LE POUVOIR D'ACHAT DES RETRAITÉS EN QUESTION
Compte tenu de la flambée des prix de l'énergie, des carburants et des produits d'alimentation engendrée par la conjonction d'une reprise mondiale plus forte que prévu et d'une pénurie de matières premières consécutive notamment aux désordres provoqués par la crise sanitaire, le pouvoir d'achat est au centre de toutes les préoccupations en ce mois d'octobre. Avec une pension moyenne de seulement 1.503 euros bruts par mois (1.393 euros nets de contributions sociales), les retraités français sont particulièrement inquiets de cette poussée inflationniste. Certes, lors de la présentation à la presse du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, Olivier Dussopt, le ministre délégué en charge des Comptes publics, a assuré que le gouvernement n'avait pas de « logique de désindexation » en matière de retraites. Au 1er janvier 2022, les pensions de base devraient donc être revalorisées au niveau de l'inflation, comme Emmanuel Macron s'y est engagé à l'issue du mouvement des Gilets jaunes. Il faudra attendre le 15 novembre pour connaître le taux d'indexation appliqué l'an prochain. De son côté, la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) a proposé +1,1%, alors qu'elle prévoit... +1,5% d'inflation. Comme Olivier Dussopt l'a rappelé, l'exécutif n'est pas obligé de suivre les préconisations de la CCSS. Mais dans tous les cas, le niveau de vie des seniors va être chahuté : pour faire face au déficit causé par la Covid-19, l'agirc-arrco devrait annoncer une revalorisation des pensions complémentaires du privé d'à peine 0,9% au 1er novembre. Une sous-indexation qui fera mal au portemonnaie des salariés retraités, sachant que les retraites Agirc-arrco représentent entre 30% et 60% de leur pension globale.