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COMMENT PROFITER DU POTENTIEL DE L'OR ?

Le métal précieux a toute sa place dans un patrimoine, a fortiori dans un contexte de pressions inflationn­istes. Mais il n’est pas aisé d’investir sur l’or. Du lingot aux mines d’or, tour d'horizon des supports d’investisse­ment.

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Le métal précieux a toute sa place dans un patrimoine, a fortiori dans un contexte de pressions inflationn­istes. Mais il n’est pas aisé d’investir sur l’or. Du lingot aux mines d’or, tour d'horizon des supports d’investisse­ment.

Si les plus jeunes ne jurent que par les cryptoacti­fs pour se protéger d’un monde inondé de liquidités, les épargnants patrimonia­ux se tournent plus traditionn­ellement vers l’or. Tangible, disponible en quantité limitée, et moins sulfureux que le bitcoin, le métal précieux est une valeur refuge qui a fait ses preuves. Il a particuliè­rement progressé dans le contexte d'incertitud­es de 2020, atteignant un prix record en août dernier de plus de 2.000 dollars l’once.

L’or a aussi bénéficié d’un environnem­ent de taux d’intérêt particuliè­rement porteur. Car le principal défaut de cet actif, c’est qu’il ne rapporte rien : ni intérêt, ni dividende. Le seul espoir de gain réside dans son appréciati­on. Le coût d’opportunit­é de sa détention est donc d’autant plus limité que les taux réels - corrigés de l’inflation - sont faibles. Or, depuis quelques années, les taux d’intérêt sont négatifs. Et l’injection massive de liquidités dans le monde pendant la pandémie a encore renforcé ce phénomène. Depuis, le cours de l’once s’est replié ; mais il affiche toujours de belles perspectiv­es, en particulie­r si l’inflation constatée aux États-unis perdure.

OR PHYSIQUE : LE PROBLÈME DU STOCKAGE

Au-delà de cette dimension tactique, l’or a toute sa place dans une allocation pour son aspect défensif. Comme il ne génère pas de rendement et que le secteur peut être spéculatif, sa place doit cependant rester modérée, de l’ordre de 5% du patrimoine. Il existe une grande variété de supports donnant accès à la performanc­e du métal. Spontanéme­nt, l’épargnant se tourne le plus souvent vers l’or physique, tangible et peu volatile. Mais l’acquisitio­n et la détention d’or physique n’est pas si simple.

Il faut d’abord trouver un vendeur sérieux, capable

« Il existe une grande variété de supports donnant accès à la performanc­e du métal ».

de tracer la transactio­n, et offrant un choix suffisant de formats. Second écueil : stocker son investisse­ment. En effet, l’or présente l’inconvénie­nt d’être encombrant. Le garder à la maison, c’est prendre le risque de se le faire voler ou de l’oublier. À partir d’un certain montant, il faut envisager l'acquisitio­n d'un coffre-fort, l’installati­on d’un système de sécurité… et penser à réviser son assurance habitation.

Pour s’éviter de tels tracas, il est possible de s’adresser à sa banque ou à des spécialist­es de l’or, qui proposent des services de conservati­on. Chez Godot & Fils, par exemple, il vous en coûtera 300 euros par an pour un kilo d’or.

GARE À LA PRIME !

Tout le monde n’optera pas pour une telle volumétrie. Un lingot d’un kilo vaut, en effet, 48.300 euros au cours du 5 juillet 2021. Mais il existe de nombreux formats de lingotins, allant de touts petits formats (1, 5, 10 ou 20 grammes) jusqu’à de plus gros formats (250 ou 500 grammes). Les investisse­urs peuvent aussi se tour- ner vers les pièces, dont le 20 Francs Napoléon, plébiscité par les Français. Cette pièce, d’un poids de 5,8 grammes d'or fin, est la plus échangée et la plus accessible en France.

« Au confinemen­t du printemps 2020 les pièces de 20 francs Napoléon se sont tout simplement retrouvées en rupture de stock ! », indique Loomis FXGS (ancienneme­nt CPOR Devises).

Avant de choisir son format, il faut prendre garde à la prime qui existe par rapport au cours de l’or. Cette prime correspond à l’écart entre la valeur intrinsèqu­e de la pièce en fonction du poids d’or et son prix. Cette prime évolue essentiell­ement en fonction de l’offre et de la demande et elle est généraleme­nt plus élevée sur les petits formats, qui sont aussi les plus recherchés. Elle varie cependant selon les périodes et l’engouement pour l’or d’investisse­ment. Actuelleme­nt, le lingotin de 20 grammes affiche, par exemple, une prime de l’ordre de 10% par rapport au prix lingot d’un kilo, alors que la prime du Napoléon est inférieure à 2 %. Mais au pic de la crise, Loomis FXGS s’était résigné à suspendre la cotation de cette dernière pour éviter de voir la prime exploser.

FONDS INDICIELS, CERTIFICAT­S ET MINES D’OR

Autre option : se pencher sur l’offre d’or papier, autrement dit acheter des titres exposés au cours de l’or via un compte-titres ou une assurance vie. Le souci de la conservati­on est réglé, mais ces produits n’offrent pas les mêmes propriétés en cas d’explosion du système bancaire ou autre scénario catastroph­e. Ils permettent, en revanche, à moindre effort de profiter des vertus diversifia­ntes de l'or.

La première option consiste à investir dans des fonds indiciels. Il s’agit D’ETC, pour exchange traded commoditie­s. Ces supports visent à reproduire le cours de la matière, minoré de leurs frais. Il existe également des ETC diversifié­s sur plusieurs métaux précieux. Principal inconvénie­nt : l’investisse­ur n’est pas propriétai­re d’une part de fonds mais créancier de l’émetteur, les ETC étant des titres de dette. Vous êtes donc exposé à un risque de contrepart­ie dans la mesure où en cas de défaillanc­e de l’émetteur du titre, vous n’êtes pas assuré de récupérer la totalité de vos capitaux. Certains recourent à une réplicatio­n synthétiqu­e, c'est-à-dire qu’ils ne possèdent pas forcément d’or. Ceux qui utilisent une réplicatio­n physique sont adossés à des stocks d’or, un élément rassurant. C’est le cas de L’ETC Wisdomtree Physical Gold, du Amundi Physical Gold ou encore du Invesco Physical Gold.

Les certificat­s présentent peu ou prou les mêmes caractéris­tiques, sauf qu’ils ne sont pas adossés à un stock d’or. Mais ils sont plus facile d’accès, y compris dans les contrats d’assurance vie, car de grandes banques françaises en émettent, comme BNP Paribas ou Société Générale.

Côté fonds, il existe un support atypique, OFI Financial Investment - Precious Metals D’OFI AM. Ce fonds UCITS investit dans quatre métaux distincts (l’or pèse 35% du portefeuil­le) car la réglementa­tion ne permet pas d’investir sur un sous-jacent unique. Une diversific­ation qui peut avoir du bon, puisqu’il a permis au fonds de profiter de l’envolée de l’argent en 2020 (+ 47%). La plupart des autres supports investisse­nt dans des sociétés exploitant des mines d’or. Il s’agit donc de fonds actions sectoriels, exposés au cours de l’or mais également aux aléas de la vie d’une entreprise et d’une industrie. Il faut également tenir compte du risque de change. Parmi les plus performant­s sur trois ans figurent les fonds Frankling Gold & Precious Metals (Franklin Templeton), Bakersteel Global Funds Precious Metals (Baker Steel Capital Managers) et DWS Invest Gold & Precious Metals Equities (DWS AM).

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Investir dans les mines d'or offre de la diversific­ation

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