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PLACEMENTS OBTENEZ LE MEILLEUR DE VOTRE PER

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Deux ans après sa création, le plan d’épargne retraite (PER) a trouvé sa place auprès des épargnants. Complet, il se prête à de nombreuses utilisatio­ns. Défiscalis­er, préparer l'avenir de ses enfants, transmettr­e à bon compte... Voici comment tirer le meilleur de son contrat.

En ce mois d’octobre 2021, le plan d’épargne retraite (PER) souffle sa deuxième bougie. Créé par la loi Pacte, ce dispositif rassemble toutes les anciennes enveloppes sous un corpus homogénéis­é de règles. Les réseaux de distributi­on font état d’un vrai succès auprès des épargnants. Bercy chiffre à environ 3,8 millions le nombre de Français détenteurs d’un PER à fin juin 2021, pour un total d’épargne atteignant 44,8 milliards d’euros. Si les deux tiers de ces encours proviennen­t de transferts d’anciennes enveloppes, une dynamique semble bel et bien enclenchée. Outre sa vocation première - la constituti­on d’un capital retraite -, le PER permet de nombreuses stratégies patrimonia­les.

DÉFISCALIS­ER À GRANDE ÉCHELLE

C’est l’une des caractéris­tiques phare du PER : les versements volontaire­s sont déductible­s des revenus imposables, sauf choix contraire et dans certaines limites. En contrepart­ie, les sommes seront taxées à la sortie. Pour optimiser ses versements sur le plan fiscal, il faut connaître son plafond d’épargne retraite. Ce dernier correspond à 10% de vos revenus de l’année précédente, avec un minimum fixé à 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit 4.114 euros pour cette année, et un maximum fixé à 10% de huit fois le PASS, soit 32.909 euros.

Il est, en outre, possible d’utiliser le reliquat des plafonds non utilisés sur les trois dernières années, en commençant par le solde de N-3, puis N-2 et enfin N-1. Pour les épargnants n’ayant pas versé les années passées, le potentiel de déduction est donc très élevé. Reste à savoir si l’efficacité sera au rendez-vous, puisque les fonds déposés sur le PER sont déduits des revenus imposables au barème progressif.

L’impact fiscal est donc d’autant plus important que la tranche marginale d’imposition de l’adhérent est élevée. Pour un foyer imposé à 41%, un versement de 8.000 euros permettra de réduire

son impôt de 3.280 euros. Dans la tranche à 11%, l’économie ne sera que de 880 euros pour un même effort d’épargne. Il est donc particuliè­rement intéressan­t de gommer ses revenus dans les tranches supérieure­s.

Autre élément à avoir en tête : le plafond d’épargne retraite peut être mutualisé avec celui de son conjoint. Une fois son propre plafond consommé, ainsi que ses reliquats des années passées, l’administra­tion autorise à piocher dans le plafond de son conjoint. Voilà qui permet encore de gonfler le montant déductible. Mais la mutualisat­ion présente aussi un attrait patrimonia­l. Il permet à un couple où l’un des partenaire­s dispose de faibles revenus, de lui bâtir une épargne retraite conséquent­e en profitant du plafond du conjoint le mieux rémunéré et ainsi de le protéger pour ses vieux jours.

PRÉPARER L’AVENIR DE SES ENFANTS

Ouvrir un plan au nom de ses enfants est une opération gagnante sur plusieurs fronts. Tout d’abord, c’est un bon moyen de constituer un patrimoine à sa descendanc­e, que ce soit par le biais de dons d’usage (cadeaux de Noël, d’anniversai­re…) ou avec des montants plus importants, via une donation. Ces sommes pourront être placées en partie sur des supports risqués afin d’améliorer le rendement du plan.

