PER : BERCY S'ATTAQUE AUX FRAIS
Le plan d'épargne retraite (PER) est un succès indéniable avec près de 45 milliards d'euros d'avoirs à fin juin, dont près de 30 milliards pour les seuls PER individuels ou PERIN. Plus de 80% de cette somme provient de transferts issus des anciennes générations de produits d'épargne retraite, le plan d'épargne retraite populaire (PERP) et le contrat Madelin pour les non-salariés. Une aubaine pour les assureurs comme pour les épargnants, qui disposent de contrats modernes et adaptés à une détention longue. C'est aussi, pour ne pas dire surtout, un excellent moyen de bénéficier d'une déduction fiscale sur les versements volontaires. Un avantage qui ravira les contribuables soumis à une forte pression fiscale, situés dans les tranches d'impôt à 30%, 41% ou 45%. Seule ombre au tableau, et non des moindres : les tarifs des PERIN, épinglés cet été dans un rapport du Comité consultatif du secteur financier (CCSF). Première critique que l'on peut émettre : l'empilement des frais et leur structure les rend difficilement comparables, ce qui nuit au choix éclairé des épargnants. Surtout, la tarification des PER individuels est jugée « excessive » par le ministre de l'économie et des Finances, Bruno Le Maire. Le locataire de Bercy a affiché la ferme intention de « prendre les mesures nécessaires pour que les frais soient moins élevés ». Pour l'heure, il est question de s'atteler à une transparence et une comparabilité accrues, en invitant les compagnies d'assurance à faire preuve de bonne volonté, au travers d'un « accord de place ». Concrètement, il est question d'afficher une colonne récapitulative des lignes de frais début 2022, à la fois dans la documentation précontractuelle (avant la souscription) et en cours de vie du contrat.