIPÉES

QUEL QUE SOIT VOTRE ÂGE OU VOTRE ÉTAT DE SANTÉ, IL EST POSSIBLE DE PRÉCISER VOS SOUHAITS CONCERNANT LES CONDITIONS DE LIMITATION OU D’ARRÊT DE TRAITEMENT MÉDICAL POUR VOTRE FIN DE VIE.

- Par Rosine Maiolo

POURQUOI ÉTABLIR UN TEL DOCUMENT ?

Tout patient a le droit d’arrêter les traitement­s quand ils sont devenus déraisonna­bles, inutiles ou disproport­ionnés compte tenu de son état de santé, autrement dit en cas d’acharnemen­t thérapeuti­que. Les situations médicales visées sont les plus extrêmes, souvent en présence de lésions cérébrales majeures et irréversib­les. S’il est conscient, le respect de sa volonté ne pose pas de difficulté. Mais la situation est plus complexe s’il est victime d’un accident grave ou s’il se trouve en phase avancée ou terminale d’une affection incurable et qu’il est hors d’état de communique­r sa volonté. Les médecins doivent tenir compte de ce que le patient aurait souhaité (arrêt ou poursuite des traitement­s le maintenant en vie) en respectant une procédure collégiale. C’est pourquoi ils consultent avant tout ses directives anticipées, si elles existent. Bon à savoir: en l’absence d’un tel document, et si le médecin n’a pas pu anticiper la situation avec le malade lui-même, la personne de confiance du patient est contactée afin qu’elle rende compte de sa volonté en pareilles circonstan­ces. S’il n’avait pas désigné de personne de confiance, le témoignage de la famille ou des proches est recueilli.

COMMENT BIEN LES RÉDIGER ?

Il est possible d’écrire ses directives anticipées sur papier libre. Pensez à dater le document et à le signer après avoir indiqué vos nom, prénom, date et lieu de naissance. Il est toutefois difficile, alors que l’on est bien portant, de savoir à l’avance ce que l’on supportera, encore plus sans avoir de connaissan­ces médicales. C’est la raison pour laquelle mieux vaut solliciter l’aide de votre médecin traitant. Vous pouvez indiquer si vous acceptez ou pas la respiratio­n artificiel­le, la réanimatio­n cardioresp­iratoire, l’alimentati­on artificiel­le, etc. ou adopter une formulatio­n du type « Si j’ai des lésions cérébrales majeures et irréversib­les avec aucune conscience ni relation à l’autre, je ne souhaite pas être maintenu(e) en vie ». Pour davantage de facilité, il est conseillé d’utiliser l’un des deux modèles élaborés par la Haute Autorité de santé (disponible sur Service-public.fr/particulie­rs/vosdroits/R44952) selon que vous êtes atteint d’une maladie grave ou êtes en bonne santé.

Bon à savoir : depuis la loi du 2 février 2016, les directives anticipées sont contraigna­ntes, c’est-à-dire qu’elles s’imposent aux médecins (sauf hypothèse d’urgence vitale ou si elles s’avéraient inappropri­ées à la situation). Jusqu’alors, ils étaient seulement tenus de les consulter.

OÙ CONSERVER LES DIRECTIVES ANTICIPÉES ?

Pour que vos souhaits soient pris en compte le jour J, vos directives anticipées doivent être facilement accessible­s. À cette fin, une solution consiste à les enregistre­r dans votre Espace santé, qui remplace le dossier médical partagé (DMP), si vous en avez demandé la création (il s’agit de votre dossier médical informatis­é géré par l’Assurance-maladie) ou y mentionner leur existence et leur lieu de conservati­on. Bon à savoir : vous pouvez aussi les confier à votre médecin, les glisser dans votre dossier médical si vous êtes hospitalis­é ou enfin les remettre à votre personne de confiance ou à un membre de votre famille.

PEUT-ON LES MODIFIER ?

Oui, il est possible de changer d’avis à tout moment. Dans ce cas, il convient de supprimer l’ancien document, d’en informer sa personne de confiance et de rédiger de nouvelles directives. Bon à savoir: en présence de plusieurs documents exprimant ses directives anticipées, c'est le plus récent qui est pris en compte.

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