Quatre thèmes ISR qui émergent
L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Le modèle de l’économie circulaire vise à minimiser la consommation de ressources non renouvelables et la quantité de déchets. Les fonds se réclamant de ce thème ne s’intéressent pas seulement aux entreprises apportant des solutions de recyclage mais aussi à toutes celles qui permettent d’augmenter la durée de vie d’un bien, par le recours au partage, à la réutilisation et à la réparation des produits, ainsi qu’aux sociétés déployant des solutions pour optimiser l’utilisation des ressources. L’offre de fonds est encore limitée à une poignée, que l’on trouve chez Blackrock, Candriam, Robeco et aussi chez BNP Paribas AM sous la forme d’un ETF (fonds indiciel coté). Le sujet de l’économie circulaire est au coeur de la lutte contre le réchauffement climatique et fait, à ce titre, partie du « green deal » de la Commission européenne. Ce qui devrait porter ce thème sur les marchés.
LE CAPITAL HUMAIN
La notion recouvre tout ce qui a trait au développement des connaissances, des aptitudes et du bienêtre des collaborateurs au sein de l’entreprise. Sycomore AM aborde cette thématique via son fonds Happy@work par exemple. Quelques supports se limitent à l’angle de l’éducation (CPR Invest-education, Crédit Suisse Edutainment Equity Fund, Sycomore Global Education notamment). Enfin, en mai dernier, Edmond de Rothschild AM a lancé une stratégie spécifiquement consacrée au capital humain (Edmond de Rothschild Fund Human Capital), centrée à la fois sur les pratiques sociales des entreprises, en matière de formation notamment, mais aussi sur les sociétés dont l’activité répond aux enjeux du capital humain : l’éducation, l’accumulation de savoirs ou encore la protection des salariés.
LA LUTTE CONTRE LES INÉGALITÉS DANS LE MONDE
La crise du Covid-19 a mis en exergue la question des inégalités dans le monde. Si quelques fonds adressent l’égalité homme-femme, rares sont ceux ciblant explicitement la réduction des inégalités. CPR AM a lancé une stratégie originale sur le sujet en mars 2020 : CPR Invest Social Impact. Les entreprises sont sélectionnées selon « leur participation à l’effort de réduction des inégalités dans leur pays d’origine », indique la société de gestion. Pour un produit d’actions internationales, cela signifie que le gérant n’a pas les mêmes attentes envers une société française ou indienne, en fonction du niveau d’inégalité du pays dans lequel elles évoluent. D’autres initiatives sont à souligner : Axa IM a transformé un produit « Women Enpowerment » pour l’élargir au progrès social ; BNP Paribas AM propose aussi un fonds « Inclusive Growth ».
LA BIODIVERSITÉ
Il s’agit d’un sujet qui monte, dans le sillage de la question climatique. La biodiversité est, à ce stade, surtout abordée sous l’angle de l’exclusion. « L’épuisement du capital naturel et les atteintes à la biodiversité sont plus difficilement quantifiables que les émissions de gaz à effet de serre générées par l’exploitation des énergies fossiles, souligne Novethic dans sa dernière étude sur les fonds verts. C’est pourquoi, au lieu d’exclure des secteurs entiers, les sociétés de gestion qui cherchent à limiter les atteintes au capital naturel élaborent généralement des politiques avec des critères qualitatifs pour déterminer, au sein de certains secteurs connus pour leurs impacts négatifs, quelles entreprises doivent être exclues des portefeuilles. » À noter l'existence d’un fonds sur le capital naturel chez Lombard Odier et du support Ecosystem Restoration chez BNP Paribas AM, qui vise à « prévenir, interrompre et inverser la dégradation des océans, des terres et des communautés urbaines », selon le gestionnaire.