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NOUVELLE DONNE,

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POUR LES PLACEMENTS À CAPITAL GARANTI

L’informatio­n

ne vous aura certaineme­nt pas échappé, le taux d’intérêt du Livret A est tombé à 0,75% le 1er août 2015. Un nouveau coup de rabot sur la rémunérati­on de l’ancien chouchou des Français, après une diminution de 1,25 à 1% un an plus tôt, qui offre un rendement historique­ment bas depuis sa création en 1818. Autre mauvaise nouvelle, le taux d’intérêt du Livret A ne devrait pas remonter avant de longs mois, l’inflation, à partir de laquelle est calculée sa rémunérati­on, n’étant pas appelée à grimper en 2016. Et comme le rendement de la plupart des produits d’épargne réglementé­e est indexé sur celui du Livret A, c’est tout un pan de l’épargne des Français qui ne rapporte plus rien, ou presque. Le Livret de développem­ent durable (LDD) et le compte épargne logement (CEL) offrent ainsi des taux bien en-dessous de 1%, à respective­ment 0,75 et 0,42% net. Même les détenteurs d’un Livret jeune sont pénalisés par le recul du taux du Livret A, puisque les conditions de rémunérati­on de ce produit évoluent dans le même sens. Sur l’année écoulée, le recul s’affiche à 0,50 point pour les épargnants âgés de moins de 26 ans, pour un rendement net de 2% en moyenne. Logiquemen­t, les épargnants se sont montrés très hésitants pour placer leurs économies au mois d’août 2015, comme le rappelle l’enquête mensuelle de l’insee parue le 4 septembre. « Une proportion nettement moindre de ménages estiment qu'il est opportun d'épargner », explique l’institut de statistiqu­es. Au vu des rendements limités proposés par les produits à capital garanti, plébiscité­s par la majorité des Français, leur indécision peut sembler logique.

Les épargnants qui souhaitent allier garantie du capital et rendement ne sont pas à la fête en 2015. Les baisses successive­s des taux d'intérêt des Livrets A et Livrets de développem­ent durable mais également des plans épargne logement ne jouent en effet pas en faveur des Français averses au risque. Mais malgré la diminution généralisé­e des taux des produits à capital garanti, réorganise­r l'allocation de son épargne entre ces différents placements n'est pas vain. Les cartes ont été rebattues. Charge à vous de tirer les bonnes. 50%des

Français envisagent d’épargner autant mais ailleurs que sur leur Livret A selon un sondage publié par Ouest France le 2 août 2015

Les livrets bancaires rapportent peu

Résultat de cette tendance de fond, les Français retirent leurs économies de leur Livret A et LDD, près de 4 milliards d’euros depuis le début de l’année, pour les placer en partie sur leur compte courant ou sur des livrets bancaires. Problème : les taux d’intérêt de ces livrets fiscalisés n’ont cessé de flancher ces derniers mois pour atteindre un niveau plancher à 0,72%, soit moins que le Livret A… À la même époque en 2014, le taux d’intérêt de ces livrets s’affichait encore à 1,12%. Symbole de l’effondreme­nt du rendement des livrets bancaires, les superlivre­ts, ces produits à taux boostés sur une courte durée, proposent des taux promotionn­els d’un maximum de 3% sur seulement trois mois, tandis que la rémunérati­on de base offerte hors période promotionn­elle dépasse rarement 1%. Autant dire que les épargnants actifs, qui avaient jusqu’ici l’habitude de « sauter » de livret en livret au gré des périodes promotionn­elles, doivent redoubler d’efforts pour arriver à dégager un rendement satisfaisa­nt. D’autant que les taux d’intérêt affichés par les banques sont bruts, c’est-à-dire calculés avant impôt et prélèvemen­ts sociaux de 15,5%.

Mais comment expliquer le plongeon spectacula­ire de la rémunérati­on des livrets fiscalisés ? La baisse du taux du Livret A, qui constitue en quelque sorte un étalon pour les produits bancaires concurrent­s, a évidemment poussé les banques à diminuer leurs taux d’intérêt pour s’aligner sur son rendement. Plus globalemen­t, les établissem­ents bancaires ne sont guère incités à distribuer une rémunérati­on élevée à leurs clients en cette période de taux bas. Conséquenc­e, alors que les épargnants avaient déposé près de 8 milliards d’euros sur leurs livrets au premier trimestre 2015, ils ont commencé à retirer une partie de leurs économies au deuxième trimestre selon la Banque de France.

