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Après des mois de juillet et août plutôt sereins, les actions ont connu un mois de septembre plus erratique sur fond de craintes en provenance de Chine. Simple accident de parcours, ou indication sur la tonalité des marchés pour la fin de l’année, dans un contexte de réduction graduelle du soutien des banques centrales…
Un été en deux temps. Jusqu’en août, les marchés actions ont poursuivi le rallye boursier amorcé en mars 2020, à la faveur de la robustesse économique post-covid, de l’amélioration de la situation sanitaire dans les pays occidentaux et de la poursuite de l’injection massive de liquidités par les banques centrales. Les alertes en provenance de Chine, où le virage politique autoritaire engagé par le président Xi Jinping interroge, ou sur le front de la pandémie du fait du variant Delta, n’ont eu que peu de prise. C’est ainsi que l’indice S&P500 a signé son septième mois consécutif de hausse en août et tous les indices américains, de nouveaux records. Sur le Vieux Continent, la tendance était encore haussière, jusqu’à l’atteinte par le CAC 40 d’un plus haut annuel à 6.913,67 points le 13 août, à quelques encâblures de son record touché le 4 septembre 2000 à 6.922,33 points. Un sommet qu’il n’est pas parvenu à franchir, du fait de l’exposition du CAC 40 aux grandes entreprises du luxe, en écho aux craintes suscitées par un contexte moins porteur dans l’empire du Milieu.
COÛT D'ARRÊT
« Nous avons vécu une reprise économique sur toutes les zones géographiques, l’une des plus puissantes des 50 dernières années, soutenue par le travail des banques centrales pour calmer les marchés d’une part et par les plans de relance d’autres part, dans des proportions jamais vues depuis la sortie de la Seconde Guerre mondiale, observe Nicolas Chéron, stratégiste chez Zonebourse. com. Plus de 10.000 milliards de dollars, soit 10% du PIB mondial, ont été injectés en quelques mois et ont réussi à faire repartir la locomotive de la croissance. C’est ce qui explique les performances macroéconomiques et des indices boursiers au premier semestre. Le troisième trimestre marque manifestement un tournant ».
La parenthèse enchantée de la sortie de crise s’est refermée. Le rouleau compresseur haussier de la Bourse a calé en septembre. Pour la première fois depuis la fin de l’hiver, les indices américains ont terminé un mois dans le rouge, affichant même leur pire performance mensuelle depuis mars
2020, sans pour autant sombrer. « La résilience des marchés est exceptionnelle », observent Jeanmarie Mercadal, directeur des stratégies d’investissement D’OFI Holding, et Éric Bertrand, directeur des gestions D’OFI AM. Mais les sujets d’inquiétude sont nombreux.
ENTRE NORMALISATION ET INFLATION
« Nous entrons dans une phase normalisation de la macro-économie, à une décélération logique après cette reprise historique : les indicateurs se dégradent en Chine et rentrent dans le rang en Europe et aux États-unis, analyse Nicolas Chéron. La conjoncture a connu une courbe en cloche, elle est montée très fort jusqu’à atteindre son sommet au troisième trimestre avant de s’essouffler. Ce phénomène commence à se traduire dans la performance des indices ». La question de la pérennité de la reprise économique est posée, d’autant qu’elle se double d’une vive remontée de l’inflation susceptible de peser sur le pouvoir d’achat des ménages et les marges des entreprises.
« L’inflation ne sera finalement pas si transitoire, constate Alexandre Hezez, stratégiste chez Groupe Richelieu. Comment agiront les banques centrales si les prix devaient croître bien plus longtemps que prévu ? Seront-elles contraintes de normaliser plus rapidement leur action pour contrôler l’inflation ? ». Alexandre
Hezez relève également un risque du côté de la confiance des ménages, américains notamment. « L’accélération des prix de l’énergie et du logement commencent à affecter les consommateurs ; ils pourraient avoir moins d’appétence pour l’immobilier et être moins enclins à se déplacer, alors que la mobilité est cruciale pour le marché de l’emploi », note Alexandre Hezez.
