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COMMENT FINANCER LES ÉTUDES DE SES ENFANTS ?

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Les études supérieure­s des enfants ont un coût qui peut facilement exploser, surtout en cas de scolarité à l’étranger. Pour financer ces dépenses futures, mieux vaut les anticiper en mettant en place une stratégie patrimonia­le le plus tôt possible.

Les études supérieure­s des enfants ont un coût qui peut facilement exploser, surtout en cas de scolarité à l’étranger. Pour financer ces dépenses futures, mieux vaut les anticiper en mettant en place une stratégie patrimonia­le le plus tôt possible.

Ouvrir un Livret A à la naissance d’un enfant demeure un réflexe pour des dizaines de milliers de familles chaque année. L’idée consistant à mettre une petite somme de côté chaque mois sur un « livret de Caisse d’epargne » - comme on l’appelle encore souvent - afin qu’il ou elle puisse disposer d’un capital à sa majorité pour financer ses études, est louable. Par le passé, cette stratégie a pu se défendre par périodes, surtout pour les personnes ayant une aversion totale au risque.

PLACEMENT SANS RISQUE

Mais dans les conditions actuelles, avec une inflation autour de 2% et un taux du Livret A à 0,75% c’est peine perdue : le rendement réel de votre placement, c’està-dire net de la hausse du coût de la vie, est négatif. Autrement dit, vous perdrez de l'argent sans forcément vous en rendre compte. Et du même coup vous n'atteindrez pas votre objectif d’accumulati­on d’un capital pour financer les études de votre ou de vos enfants. C’est d’autant plus vrai que ce niveau de rémunérati­on est figé jusqu’au 31 janvier 2020, en raison du gel du taux du Livret A décidé par le gouverneme­nt. Et la nouvelle formule de calcul qui entrera alors en vigueur ne sera guère favorable à l’épargnant : en vertu de cette formule publiée le 15 juin dernier au Journal Officiel, le taux du Livret A ne pourra jamais descendre en-dessous de 0,50%, mais il ne protègera plus l'épargne des Français contre l'inflation, la rémunérati­on pouvant être inférieure à la hausse du coût de la vie.

Le livret A n’est donc assurément pas le support approprié pour placer de l’argent à long terme de même que les autres livrets réglementé­s par l’etat (LDDS, Livret Jeune, compte et plan d’épargne logement) ou même ceux proposés par les banques, qui rapportent en moyenne environ 0,25%... avant impôt et prélèvemen­ts sociaux. En revanche, l'approche consistant à verser de l’argent régulièrem­ent dans une logique de constituti­on d’un capital, l’est. Pour financer les études de ses enfants, plus on s’y prend tôt, moins l’effort d’épargne mensuel à consentir est important.

OPTER POUR LES MARCHÉS ACTIONS

Pour accompagne­r ses enfants pour de longues études, l’idéal est donc d’agir dès les premiers instants de vie. Avec un horizon d’investisse­ment de 18 ans et quelle que soit la capacité d'épargne de chacun, on peut envisager de prendre des positions sur les marchés actions, en achetant au fil de l'eau dans le cadre de versements mensuels programmés. Pourquoi les actions ? Parce que c’est l’un des actifs les plus rémunérate­urs sur longue période, avec deux moteurs de performanc­es : la valorisati­on des titres d’une part et la distributi­on de dividendes d’autre part. Ce qui implique d’investir dans des sociétés de qualité, qui ont démontré leur capacité à générer du cash et qui en redistribu­ent à leurs actionnair­es. Pourquoi agir de la sorte ? L’étalement des investisse­ments permet de mieux maîtriser le risque de perte qu'en achetant en une seule fois. En procédant ainsi, on lisse son prix d'acquisitio­n et élimine le risque inhérent à l'investisse­ment « one shot ». Le risque, en bourse, est d'acheter au plus haut et de vendre au plus bas. Or nul ne sait à l’avance quand le marché est au zénith ou au contraire à la cave ; c’est toujours a posteriori qu’on le découvre. Le plus simple est d'ouvrir à la naissance un contrat d'assurance vie au nom de son enfant et de s’engager à y verser une certaine somme chaque mois, en fonction de ses moyens, dans le cadre d'une gestion équilibrée ou dynamique. On peut acheter des actions au travers D’OPC (Sicav et fonds communs de placement) ou dans le cadre d’un mandat où la gestion du portefeuil­le est déléguée à un profession­nel, l’achat de titres en direct étant plutôt réservé à un public averti.

INVESTIR DANS L’IMMOBILIER

Il peut s’avérer tentant d’investir dans une résidence étudiante, à proximité d’un pôle universita­ire, ou des transports en commun permettant de s’y rendre. Le scénario idéal serait de faire coup double, en générant des revenus dans un premier temps puis, en temps deux, dans la perspectiv­e de loger son enfant lorsqu’il effectuera ses études supérieure­s. Cela relève cependant de l’utopie : difficile voire impossible de prédire 10 ou 15 ans à l’avance où son enfant étudiera.

« Pour accompagne­r ses enfants pour de longues études, l’idéal est donc d’agir dès les premiers instants de vie».

Dans le même ordre d’idée, un investisse­ment immobilier en Loi Pinel autorise la location aux descendant­s, contrairem­ent à la loi Duflot à laquelle elle a succédé. Cependant, le loyer doit être conforme aux plafonds imposés par la loi, le locataire ne peut pas toucher d'aides au logement et ne doit pas faire partie du foyer fiscal du ou des bailleurs. Le plus simple peut consister à investir dans l’ancien pour y loger, pendant ses études, son enfant, avant de louer le bien à des tiers après son entrée dans la vie active. Ce qui implique de trouver un bon emplacemen­t et n’exonérera pas parents et enfant à signer un contrat de bail et fixer un loyer entre les parties.

SOLUTIONS POUR LES RETARDATAI­RES

Il se peut toutefois que rien n'ait été mis en place après l’obtention du Bac. Que faire dans ce cas de figure ? La souscripti­on d’un prêt étudiant présente de nombreuses vertus : c’est un moyen de responsabi­liser son enfant, en favorisant son assiduité en cours, sachant que le crédit est souscrit à son nom. Et les taux sont faibles, souvent autour de 1%, donc particuliè­rement attractifs dans un contexte de reprise de l’inflation. La plupart du temps, le fonctionne­ment des prêts étudiants est relativeme­nt flexible : apport personnel facultatif, déblocage des fonds empruntés en plusieurs fois au fil des besoins de financemen­t, report du remboursem­ent ou remboursem­ent anticipé… Les banques n’hésitent pas à faire preuve de souplesse pour conquérir leurs futurs clients. Dans ce cadre, en tant que parent, on peut aider son enfant en se portant garant. Certaines banques proposent aussi un prêt étudiant sans conditions de ressources ni caution parentale, garanti par l’etat. En moyenne, les crédits garantis par l’etat sont souscrits pour une durée de six ans, dont un différé de deux ans entre la fin des études et le début du remboursem­ent. On peut aussi verser à son enfant majeur une pension alimentair­e que l’on peut déduire fiscalemen­t lorsqu’il ou elle n’est pas rattaché(e) au foyer fiscal de ses parents. C’est particuliè­rement avantageux avec un ou deux enfants, quand on est soumis à une tranche supérieure du barème de l’impôt (à 30%, 41% ou 45%).

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L’investisse­ment immobilier est l’une des solutions de financemen­t.
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Le prêt étudiant peut être un moyen de responsabi­liser son enfant.

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