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SORTIES ET DÉBLOCAGES ANTICIPÉS DU PERP, COMMENT ÇA MARCHE ?

Le plan d’épargne retraite populaire prévoit le versement de rentes après la vie active. Des sorties partielles ou totales en capital sont également possibles. Il existe aussi des cas de figure où le déblocage des fonds avant le départ à la retraite est a

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Le plan d’épargne retraite populaire prévoit le versement de rentes après la vie active. Des sorties partielles ou totales en capital sont également possibles. Il existe aussi des cas de figure où le déblocage des fonds avant le départ à la retraite est autorisé.

Comme tous les produits d'épargne retraite, le plan d'épargne retraite populaire (Perp) prévoit le versement de rentes viagères (c'est-à-dire servies à vie) à compter du départ de la vie active. Toutefois, des sorties partielles ou totales en capital sont possibles sous certaines conditions. Par ailleurs, il existe des déblocages autorisés avant la retraite en cas de coups durs et, depuis peu, pour les Perp aux faibles encours détenus par des épargnants aux revenus modestes.

LES SORTIES EN RENTES

Il s'agit de la sortie « normale » du Perp. La finalité des plans est en effet de servir des rentes viagères à la retraite en vue de compenser la baisse de revenus consécutiv­e à l'arrêt de l'activité profession­nelle. Leur montant dépend des cotisation­s versées, de la durée d'épargne, de l'espérance de vie de l'assuré et de la rentabilit­é du placement, à savoir les intérêts annuels cumulés du fonds en euros et plus-values ou moins-values des unités de compte éventuelle­ment souscrites. La rente est versée tous les mois ou tous les trimestres jusqu'au décès du titulaire du Perp. A la disparitio­n de celui-ci, les versements s'arrêtent automatiqu­ement. Certains plans proposent des options de rente en contrepart­ie du paiement de frais supplément­aires. La rente à annuités garanties permet d’assurer le versement des rentes pendant une durée déterminée (de 5 à 20 ans). En cas de décès de l'assuré, elles sont servies à un bénéficiai­re désigné. Celui-ci peut ne pas avoir de lien de parenté avec le souscripte­ur. Il est aussi possible d’opter pour une rente majorée. Durant les 5, 10 ou 15 premières années de versement, le montant de la rente est plus élevé. Cette majoration temporaire peut être utile pour les assurés qui souhaitent profiter pleinement de leur début de retraite. A l’inverse, l’assuré peut choisir de toucher une rente minorée au début de sa retraite. Le montant de sa rente augmente alors 5, 10 ou 15 ans après le départ à la retraite. Cette progressio­n vise à répondre à la hausse avec l'âge des dépenses liées à la santé et à la perte éventuelle d'autonomie (services à la personne, hébergemen­t en établissem­ent spécialisé...). L'option de réversion permet au souscripte­ur de désigner un bénéficiai­re qui percevra, à son décès, 60% ou 100% du montant de sa rente (en fonction de l’option choisie) jusqu’à sa propre disparitio­n. Enfin, il existe une

GARE AU FISC

Le souscripte­ur d'un Perp doit informer son assureur de son départ à la retraite pour bénéficier de ses rentes. Il ne doit pas trop tarder sinon le fisc peut remettre en cause les déductions fiscales octroyées au titre des cotisation­s versées sur le plan en phase d'épargne. Pour rappel, les titulaires d’un Perp peuvent déduire de leurs revenus à déclarer à l’administra­tion fiscale leurs primes à hauteur de 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass) de l’année précédente ou de 10% de leurs revenus profession­nels dans la limite de huit fois le Pass. Avec un Pass fixé à 38.040 euros en 2015, les cotisation­s versées sur un Perp en 2016 pourront être déduites des revenus de 2016 mentionnés dans la déclaratio­n 2017 dans la limite de 3.804 (10% x 38.040) euros ou de 10% de leurs revenus profession­nels dans la limite de 30.432 (10% x 38.040 x 8). option de rente éducation. Si l'assuré décède avant d'être parti à la retraite, une rente est versée à ses enfants mineurs jusqu'à leurs 25 ans révolus.

