UN GEL QUI « PASS » MAL

Cette année encore, le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) n'a pas été augmenté. Il s'élève à 41.136 euros en 2022, comme en 2021 et 2020. Normalement, le PASS est revalorisé, le 1er janvier, en fonction de l'évolution du salaire moyen par tête (SMPT), qui correspond au salaire moyen du secteur marchand non agricole. Mais au lieu de progresser, le SMPT a reculé en 2020 et 2021, sous l'effet du recours massif au chômage partiel à cause du Covid. Le PASS aurait donc dû baisser en 2021 et 2022, si la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2021 n'avait instauré une mesure plancher qui prévoit que la valeur de ce plafond ne peut être inférieure à celle de l'année passée. Les assiettes de cotisation vieillesse étant fixées par rapport au PASS, les Français auraient acquis moins de droits à la retraite en 2021 et 2022. Inacceptable ! Si ce nouveau gel représente donc un moindre mal pour les cotisants, il ne constitue pas, en revanche, une bonne nouvelle pour les épargnants. Le PASS sert en effet à déterminer les plafonds de déduction fiscale des contrats d'épargne retraite. Comme l'an dernier, les souscripteurs pourront déduire les cotisations de leur revenu imposable à hauteur de 4.113 euros (10% du PASS) ou, s'ils sont actifs, de 32.908 euros (10% des revenus professionnels dans la limite de huit PASS). Ils peuvent se consoler en se disant que 32.908 euros constitue une belle somme. Surtout, ils ne doivent pas oublier qu'ils peuvent cumuler à leur plafond de 2022 les éventuels reliquats de leur enveloppe fiscale des trois années précédentes. Et s'ils sont mariés ou pacsés, ils peuvent également exploiter à leur compte le plafond non utilisé de leur conjoint ou partenaire. De jolis tours de PASS-PASS.