Une thématique imposée par les hausses de prix
Tous bords politiques confondus, le pouvoir d’achat a été le thème principal de cette campagne présidentielle. Alors que l’insee table sur une inflation de 4% cette année - l’augmentation post-covid des prix de l’énergie et de l’alimentation ayant été aggravée en début d’année par le conflit armé entre la Russie et l’ukraine -, les candidats rivalisent de propositions pour répondre aux inquiétudes des ménages français.
LES SALAIRES AU COEUR DES PROGRAMMES
La question des salaires demeure en bonne place dans le programme de tous les prétendants à l’élysée. Avec des approches variables toutefois. Concernant les faibles salaires, la gauche met l'accent sur la nécessité d’augmenter le Smic, au-delà de la revalorisation mécanique annuelle. Une hausse prévue, là encore, dans des proportions variables. Jean-luc Mélenchon
(LFI) est rejoint par Jean Lassalle (Résistons!) pour proposer un salaire minimum à 1.400 euros net par mois, soit une hausse de 10% environ par rapport au niveau actuel. De son côté, Anne Hidalgo (PS) veut le porter à environ 1.450 euros net par mois.
Fabien Roussel (PCF) et Yannick Jadot (EELV) envisagent de le fixer à 1.500 euros net mensuel (de suite pour l’un, d’ici la fin du prochain quinquennat pour l’autre). Philippe Poutou (NPA) entend le rehausser à 1.800 euros, indexer les salaires sur le montant de l'inflation et instaurer un « présalaire d’autonomie » pour les 18-25 ans. Enfin, Nathalie Arthaud (LO) vise un Smic à 2.000 euros net.
Alors que le président sortant Emmanuel Macron
(LREM) écarte toujours l’idée d’un coup de pouce pour le Smic (pour ne pas risquer de « détruire des emplois »), certains candidats classés à droite sur l’échiquier politique font de même. Nicolas Dupontaignan (DLF), Marine Le Pen (RN) et Éric Zemmour
(Reconquête!) optent pour une hausse généralisée du revenu des plus modestes, via une baisse des cotisations ou des impôts sociaux. L’ancienne finaliste de la présidentielle 2017 entend, par exemple, exonérer de cotisations patronales les entreprises qui augmenteront de 10% les salaires de ceux qui gagnent jusqu’à trois Smic. De son côté, Valérie Pécresse (LR) prévoit de revaloriser de 10% sur cinq ans les salaires mensuels allant jusqu’à 2.800 euros net.
ÉNERGIE, CARBURANT : PAS QUE DES PISTES FISCALES
Pour lutter contre la flambée des tarifs de l’énergie et des carburants, nombre de candidats proposent de faire évoluer les taxes afférentes. Mais d’autres idées émergent. Le programme de l’écologiste Yannick Jadot prévoit de faire bénéficier six millions de ménages d'un chèque énergie d'un montant de 400 euros. L’insoumis Jean-luc Mélenchon envisage la gratuité totale pour les premiers kilowattheures d’électricité et mètres cubes d'eau consommés. À l’instar de Anne Hidalgo, de Nicolas Dupont-aignan ou d’éric Zemmour, il compte geler les prix à la pompe au niveau d’avant la crise ukrainienne : le plafonnement évoqué oscille, selon les prétendants, entre 1,40 et 1,80 euro le litre. Emmanuel Macron a, lui, promis « d’améliorer » les aides gouvernementales. Le candidat de Reconquête! entend « faire rembourser par les entreprises 50% des frais de carburant de leurs salariés pour leur domicile-travail ».
PEU D’ANNONCES SUR LE COMPTE ÉPARGNE TEMPS
Outre la promesse, en cas de réélection, de tripler la « prime exceptionnelle de pouvoir d'achat » qui porte son nom, Emmanuel Macron entend aussi réformer le compte épargne temps (CET) en le rendant « universel », mais aussi « portable » d'une entreprise à l'autre et surtout « transformable » en temps ou en argent. Son adversaire LR Valérie Pécresse suggère, de son côté, de « convertir les RTT en salaire ».