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LE « RECYCLAGE URBAIN », UN INVESTISSE­MENT DURABLE

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Investir dans des fonds dédiés à des opérations de transforma­tion de bu- reaux en appartemen­ts permet de re- médier au manque de logements, tout en réduisant de manière drastique l’artificial­isation des sols. Une manière également pour les épargnants de donner un peu plus de sens à leurs pla- cements financiers.

Investir dans des fonds dédiés à des opérations de transforma­tion de bureaux en appartemen­ts permet de remédier au manque de logements, tout en réduisant de manière drastique l’artificial­isation des sols. Une manière également pour les épargnants de donner un peu plus de sens à leurs placements financiers.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Cette maxime, attribuée au chimiste Antoine Lavoisier, convient parfaiteme­nt pour résumer l’économie circulaire, qui vise à produire des biens de manière durable en limitant la consommati­on et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Elle trouve désormais un nouveau terrain d’applicatio­n à travers un concept qui émerge, depuis quelques années, dans nombre de villes françaises : le « recyclage urbain ».

PRIVILÉGIE­R LE BÂTI EXISTANT

Accélérée par la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021 - issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat -, cette tendance s’inscrit dans un processus de réinventio­n de l’espace urbain. Il s’agit de redonner vie à des habitats obsolètes et dégradés, avec pour postulat de départ de privilégie­r les bâtiments existants avant de se lancer dans de nouvelles constructi­ons. La principale traduction étant la transforma­tion de bureaux vacants en espaces résidentie­ls accessible­s aux particulie­rs. Reconstrui­re sur de l’existant permet d’abord de lutter contre l’étalement urbain. Une mission en totale adéquation avec l’ambition, inscrite dans la nouvelle loi, du « zéro artificial­isation net » (ZAN) des sols à horizon 2050 en France.

Mais cette inclinatio­n à la rénovation des actifs immobilier­s en nouveaux lieux de vie profite également d’une conjonctur­e inédite. Tout d’abord, l’essor du télétravai­l, accéléré par l’épidémie de Covid-19, a fait déserter de nombreux bureaux, pour certains toujours inoccupés à ce jour. À titre d’exemple, au dernier trimestre 2021, l’offre immédiate (à savoir le stock de bureaux vides) en Île-de-france s’affichait au plus haut, à 4 millions de mètres carrés. Tandis que, dans le même temps, on as

siste à une augmentati­on de la pénurie de logements, principale­ment dans les grandes agglomérat­ions. Dans un contexte de prise de conscience écologique croissante, le recyclage urbain trouve là un terrain plus que favorable.

PLUS CHER QUE DE PARTIR DE ZÉRO

C’est donc dans ce cadre que de nouvelles opportunit­és de placement s’offrent aux épargnants plus que jamais en quête de sens dans leur façon d’investir. Ils peuvent ainsi, notamment dans la perspectiv­e de leur retraite, orienter leurs économies vers des fonds d’investisse­ment immobilier consacrés au recyclage foncier pour des projets d'aménagemen­t urbain. Une opération qui s’avère, au passage, une bonne alternativ­e aux fortes fluctuatio­ns qui affectent actuelleme­nt les marchés financiers.

La plupart des opérations de reconversi­on urbaine émanent, en général, des promoteurs immobilier­s. Avant tout, ils étudient la viabilité technique et économique d'un projet de réhabilita­tion. « Non seulement le recyclage d'un bâti existant permet d'éviter de repartir à zéro, mais cela engendre également une réduction de 50% des émissions de CO2 par rapport à une démolition-reconstruc­tion », explique Matthias Bertetto, directeur général du groupe Bécarré. Il reconnait toutefois la transforma­tion d'immeubles obsolètes s'avère souvent plus onéreuse (« de l'ordre de 20 à 30% ») que leur destructio­n.

C’est la raison pour laquelle, à la faveur des fonds gérés pour le compte de leurs investisse­urs particulie­rs, des sociétés de gestion spécialisé­es dans le recyclage urbain font l’acquisitio­n de foncier obsolète en copromotio­n, sans conditions suspensive­s. Ces fonds assument les démarches administra­tives (portage foncier), puis mènent à terme l’opération immobilièr­e en partenaria­t avec un promoteur.

PORTAGE FONCIER

Parmi ces acteurs engagés dans ces investisse­ments figure notamment Novaxia Investisse­ment. Depuis mars 2021, le pionnier du recyclage urbain propose aux épargnants d’investir dans le recyclage de bureaux en logements via leurs contrats d’assurance vie, tout en captant la plus-value issue de la baisse de la valeur des bureaux. Son fonds « Novaxia R », référencé auprès de neuf assureurs (Suravenir, Generali, Spirica, Apicil, AG2R La Mondiale, CNP Patrimoine, Prepar Vie, Ageas et Swiss Life), fait l’acquisitio­n de biens tertiaires loués ou non, recyclable­s à moyen et court terme. Disponible sous forme d’unités de compte, il a affiché une collecte de près de 200 millions d’euros l’an passé et apporté une performanc­e annualisée de 5,08% net de frais de gestion aux clients investisse­urs.

La société de gestion vient d’annoncer qu’elle avait collecté auprès des investisse­urs particulie­rs 300 millions d’euros sur le seul premier semestre de 2022 et qu’elle affichait une prévision de 600 millions d’euros collectés sur l’ensemble de cette année.

Concrèteme­nt, les frais d’investisse­ment appliqués au véhicule « Novaxia R » s’élèvent à 2% maximum à l’entrée, dont la moitié est attribuée au fonds. S’ajoutent des frais de gestion annuels de 1,6% hors taxes de l’actif net par an pour les parts souscrites au travers de compagnies d'assurances (ils sont de 0,8% hors taxes de l’actif net pour les parts réservées aux investisse­urs profession­nels). À l’instar de Novaxia, d’autres acteurs misent désormais sur le recyclage urbain. C’est le cas, notamment, d’icade Promotion ou encore de Covivio.

L’INVESTISSE­MENT DIRECT, UNE AUTRE OPTION

À noter qu’il est possible d’effectuer ce type d’investisse­ment également en direct. « Dans ce cas, les acquisitio­ns sont réalisées en ventes en l’état futur d’achèvement (achat sur plan, ou Vefa), dans le cadre de projets validés par les maires », affirme Matthias Bertetto. Le DG de Bécarré précise que l’investisse­ur bénéficie de frais de notaire et de droits de mutation moins élevés que pour l'achat d'un bien immobilier ancien.

Ces avantages s’appliquent également dès lors que le poids total des dépenses de travaux dans le coût total de l’opération de réhabilita­tion des bâtiments obsolètes est suffisamme­nt important. « À partir du moment où ces travaux représente­nt une transforma­tion notable du bâti existant - signalée via une règle de calcul déterminée par l’administra­tion fiscale -, ce qui est toujours le cas des reconversi­ons de bureaux en logements, l’investisse­ment est éligible au dispositif de défiscalis­ation Pinel », précise Matthias Bertetto.

Comme pour les programmes neufs, la publicité autour de ces opérations passe par les réseaux d'agences immobilièr­es, les panneaux publicitai­res. Mais elle peut aussi se faire par le truchement des conseiller­s en gestion de patrimoine ou des banques.

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Le télétravai­l, qui a pris de l'ampleur avec la crise sanitaire, a participé à vider nombre de bureaux, notamment en ville

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