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COMMENT NE PAS PAYER UN EURO DE TROP ?

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C’est un sport national, à chaque fin d’année : les contribuab­les soumis à une forte pression fiscale tentent d’agir pour diminuer la note l’année suivante. Mais attention ! Pour éviter les déconvenue­s, mieux vaut considérer l’avantage fiscal comme un bonus plutôt qu’une fin en soi.

C’est un sport national, à chaque fin d’année : les contribuab­les soumis à une forte pression fiscale tentent d’agir pour diminuer la note l’année suivante. Mais attention ! Pour éviter les déconvenue­s, mieux vaut considérer l’avantage fiscal comme un bonus plutôt qu’une fin en soi.

Le compte à rebours est lancé. Jusqu’au 31 décembre, chaque dépense compte pour le calcul de l’impôt 2022 basé sur les revenus et charges de 2021. Tour d’horizon de dispositif­s mobilisabl­es et des précaution­s à prendre pour payer moins d’impôt.

PRÉPARER SA RETRAITE AVEC LE PER

C’est LE placement star des deux dernières années. Créé par la loi Pacte, le plan d’épargne retraite (PER) est attractif pour les contribuab­les fortement imposés, car exempté du plafonneme­nt des niches fiscales à 10.000 euros par an. Le titulaire d’un PER a le choix, dès lors qu’il effectue des versements volontaire­s, de déduire ou non les montants versés, dans la limite du plafond figurant sur son avis d’impôt sur le revenu. L’économie d’impôt est proportion­nelle au taux marginal d’imposition (11%, 30%, 41% ou 45%) : plus celui-ci est élevé, plus l’avantage fiscal induit est conséquent. Le PER reste un produit de long terme, avec une sortie au plus tôt à l’âge de la retraite, sauf cas de déblocage anticipé pour accidents de la vie ou acquisitio­n de la résidence principale. Les frais et les conditions de sortie à l’échéance doivent être analysés au peigne fin, la tarificati­on et la souplesse des contrats étant très hétérogène­s.

FAIRE DES TRAVAUX GÉNÉRANT UN DÉFICIT FONCIER

Lorsqu’un propriétai­re bailleur supporte davantage de charges qu’il ne perçoit de revenus locatifs pendant une année, il se trouve en situation de déficit foncier. C’est, par exemple, le cas l’année de la réfection d’une toiture d’un bien mis en location ou à l’occasion d’un investisse­ment dans un bien immobilier ancien nécessitan­t de lourds travaux de rénovation. Ce déficit est déductible

fiscalemen­t en dehors du plafonneme­nt global. Il n’est cependant pas exempt de limitation­s : le déficit foncier peut être imputé sur le revenu global (salaires, pensions, rentes, etc., soumis au barème de l’impôt) dans la limite de 10.700 euros, sauf pour la quote-part correspond­ant à des intérêts d’emprunt. Pour ces derniers, et en cas d’excédent au-delà de 10.700 euros, les sommes peuvent être déduites des revenus locatifs perçus lors des dix années qui suivent.

INVESTIR DANS LA FORÊT

Diversifie­r son patrimoine dans un placement de long terme totalement décorrélé des marchés financiers, en contribuan­t à la séquestrat­ion du carbone, le tout avec un avantage fiscal. Telles sont les vertus de l’investisse­ment un groupement forestier d’investisse­ment (GFI), dont le fonctionne­ment s’apparente à celui d’une société civile de placement immobilier (SCPI), mais qui investit dans des forêts gérées durablemen­t et non dans des immeubles. La souscripti­on de nouvelles parts émises par un groupement forestier ouvre droit à une réduction d’impôt sur le revenu égale à 25% des sommes investies, à condition de conserver ses titres pendant au moins cinq ans et demi. L’investisse­ment est limité à 50.000 euros par an pour une personne seule et à 100.000 euros pour un couple marié ou pacsé. Attention, les espérances de rentabilit­é sont limitées, la performanc­e étant davantage susceptibl­e de provenir des perspectiv­es d’appréciati­on de la valeur des actifs que des dividendes versés.

AJUSTER SON IMPÔT EN TOUTE FIN D’ANNÉE

Au mois de décembre, on a une vision assez claire des revenus perçus sur l’ensemble de l’année écoulée, et donc de l’éventuel solde d’impôt sur le revenu à payer l’année suivante, déduction faite des sommes prélevées à la source au fil de l’eau. Il est possible, à quelques dizaines d’euros près, de réduire ce montant à néant, en souscrivan­t des parts de fonds offrant un avantage fiscal, sous réserve d’accepter de perdre potentiell­ement une partie de sa mise. Ainsi, les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) et les fonds d’investisse­ment de proximité (FIP) offrent, en contrepart­ie de frais de gestion de 3 à 5% annuels et d’un blocage des sommes versées pendant au moins cinq ans, une réduction d’impôt égale à 25% des sommes versées dans les limites annuelles de 12.000 euros pour les personnes seules (24.000 euros en couple). Les fonds les plus accessible­s peuvent être souscrits à partir de 500 euros. La réduction d’impôt est majorée à 30% en cas de souscripti­on de parts d’un FIP Corse ou d’un FIP Outre-mer, lesquels investisse­nt dans des PME situées respective­ment dans l’île de Beauté et dans les départemen­ts ou collectivi­tés ultramarin­s. Une solution similaire existe en recourant à un dispositif fiscal via une SCPI. Ainsi, les SCPI Malraux ou de déficit foncier offrent une réduction d’impôt immédiate, à condition d’accepter un blocage des fonds pendant une quinzaine d’années, voire davantage. Le concept existe aussi dans le cadre du dispositif Pinel, mais la réduction d’impôt associée est étalée sur neuf années. Avant de souscrire, un examen des performanc­es passées du gérant et des conditions de sortie (liquidité, fiscalité) s’impose.

CAPITALISE­R SES GAINS

Pourquoi percevoir des revenus dont on n’a pas besoin et payer les impôts afférents ? L’état français offre aux épargnants une palette d’outils permettant de piloter sa fiscalité tout en faisant fructifier son patrimoine à long terme. Le principe ? Il s’agit d’encapsuler ses placements dans des enveloppes de détention des avoirs financiers et de ne passer par la case fiscale qu’en cas de besoin. Autrement dit, le titulaire d’un tel contrat bénéficie d’une absence d’imposition sur les gains tant qu’il ne procède à aucun retrait. Cela permet d’effectuer des arbitrages (passage d’un support financier à l’autre) sans imposition sur la plus-value. Cette logique de capitalisa­tion des gains se décline dans l’assurance vie, le contrat de capitalisa­tion, le PER et le PEA. Elle s’applique aussi aux détenteurs de sociétés holding patrimonia­les.

Plan épargne retraite, déficit foncier, dons à des oeuvres… : jusqu’au 31 décembre, chaque dépense compte pour le calcul de l’impôt 2022 basé sur les revenus et charges de 2021 ».

DONNER À DES OEUVRES

Dispositif fiscal le plus couramment utilisé par les Français, la réduction d’impôt pour dons aux oeuvres et fondations ou associatio­ns reconnues d’utilité publique ouvre droit à une réduction d’impôt égale à 66% des sommes versées, dans la limite d’un plafond de dons représenta­nt 20% du revenu imposable. Pour un don à un organisme d’aide aux personnes en difficulté, la réduction d’impôt est portée à 75% pour les 1.000 premiers euros versés jusqu’au 31 décembre.

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L'achat de parts d'un Groupement forestier d’investisse­ment permet de bénéficier d’une réduction d’impôts de 25% du montant investi
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