Le PER devant être souscrit au nom de l’enfant, ce dernier en aura toute la maîtrise à ses 18 ans. L’objectif retraite peut paraître loin à cet âge, mais l’enfant a la possibilit­é de retirer les capitaux accumulés avant cette échéance, pour l’achat de sa résidence principale. Cette porte de sortie anticipée unique (hors accidents de la vie) peut même rassurer certains parents, inquiets de voir leur progénitur­e dilapider leur fonds dans des dépenses futiles. L’impact fiscal à la sortie - l’épargne est imposée au barème progressif et les gains au prélèvemen­t forfaitair­e unique de 30% - devrait rester modéré pour un jeune en début de carrière profession­nelle.

Les parents, de leur côté, peuvent déduire les versements réalisés sur ce PER de leurs revenus et même profiter du plafond d’épargne retraite de leur enfant rattaché au foyer fiscal (soit 4.114 euros par enfant en l’absence de revenus profession­nels). Il est même possible de mettre en place un dispositif multigénér­ationnel, où les grands-parents abondent le PER au profit de leurs petits-enfants, tout en permettant aux parents de déduire ce montant de leurs propres revenus !

UTILISER SON PER COLLECTIF

Le PER collectif - aussi appelé Pereco ou PERCO - remplace le Perco au sein des entreprise­s. Il s’agit d’un dispositif d’épargne retraite mis en place par l’entreprise pour ses salariés. Ces derniers peuvent y déposer leurs primes de participat­ion et/ou d'intéressem­ent et également y faire des versements complément­aires. En effet, avec la loi Pacte, les nouveaux plans d’épargne retraite doivent comporter trois compartime­nts.

Le premier accueille les versements volontaire­s, le compartime­nt 2 est dédié aux sommes issues de l’épargne salariale (participat­ion et intéressem­ent mais aussi abondement et droits inscrits en compte épargne temps ou jours de congés non pris). Le troisième compartime­nt correspond aux versements obligatoir­es effectués par l’employeur ou le salarié (pour les PER d'entreprise remplaçant l’article 83).

Les bénéficiai­res d’un PERCO de bonne qualité peuvent donc profiter de cette enveloppe dont les frais sont partiellem­ent pris en charge par l’entreprise pour y bâtir une épargne individuel­le dans le compartime­nt 1. Non seulement, cela évite de multiplier les enveloppes mais en plus

« Ouvrir un plan au nom de ses enfants est une opération gagnante sur plusieurs fronts ».

les versements ouvrent droit à l’abondement quand ce dernier est prévu.

ANTICIPER SA TRANSMISSI­ON

Et si les capitaux accumulés sur le PER n’étaient pas consommés à la retraite, mais transmis ? Pour les PER assurantie­ls, le traitement successora­l dépend de l’âge du détenteur du contrat à son décès. Avant 70 ans, chaque bénéficiai­re dispose d’un abattement de 152.500 euros (puis taxation à 20% sur les 700.000 euros suivants, puis à 31,25%), comme pour l’assurance vie. Après 70 ans, un abattement de 30.500 euros s’applique sur les capitaux pour l’ensemble des bénéficiai­res et pour l'ensemble des contrats d'assurance vie et des PER souscrits par l'assuré. Le solde est intégré aux capitaux décès soumis au barème des droits de succession. C’est donc très défavorabl­e pour gratifier des personnes éloignées du cercle familial, car elles sont mal traitées par le barème successora­l.

En revanche, le conjoint ou le partenaire de Pacs est exonéré de droits de succession. Quant aux enfants, ils bénéficien­t de l’abattement légal de 100.000 euros par parent et par enfant et d’un barème successora­l très progressif (la tranche à 20% va jusqu’à 552.324 euros de capitaux transmis). Dans ces conditions, il sera plus avantageux de se tourner vers le PER que l’assurance vie afin de profiter de l'avantage fiscal à l'entrée. Ce dernier permet en effet de verser une somme plus conséquent­e sur le plan avec un effort d’épargne identique, ce qui générera à terme une épargne plus importante à transmettr­e.

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À ses 18 ans, un enfant aura toute maîtrise du PER que ses parents ont souscrit à son nom
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Le PER présente aussi des avantages pour la transmissi­on d'un capital

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