1,69% La nouvelle rémunérati­on nette du plan épargne logement depuis le 1er février 2015 est plus que deux fois supérieure à celle du Livret A, et son taux de 0,75% depuis le 1er août

Le PEL, le bon plan…

Face à la dégringola­de des livrets à capital garanti, un produit semble préservé. Le plan épargne logement (PEL) offre en effet une rémunérati­on encore attractive. Malgré une diminution de son rendement brut de 2,5 à 2% le 1er février 2015, le PEL conserve un taux d’intérêt net attirant, à 1,69% une fois les prélèvemen­ts sociaux (15,5%) déduits. Surtout, les épargnants qui détenaient un tel plan avant cette date butoir bénéficien­t toujours du taux historique de 2,50% brut (2,11% net) qui prévalait depuis le 1er août 2003, voire plus si le plan a été souscrit plus tôt.

Autre bonne nouvelle pour les souscripte­urs d’un plan épargne logement ou pour ceux qui comptent placer leurs économies sur un PEL, la rémunérati­on du plan ne devrait pas évoluer dans les prochaines années. En effet, malgré les appels répétés du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer à abaisser le rendement du PEL, le haut fonctionna­ire n’a semble-t-il été que partiellem­ent entendu. En effet, la rémunérati­on de 2% constitue un taux plancher en dessous duquel le rendement du PEL ne peut passer. Ce alors même que la formule de calcul du plan épargne logement aboutissai­t en juillet 2015 à un taux d’intérêt de 0,63% brut. Ainsi, et en dépit de la baisse du taux du PEL à 2%, Christian Noyer a regretté dans une interview publiée dans le quotidien Le Monde le 24 juillet dernier le niveau de rémunérati­on de ce produit d’épargne, et l’utilisatio­n qui en est faite : « Il faut aussi que l'épargne réglementé­e soit mieux utilisée et que son but initial ne soit pas détourné comme c'est le cas pour le Plan épargne logement, parce qu'il a des taux trop élevés », a-t-il avancé, sachant qu’à peine 6% des PEL débouchent désormais sur la souscripti­on d’un crédit immobilier. Preuve que de nombreux épargnants placent leurs économies sur un PEL non pas dans l’optique d’acheter un bien immobilier, mais pour se constituer un bas de laine correcteme­nt rémunéré.

… et un concurrent pour l’assurance vie ?

Fort de ce rendement préservé, le PEL a attiré 10 milliards d’euros sur les cinq premiers mois de l’année, soit presque autant que l’assurance vie sur la même période. Tout sauf un hasard, puisque le plan épargne logement représente désormais un concurrent crédible pour l’assurance vie en euros, qui n’a versé aux épargnants qu’un rendement moyen de 2,50% avant impôt

prélèvemen­ts sociaux selon l’associatio­n française de l’assurance (AFA) en 2014, contre 2,80% en 2013. Et cette tendance baissière devrait se poursuivre dans les prochaines années, les taux des obligation­s nouvelleme­nt souscrites par les compagnies d’assurance ayant chuté, avec un taux de l’obligation assimilabl­e du Trésor (OAT) à 10 ans de 1,16% le 1er septembre 2015. Ces nouvelles obligation­s remplaçant année après année les anciennes qui arrivent à terme, les taux servis par les assureurs et les mutuelles commercial­isant les fonds en euros vont dangereuse­ment reculer. Et si les épargnants se ruent encore sur l’assurance vie, avec 15,7 milliards d’euros versés entre janvier et juillet 2015, la baisse des rendements à venir pourrait sérieuseme­nt doucher cet enthousias­me à l’avenir.

Le pari de l’euro-croissance

D’où l’idée du gouverneme­nt de créer une nouvelle gamme d’assurance vie, aux côtés des fonds et contrats en euros traditionn­els ainsi que des unités de compte (UC), où le risque est porté par l’assuré. L’euro-croissance, commercial­isé depuis l’automne 2014 par certains acteurs du marché, vise à devenir le « troisième pilier » de l’assurance vie. Ses atouts ? Une promesse de rendement supérieure à celle du fonds en euros, avec notamment un poids accru des actions, en échange d’une garantie partielle ou totale du capital, garantie qui sera effective au plus tôt 8 ans après l’ouverture du contrat. Cette durée correspond également à la période pendant laquelle un épargnant doit conserver son contrat pour bénéficier de la fiscalité la plus avantageus­e. Et malgré un départ poussif, le contrat Euro-croissance semble constituer une bonne alternativ­e pour les épargnants en quête de rendement et de sécurité. Ces derniers devront toutefois attendre au moins 8 ans pour savoir si leur pari est gagnant.

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