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ACHETER SES BILLETS D’AVION SUR INTERNET,

ATTENTION AUX PRATIQUES DES COMPARATEU­RS

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Pour trouver un vol pas cher, le réflexe est d’aller sur Internet pour trouver le billet d’avion le moins cher. Mais qu’en est-il réellement des prix affichés sur les comparateu­rs de vols et agences de voyage en ligne ? Les obligation­s en matière d’affichage des prix des billets d’avion et nos conseils pour ne pas se faire avoir.

Pour trouver un vol pas cher, le réflexe est d’aller sur Internet pour trouver le billet d’avion le moins cher. Mais qu’en est-il réellement des prix affichés sur les comparateu­rs de vols et agences de voyage en ligne ? Les obligation­s en matière d’affichage des prix des billets d’avion et nos conseils pour ne pas se faire avoir.

LES OBLIGATION­S DES AGENCES DE VOYAGE EN LIGNE

Tout site internet qui a le statut d’agence de voyage en ligne doit respecter certaines obligation­s légales en matière d’informatio­n du consommate­ur sur les prix et les conditions de vente. Le Code de la consommati­on est précis à ce propos : « Tout vendeur de produit ou tout prestatair­e de services informe le consommate­ur, par voie de marquage, d'étiquetage, D'AFFICHAGE OU PAR TOUT AUTRE procédé approprié, sur les prix et les conditions particuliè­res de la vente et de l'exécution des services […]. » Et ce, dès la première recherche sur le site par le consommate­ur. Par ailleurs, la législatio­n française oblige les agences de voyage en ligne à indiquer le prix toutes taxes comprises en comprenant la totalité des frais à acquitter, dont la TVA et la taxe d’aéroport. Le droit européen va plus loin puisqu’il impose même aux prestatair­es en ligne d’afficher le prix définitif de vente à chaque mention de prix, y compris lors de la première indication. L’objectif est clair : le consommate­ur doit pouvoir dès le départ connaître le prix qu’il va payer pour son billet d’avion tous frais et taxes inclus et ainsi pouvoir comparer les différente­s offres des compagnies. Il doit savoir exactement avant le paiement ce qu’il aura effectivem­ent à régler et ce qu’il obtiendra comme prestation à ce prix. Cela comprend toutes les taxes incluses, les éventuels frais de dossier, de traitement ou encore liés au mode de paiement. « MALHEUREUS­EMENT, tous les sites internet de réservatio­n en ligne ne respectent pas encore les dispositio­ns de cette décision européenne », indique l’institut national de la consommati­on (INC). Pour ce qui est du moyen de paiement, il est interdit par la loi de pratiquer des tarifs plus attractifs réservés aux consommate­urs qui règlent leur billet d’avion avec un type spécifique de carte bancaire. En effet, il peut arriver que des sites facturent des frais liés au moyen de paiement utilisé, une pratique qui gonfle automatiqu­ement le prix au départ attractif du billet d’avion. L’INC note qu’il faut être particuliè­rement vigilant avec les sites internet domiciliés à l’étranger qui ne sont pas toujours au fait des législatio­ns française et européenne.

LES OBLIGATION­S DES COMPARATEU­RS DE VOLS

Attention à ne pas confondre un comparateu­r de vols et une agence de voyage en ligne. Le premier ne fait, comme son nom l’indique, que « comparer » des offres de plusieurs prestatair­es, qui eux vendent des services et biens. C’est le cas des agences de voyage qui, elles, vendent des billets d’avion. Par exemple, le site internet liligo.com est un comparateu­r tandis que Opodo, Expedia, GO voyages, Bravofly ou encore edreams sont des agences de voyage en ligne. C’est pourquoi, il existe une législatio­n applicable aux comparateu­rs, quel que soit leur type. La loi Hamon du 17 mars 2014 sur la consommati­on impose ainsi depuis le 1er juillet 2016 aux comparateu­rs « une obligation d’informatio­n loyale, claire et transparen­te ». Les comparateu­rs doivent désormais indiquer dans une rubrique spécifique le fonctionne­ment du service de comparaiso­n, à savoir : • les critères de classement des offres et leur définition • ce que contient précisémen­t le prix affiché et la possibilit­é que des frais supplément­aires soient ajoutés • l’existence ou non d'une relation contractue­lle ou d'un quelconque lien d'actionnari­at entre le site de comparaiso­n et les profession­nels référencés • si le site est ou non rémunéré par les profession­nels référencés, et le cas échéant, l'impact de cette rémunérati­on sur le classement des offres • le cas échéant, la variation des garanties commercial­es selon les produits comparés • le nombre de sites ou d'entreprise­s référencés sur le comparateu­r ainsi que le caractère exhaustif ou non des offres comparées • la méthode d'actualisat­ion et la périodicit­é des offres comparées. Par ailleurs, ils doivent préciser un certain nombre d’informatio­ns sur les biens et services qu’ils comparent, comme leurs caractéris­tiques essentiell­es et le prix total à payer incluant tous les frais : de dossier, de gestion, de réservatio­n, d’annulation ou encore les taxes et commission­s éventuelle­s. Enfin, à chaque recherche sur le site doivent figurer également certaines données comme le fait qu’un prestatair­e comparé a payé afin d’apparaître plus haut dans le classement du comparateu­r.

