PAS DE RÉFORME DES RETRAITES : MÊME PAS MAL !
Cette fois, on en est sûr : la réforme des retraites ne se fera pas sous ce quinquennat. Emmanuel Macron a annoncé, le 9 novembre dernier, que, compte tenu de la crise sanitaire, du « souhait unanime exprimé par les organisations syndicales et professionnelles de concentrer les efforts sur la reprise » et du « besoin de concorde dans ce moment que vit notre Nation », le chantier était repoussé après l'élection présidentielle de 2022. Et encore : non seulement il faudrait pour cela que le chef de l'état actuel soit réélu, mais il semble que son projet « systémique » (réformant le système) sera nettement édulcoré. Si les régimes spéciaux seraient supprimés, l'idée d'un système unique en points semble être abandonnée. Et l'alignement de la quarantaine de régimes de retraite sur celui des salariés du secteur privé ne s'appliquerait que pour les nouvelles générations. Ses effets ne se feraient donc sentir que dans... plus de 40 ans (il faut 43 ans de cotisations aux actifs nés à partir de 1973 pour justifier d'une carrière complète). Une réforme qui fera pshiiit.
Mais pas sûr que cela soit si grave. Comme l'a souligné le Conseil d'orientation des retraites (COR) dans son rapport annuel présenté le 10 juin, la part des dépenses de retraite dans le produit intérieur brut (PIB) va, automatiquement, baisser jusqu'en 2070. Le vieillissement de la population va être compensé par le recul de l'âge effectif de départ à la retraite. Même si l'âge minimum de départ reste fixé à 62 ans, les Français vont devoir partir, sous l'effet des réformes passées, à 64 ans pour disposer de tous leurs trimestres. Sans compter que l'emploi des seniors augmente doucement, mais sûrement depuis 2010. Une réforme ? Pour quoi faire ?