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IMMOBILIER POST-COVID

QUELLES TRANSFORMA­TIONS ?

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L’épidémie du nouveau coronaviru­s n’a ni refroidi, ni différé l’envie de propriété immobilièr­e des Français. On a même assisté ces derniers mois à un rebond des ventes de logements anciens, toujours dans un contexte de taux bas. Autres tendances lourdes : le dynamisme confirmé des villes moyennes et le retour en grâce des résidences secondaire­s. Tour d’horizon.

L’épidémie du nouveau coronaviru­s n’a ni refroidi, ni différé l’envie de propriété immobilièr­e des Français. On a même assisté ces derniers mois à un rebond des ventes de logements anciens, toujours dans un contexte de taux bas. Autres tendances lourdes : le dynamisme confirmé des villes moyennes et le retour en grâce des résidences secondaire­s. Tour d’horizon.

D'aucuns avaient imaginé que, compte tenu de la crise sanitaire engendrée par le nouveau coronaviru­s à l’orée du printemps 2020, le marché immobilier allait s'effondrer. Aujourd'hui, force est de constater que le diagnostic parait bien éloigné de ces prédiction­s de Cassandre. Après le creux généré par les premiers épisodes de confinemen­t l’année passée, le rebond est impression­nant. Preuve, une fois encore, que la pierre conserve son statut de valeur refuge auprès des Français. Sauf que la pandémie a modifié la structure même de la demande, faisant ainsi naître de nouvelles perspectiv­es.

RECORD DE VENTES DANS L’ANCIEN, MALGRÉ LA CRISE

La dynamique retrouvée du marché s’est d’abord traduite par le niveau conséquent des volumes de ventes. L’année 2021 a, en effet, démarré sur des chapeaux de roue pour les agences immobilièr­es. Au 31 mars dernier, ce sont 1,08 million de logements anciens qui ont changé de mains sur douze mois dans notre pays, selon l'indice établi en commun par les notaires et l'institut national de la statistiqu­e et des études économique­s (Insee). Rapporté au stock de biens disponible­s, le nombre de transactio­ns a dépassé le pic enregistré fin 2019. Un record porté avant tout par la province, où quelque 900.000 opérations ont été conclues sur la période.

Conséquenc­e directe : des prix tirés vers le haut dans tout le pays, à hauteur de 5,9% sur un an. Un constat observé sur le marché de l’ancien, comme sur celui du neuf. Au premier trimestre de cette année, la progressio­n des prix a davantage été marquée pour les maisons (+6,5%) que pour les appartemen­ts (+5,1%), toujours selon les notaires et l’insee. Cette inclinatio­n pour les maisons

« Ce sont les villes moyennes, situées à proximité des grandes agglomérat­ions, qui séduisent davantage les futurs acquéreurs ».

individuel­les est notamment soutenue par le marché en Île-de-france, où les prix ont bondi de 7,1% sur les trois premiers mois de 2021 (contre +6,8% fin 2020), d’après les derniers chiffres des notaires du Grand Paris. À l'inverse, la montée du prix des appartemen­ts a ralenti dans la région francilien­ne en début d’année (+3,6%, contre +6,1% au dernier trimestre 2020). Selon les prévisions des notaires, la valeur des maisons devrait encore s’apprécier de 4% (3% en tenant compte de la correction des variations saisonnièr­es) en Île-de-france en ce mois de juillet, par rapport à avril.

UN IMPÉRIEUX BESOIN D'ESPACE ET DE VERDURE

Il faut dire qu'après un an de pandémie, une tendance très nette à la recherche de logements avec balcon, jardin ou terrasse, hors des centres-villes, a vu le jour. Longtemps considérés comme accessoire­s, ces espaces extérieurs apparaisse­nt dorénavant comme essentiels (c’est même devenu l’un des premiers critères pour 23% des acheteurs dans le neuf). Cet engouement, qui semblait se dessiner lentement au sortir du premier confinemen­t, s’est depuis nettement confirmé. Un phénomène assurément encouragé par le développem­ent du télétravai­l, qui autorise désormais à se projeter dans un nouveau chez-soi plus éloigné de son bureau.

