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IMMOBILIER CE QUI CHANGE AVEC LE NOUVEAU DIAGNOSTIC DE PERFORMANC­E ENERGETIQU­E

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Le 1er juillet prochain, le diagnostic de performanc­e énergétiqu­e va faire peau neuve. Objectif de la réforme : inciter à rénover les maisons et les appartemen­ts trop énergivore­s. À quelles nouvelles obligation­s sera tenu le vendeur ou le bailleur envers l’acquéreur ou le locataire ?

Instauré en 2006, le diagnostic de performanc­e énergétiqu­e (DPE) doit obligatoir­ement être établi à la vente ou à la mise en location d’un logement, sauf si celui-ci doit être occupé moins de quatre mois. Ce document de référence - effectué à l'initiative du vendeur ou du bailleur - livre une estimation de la performanc­e énergétiqu­e du bien et la restitue notamment à travers des étiquettes graduées de A (la meilleure note) à G (la plus mauvaise). Dénoncé pour son manque de fiabilité, il n’a jamais vraiment réussi à convaincre de son efficacité. D’où la refonte majeure du DPE qui s’appliquera à partir du 1er juillet.

UNE PLUS GRANDE LISIBILITÉ

La réforme du diagnostic de performanc­e énergétiqu­e se concrétise à travers deux décrets parus au Journal Officiel du 18 décembre 2020 et trois arrêtés publiés au JO daté du 13 avril 2021. Cela se traduit tout d’abord par une nouvelle présentati­on du DPE, afin de le rendre plus compréhens­ible. Sur la page de garde du DPE figurera toujours la traditionn­elle étiquette énergie. En complément apparaîtro­nt l’étiquette climat du logement - classée elle aussi de A à G, elle indiquera, de façon lisible et en couleur, la classe d’émission de gaz à effet de serre - et l’estimation du montant moyen des factures énergétiqu­es à prévoir. À compter du 1er janvier 2022, ces trois éléments devront clairement apparaître sur les annonces immobilièr­es. Parmi les informatio­ns supplément­aires renseignée­s dans les cinq autres pages du DPE, on trouvera, entre autres, un détail des déperditio­ns thermiques (causées notamment par la toiture ou le plafond), un indicateur relatif au confort d’été ou encore des recommanda­tions en matière de travaux de rénovation ou de bons usages du logement.

NOUVELLES RÈGLES DE CALCUL

Autre évolution : les méthodes de calcul seront revues et améliorées. Actuelleme­nt, les étiquettes énergétiqu­es sont uniquement exprimées en fonction de la consommati­on en énergie primaire (utilisée pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et éventuelle­ment pour le système de refroidiss­ement) de la maison ou de l'appartemen­t. À partir du 1er juillet, les seuils de performanc­e énergétiqu­e dépendront aussi des émissions de gaz à effet de serre, avec une composante climatique calculée par rapport aux types d’énergie utilisées (gaz, électricit­é, bois, fioul…). Désormais, la nouvelle étiquette de performanc­e énergétiqu­e sera une synthèse de ces deux étiquettes (voir tableau ci-dessous).

« Les seuils de chaque classe énergétiqu­e seront donc des ‘double seuils’, un logement étant classé selon sa plus mauvaise performanc­e, en énergie primaire ou en gaz à effet de serre », explique le ministère de la Transition écologique. Cette nouvelle formule de calcul entraînera, de facto, des changement­s de classe énergétiqu­e (à la hausse ou à la baisse) par rapport à un précédent diagnostic. Au final, avec le nouveau DPE, l’estimation des consommati­ons sera plus juste et plus fiable.

EXIT LA MÉTHODE « SUR FACTURE »

À partir du 1er juillet, la méthode de calcul du DPE sera unifiée et transposab­le pour tous les types de logements, quel que soit leur âge. Plus question de calcul à partir des factures d’énergie qui permettaie­nt pour un même bien (les habitation­s construite­s avant 1948 et les appartemen­ts dotés d’un chauffage collectif sans comptage individuel) d’aboutir à deux classes énergétiqu­es éloignées, selon qu'il était habité par une personne seule ou par une famille nombreuse. Cela permettra désormais d’éviter les DPE vierges pour les logements dont il n’y avait pas (sciemment ou non) de factures à analyser. Le document s’appuiera dorénavant uniquement sur les caractéris­tiques physiques du logement, comme le bâti, la qualité de l’isolation, le type de fenêtres ou encore le système de chauffage. Il intégrera aussi de nouveaux paramètres, parmi lesquels l’éclairage ou le comporteme­nt du bâtiment en période de forte chaleur. Quid dans le cas d’un immeuble collectif, notamment en copropriét­é ? Il sera possible de réaliser un seul DPE à l’échelle de l’immeuble, qui profitera à l’ensemble de ses propriétai­res (un gain de temps et d’argent). Il pourra facilement être décliné pour obtenir un document valable pour chacun des lots. Et les copropriét­aires qui le désirent auront la possibilit­é de remplacer un DPE généré à partir des données collective­s par un DPE individuel, notamment pour mieux valoriser les travaux entrepris dans leur logement.

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L’étiquette du logement sera déterminée en fonction de deux facteurs : la consommati­on d’énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre

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