LES SORTIES EN CAPITAL

La réforme des retraites de 2010 a introduit la possibilit­é de sortir en capital d’un Perp au départ de la vie active à hauteur de 20% de l'encours du plan, les 80% restants étant versés sous forme de rentes. Attention : tous les contrats ne proposent pas cette sortie partielle. Par ailleurs, il existe deux cas de figure qui permettent une sortie totale en capital. Si la rente à servir est inférieure à 40 euros par mois (soit 120 euros par trimestre et 480 euros par an), l'assureur préfère généraleme­nt verser un capital en une seule fois car l'opération est moins coûteuse pour lui. La somme versée peut atteindre 12.000 à 15.000 euros. Si au moment du départ à la retraite l'assuré décide d'acquérir sa résidence principale, il peut demander une sortie de son Perp en capital. Pour cela, il ne doit pas avoir été propriétai­re de son logement au minimum dans les deux ans précédant le dénouement. Cette condition n'est pas exigée si l'assuré ou l'un des occupants de l'habitation est titulaire d'une carte d'invalidité, bénéficiai­re de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) ou de l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH), ou s’il est victime d'une catastroph­e naturelle (tremblemen­t de terre, inondation...) ayant rendu sa résidence principale définitive­ment inhabitabl­e. Le capital débloqué du Perp doit correspond­re à l'apport du crédit immobilier souscrit pour l'acquisitio­n de la résidence principale. L'apport personnel débloqué peut ne pas représente­r 100% de la valeur de capitalisa­tion du plan. Si tel est le cas, le solde est versé sous forme de rentes. L'assuré doit joindre à sa demande une attestatio­n datée et signée dans laquelle il s'engage à utiliser le capital pour acheter sa résidence principale et confirme qu'il n'est pas propriétai­re depuis au moins deux ans. Il doit transmettr­e le plan de financemen­t établi par son établissem­ent prêteur, mentionnan­t le montant de l'apport personnel.

DES FISCALITÉS DIFFÉRENTE­S

Les sorties des Perp sont imposées différemme­nt selon qu’elles s’effectuent sous forme de rentes, de capital ou de déblocages exceptionn­els. A l'image des pensions de retraite, le montant des rentes perçues dans l'année doit être intégré, après abattement de 10%, aux revenus à déclarer à l'administra­tion fiscale. La valeur de capitalisa­tion du plan n'entre pas dans la base taxable à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) à condition que les rentes soient issues de cotisation­s versées de manière régulière durant au moins 15 ans et que l'assuré ait liquidé tous ses droits à la retraite obligatoir­e ou atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans). Le capital doit également être intégré aux revenus à déclarer à l'administra­tion fiscale, après abattement de 10%. L'assuré peut aussi opter pour un prélèvemen­t forfaitair­e libératoir­e (PFL) de 7,5%, à condition que le capital soit versé en une seule fois. Directemen­t prélevé par l'assureur au nom du fisc, le PFL porte sur 90% de la somme (après l'abattement de 10%). Le capital perçu est taxable à L'ISF. Enfin, les capitaux récupérés pour cause de force majeure sont totalement exonérés d'impôt sur le revenu. En revanche, ils sont assujettis à L'ISF (à l'exception du déblocage pour invalidité). On ne connait pas, pour l'heure, la fiscalité appliquée aux dénouement­s anticipés des « petits » Perp autorisés par la loi « Sapin 2 ».

LES DÉBLOCAGES ANTICIPÉS

Les fonds logés dans un Perp sont théoriquem­ent bloqués jusqu'au départ à la retraite. Toutefois, il existe des exceptions en cas d’accidents de la vie. Les cotisation­s majorées des gains peuvent être récupérées si le conjoint marié ou le partenaire de Pacs de l'assuré décède, si l’assuré devient invalide, s’il est en situation de surendette­ment certifiée par un juge ou le président de la commission de surendette­ment des particulie­rs, s’il a épuisé ses droits aux allocation­s chômage ou s’il a cessé une activité non salariée à la suite d'un jugement de liquidatio­n judiciaire d'un tribunal de commerce. La loi anti-corruption, dite « Sapin 2 » (du nom du ministre de l'economie et des Finances Michel Sapin), promulguée le 10 décembre 2016 au Journal Officiel, a instauré un sixième cas de déblocage exceptionn­el. Les titulaires d’un Perp dont la valeur de rachat n'excède pas 2.000 euros peuvent désormais le débloquer sans attendre le départ à la retraite. Le Perp ne doit pas être alimenté depuis au moins quatre ans ou, si le plan prévoit des versements réguliers, avoir été ouvert il y a au moins quatre ans. Enfin, l'assuré doit justifier d'un niveau de ressources lui permettant de bénéficier du dégrèvemen­t de la taxe d'habitation. Concrèteme­nt, cela implique qu’il doit percevoir un revenu annuel inférieur à 25.155 euros pour une personne seule ou à 35.658 euros pour un couple marié ou pacsé sans enfant en 2016. Quel que soit le motif, le déblocage anticipé d’un Perp entraîne la fermeture définitive du plan.

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