Contrainte­s financière­s, marché tendu, temps de transport à rallonge… La pandémie a, de facto, conduit à une prise de conscience forte au sein de la population urbaine en général, davantage marquée sur le marché parisien en particulie­r. De là à parler d’un exode massif et durable vers la campagne, il n’y a qu’un pas… qu’un grand nombre d’acteurs du marché immobilier se refusent encore à franchir.

Bien sûr, un certain nombre de Parisiens ont décidé de plier bagage avec la pandémie (les CSP + étant les plus nombreux à déserter la capitale). Mais la plupart n’ont pas changé de région. Les envies de verdure se sont souvent concrétisé­es par l’acquisitio­n d’un logement un peu plus grand en Île-de-france. Cela s’est traduit par une hausse des prix sur un an de 5,8% en Petite Couronne (Hauts-de-seine, Seine-saint-denis, Val-de-marne) et de 4,4% en Grande Couronne (Seine-et-marne, Yvelines, Essonne, Val-d’oise), selon les Notaires du Grand Paris. La tension a, là encore, été plus forte pour les maisons, avec une progressio­n des prix d’environ 7% sur l’ensemble de la région.

LES VILLES MOYENNES TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU

Autre tendance que l'on sentait poindre, mais qui s'est largement accentuée avec la crise sanitaire : l'appétit grandissan­t pour les villes moyennes. Autrefois ringardisé­es, assommées par la désindustr­ialisation et la fermeture des services publics, elles sont aujourd'hui très recherchée­s.

Selon le deuxième baromètre des villes moyennes bénéficiai­res du programme Action coeur de ville (ACV), réalisé par le Conseil supérieur du notariat et publié le 15 juin dernier, ces communes prisées pour leur taille humaine et leurs loyers abordables ont enregistré en 2020 une hausse des ventes de maisons et d’appartemen­ts (296.160 transactio­ns l’an passé, contre 283.290 en 2019). D’importants volumes de ventes ont été observés à Moulins, Sète, Besançon, Pau, Lisieux, Saintes ou encore Autun. Par ailleurs, les notaires font état d’une nette augmentati­on des acquéreurs en provenance d’île-de-france dans les départemen­ts de l’eure, de l’orne et de l’yonne.

Reste que si les habitants des grandes agglomérat­ions rêvent de grands espaces, il n’est pas question pour autant de s’isoler. Ce sont les villes moyennes, situées à proximité des grandes métropoles (à une heure maximum en train) et garantissa­nt une connexion haut débit à Internet (le télétravai­l partiel empêche tout exode lointain), qui séduisent pour l’acquisitio­n de sa nouvelle résidence principale. Une règle qui se vérifie également sur le marché des résidences secondaire­s, qui connaît lui aussi une véritable frénésie chez nombre de citadins traumatisé­s par les confinemen­ts successifs (voir par ailleurs).

DES TAUX DE CRÉDIT TOUJOURS BAS, MAIS…

Si le marché immobilier est à nouveau dynamique, c'est aussi grâce à des taux d’intérêt maintenus au plancher. La remontée constatée au début du premier confinemen­t n'a finalement été qu'éphémère. En mai, les taux de prêt immobilier affichaien­t un taux moyen historique­ment bas de 1,07%, d'après l’observatoi­re Crédit Logement/csa. Et rien ne semble annoncer un revirement à moyen terme.

Malgré les incertitud­es économique­s liées à la crise sanitaire, les banques continuent de soutenir la demande de crédits immobilier­s dans des conditions financière­s attractive­s. Mais elles se montrent toujours plus sélectives. Obtenir un prêt s’avère plus difficile qu’avant la pandémie pour certains profils. Les banques restent fileuses vis-à-vis de ceux qui se présentent sans apport personnel ou qui travaillen­t dans des secteurs fragilisés, notamment.

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Avec la crise sanitaire, les villes moyennes (ici, Pau) attirent les acquéreurs

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