QUI VA PAYER LA FACTURE DE LA PANDÉMIE ?
Le sujet ne va pas manquer d'alimenter les débats de l'élection présidentielle, prévue au printemps 2022. Vaccination et tests pris en charge par l'assurance maladie, filets de sécurité et mesures d'urgence divers et variés à destination des entreprises et des ménages, baisse des rentrées fiscales et sociales… Le coût de la crise de la Covid-19 se chiffre désormais en centaines de milliards d'euros pour les finances publiques, et son montant final ne sera connu, au mieux, qu'en 2023. C'est d'autant plus préoccupant que la trajectoire budgétaire ne cesse de dériver depuis le début des années 1980, sans parvenir à soigner les maux dont souffre le pays. Comme le remarque la commission des finances du Sénat, le déficit public évolue depuis quatre décennies « dans un entonnoir dont les points bas, à raison d'une crise par décennie, sont toujours plus accentués et dont les points hauts se rapprochent de moins en moins de l'équilibre ». En d'autres termes, l'horizon de retour à l'équilibre s'éloigne chaque jour un peu plus. Quelles solutions ? La question de la mise à contribution de ceux qui ont les moyens (les grandes entreprises, les ménages les plus aisés) va forcément se poser ; mais le gouvernement, main sur le coeur, a promis que les impôts n'augmenteraient pas. Celle d'une réforme paramétrique des retraites, en décalant l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, semble prendre corps. Mais l'impopularité qu'elle suscite rend l'exercice compliqué à moins d'un an du scrutin présidentiel. Restent deux sujets essentiels : la réduction de la facture énergétique du pays, que l'accélération de la décarbonation de l'économie est susceptible de favoriser, et la remise à plat des compétences entre secteur privé et sphère publique.