PER, UN SUCCÈS PRÉVISIBLE
Le 1er octobre 2019, le plan d'épargne retraite (PER) faisait son apparition, quelques mois après la promulgation de la loi Pacte promue par le ministre de l'économie Bruno Le Maire. Trois ans plus tard, force est de constater que le PER s'est imposé comme un produit incontournable dans le paysage de l'épargne financière en
France. Il fait désormais partie intégrante de la palette d'outils proposés par les conseillers financiers, au même titre que l'assurance vie. Une importance qui se traduit dans les chiffres. D'après les données publiées par Bercy, le PER comptait au 30 juin dernier plus de
6 millions de titulaires et 70 milliards d'euros d'encours (69,6 milliards précisément), soit respectivement 3 millions et 20 milliards de plus que les objectifs initiaux, fixés à fin 2022.
Ce bilan flatteur est tout sauf une surprise. La modernisation apportée par la loi Pacte, qui a levé la plupart des freins à l'adoption de l'épargne retraite (sortie en capital désormais possible, déblocage anticipé pour l'acquisition de la résidence principale), ajoutée à la déductibilité des versements volontaires effectués par les individus, en fait un produit facile à vendre dans un pays où les prélèvements obligatoires pèsent pour environ 45% de la richesse nationale. La transférabilité a également facilité son adoption, près de 80% des encours d'épargne étant pour l'heure issue des anciennes formules qu'il n'est plus possible de souscrire depuis le 1er octobre 2020. Tout particulier ou entreprise s'intéressant au sujet et désirant un produit dédié n'a pas d'autre choix aujourd'hui que de souscrire un PER. Ce succès ne doit cependant pas masquer les écueils du PER. À trois exceptions près, le marché du PER individuels reste tenu par les compagnies d'assurance. Une concurrence, pourtant voulue par le législateur en 2019, dont l'insuffisance se traduit dans des tarifs globalement chers lorsqu'on cumule les différentes couches de frais.