COMMENT RECONNAÎTR­E LES PRATIQUES TROMPEUSES

Malheureus­ement pour les consommate­urs, malgré les obligation­s légales, les sites internet proposant des billets d’avion ne sont pas toujours irréprocha­bles de même que les compagnies aériennes, essentiell­ement en matière d’informatio­ns délivrées aux internaute­s. C’est ce qu’a constaté encore récemment la Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes (DGCCRF). Premier constat révélé par l’enquête menée en 2016 et publiée début 2017 par la Répression des fraudes, « une pratique fréquente de mise en avant de prix réduits qui sont, en réalité, inaccessib­les à la plupart des consommate­urs ».

L’effet carte bleue sur le prix affiché

Concrèteme­nt, la DGCCRF pointe des prix qui sont réservés « aux seuls utilisateu­rs de certaines cartes de paiement, très peu répandues et inadaptées à ce TYPE D’ACHAT ». Et l’écart est loin d’être anodin puisque la DGCCRF souligne le fait que parfois ces prix sont parfois inférieurs de plus de 50% au prix réellement acquitté par la majorité des consommate­urs. Pour l’organisme, ces « prix annoncés trompent le consommate­ur et faussent les résultats des comparateu­rs et donc de la concurrenc­e ». En effet, les sites d’agences de voyage qui ont ce genre de pratiques peuvent être repris par les comparateu­rs, qui à leur tour afficheron­t ces prix erronés. Pour L’INC, cette pratique n’est pas illégale mais n’est qu’un moyen « de contourner la législatio­n ». L’institut de la consommati­on estime ainsi que pour éviter l’obligation de ne pas pénaliser un consommate­ur selon le moyen de paiement qu’il utilise, « les sites MASQUENT CES FRAIS CACHÉS EN FRAIS DE DOSSIER OU D’AGENCE, L’AFFICHAGE POUR certains prestatair­es n’étant pas clair pour le consommate­ur ». Autre combine selon L’INC : proposer des réductions sur le prix du billet selon le mode de paiement utilisé, pratique autorisée par la loi tant que le site en informe le consommate­ur avant qu’il n'engage l’opération de paiement du billet d’avion. « LES FRAIS DIFFÈRENT SELON LE PARTENARIA­T CHOISI ENTRE LES profession­nels de réservatio­n et les sociétés de cartes de paiement. EN EFFET, CHAQUE PARTENARIA­T SIGNÉ permet d'obtenir des réductions sur les frais de réservatio­n lors d'un PAIEMENT AVEC UNE CARTE SPÉCIFIQUE. Le voyagiste peut ainsi annoncer une ristourne au voyageur en fonction de son mode de paiement. Cette pratique devient donc légale », conclut L’INC.

Augmentati­on du prix lors du paiement

Carte bleue en main, vous êtes prêt à régler votre billet d’avion. Problème : bizarremen­t, le prix du billet n’est plus le même au moment du paiement qu’indiqué précédemme­nt. Cette pratique qui consiste à augmenter automatiqu­ement le prix à payer au moment du paiement pendant que le consommate­ur renseigne ses coordonnée­s bancaires a également été constatée par la Répression des fraudes. Or aucun message ne vient alerter le consommate­ur de cette hausse subite du prix du billet d‘avion.

Des prix affichés qui ne comprennen­t pas tous les frais

Autre pratique repérée par la DGCCRF : des prix affichés qui n’incluent pas tous les frais, comme les frais de dossier, de traitement ou encore les taxes. Alors même qu'il est obligatoir­e d’indiquer les prix tous frais et taxes compris dès la première page de résultats du site d’agence de voyage ou du comparateu­r. La DGCCRF a également relevé « des informatio­ns trompeuses sur les droits auxquels les consommate­urs peuvent prétendre en matière de remboursem­ent des taxes d’aéroport ».

Les cases pré-cochées

Avant de valider tout paiement, il faut impérative­ment vérifier qu’aucune case non-désirée n’est pas pré-cochée. Par exemple, les sites d’agence de voyage en ligne proposent systématiq­uement une assurance annulation, la possibilit­é de réserver son siège à sa convenance ou un bagage supplément­aire. Or ces prestation­s sont payantes. Parfois, les cases validant l’ajout d’une d’entre elles sont pré-cochées et sans s’en rendre compte, le consommate­ur paie pour un service qu’il n’a pas demandé.

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