La résorption des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement n’est pas non plus réglée, ce qui alimente le moulin de l’inflation. Un phénomène aggravé par les stratégies « zéro Covid » menées cet été par le Vietnam, certaines provinces chinoises ou l’australie face au variant Delta, alors que ces zones sont au coeur des chaînes logistiques mondiales. Conjuguées à la hausse des tarifs du fret, ces perturbations conduisent les entreprises à répercuter leurs surcoûts dans leurs prix de vente et à des manques à gagner, faute de marchandises à vendre.
Last but not least, la situation de la Chine inquiète à plusieurs égards. La quasi-faillite du promoteur Evergrande, le principal promoteur immobilier local - et mondial - a fait beaucoup de bruit. Mais pour de nombreux observateurs, c’est, avec un peu de recul, un problème avant tout sino-chinois, banques et investisseurs internationaux étant peu exposés, compte tenu de la faible ouverture de la deuxième économie mondiale. Sans écarter totalement tout risque de contagion. Les pénuries d’électricité qui ont touché la Chine ces dernières semaines ont, par ailleurs, conduit à une révision drastique des prévisions de la croissance chinoise aux troisième et quatrième trimestres. Le plus inquiétant réside peut-être dans le tour de vis réglementaire lancé par le Parti communiste.
RISQUES APPRÉHENDÉS
« Tous les risques sont listés, connus, identifiés : les intervenants ont parfaitement conscience de ces problèmes et y sont préparés », relativise Jean-louis Cussac, trader pour compte propre chez Perceval Finance Conseil. Pour ce dernier, les marchés actions font encore preuve d’une « très grande hésitation, marqués par des mouvements extrêmement violents
« Avec le spectre de l’inflation se pose la question de la pérennité de la reprise économique ».
en cours de séance, avec des écarts de plus de 2% en intraday sans actualité particulière ». Pour M. Cussac, ce comportement reflète de la construction du marché, « animé par le trading algorithmique opéré dans le cadre des politiques de gestion des risques mises en place par des hedge fund et des asset managers, sans acheteurs de convictions en face ». Ces évolutions chaotiques pourraient perdurer tant que les marchés actions ne trouveront pas d’intérêts fondamentaux.
« Pour changer de régime, les opérateurs ont besoin de croyances, de convictions, de visibilité. Tant qu’ils n’en ont pas, je pense que nous passerons par une longue période extrêmement erratique, durant laquelle les news vont bouleverser le marché en séance, parfois de façon violente et incompréhensible, sans direction forte, dans une zone entre 6.250 et 6.750 points pour le CAC 40 », estime Jeanlouis Cussac.
La vague de publications trimestrielles qui s’ouvre pourrait-elle changer la donne ? « Le coup de moins bien des indices va être corroboré ou infirmé par les annonces de résultats des semaines à venir, juge Nicolas Chéron. Il sera difficile de faire mieux que les résultats du deuxième trimestre 2021, durant lequel les entreprises américaines ont enregistré des bénéfices à leurs plus hauts historiques. Il serait plutôt logique de voir des publications de chiffres en ligne ou légèrement inférieurs à des attentes élevées et peut-être à des avertissements sur résultats, comme on a commencé à le voir dans le secteur automobile. Après la normalisation macro-économique, celle des résultats des entreprises devrait suivre ».
LES PLANS DE RELANCE EN RELAIS
Pour Alexandre Hezez, ce stress est symptomatique des périodes de forte inflation et de craintes sur la poursuite de la croissance. « Mais des relais ne sont pas pris en compte : les plans de relance vont se mettre en place en 2022. Nous faisons l’hypothèse que la pandémie sera presque terminée l’an prochain : il n’y aura plus de reconfinements, l’offre va pouvoir s’adapter à la demande, les usines vont tourner à plein régime et les banques centrales seront plus à même de normaliser leurs politiques au moment où les plans de relance produiront leurs effets. Nous anticipons un contrechoc d’inflation et des baisses de prix ».
Dans ce contexte, où les taux d’intérêt remonteraient, « les valeurs de croissance, de la tech notamment, qui ont le plus monté depuis mars 2020, seront davantage challengées par les investisseurs ? La période devrait être plus favorable à des titres plus cycliques, liés aux infrastructures, alors que le secteur bancaire va profiter de la remontée des taux ».
Nicolas Chéron croit aussi à des « rotations sectorielles assez fortes », dans des bornes comprises entre 6.200 et 6.900 points pour le CAC 40. Tout en estimant qu’une correction est nécessaire pour trouver de réelles opportunités.