Micro Pratique

Sans les mains !

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Déjà présente le mois dernier dans notre dossier « Apple contre Google au volant », qui mettait en lumière les systèmes d’infotainme­nt, la Nissan Leaf est aussi une voiture autonome, dans laquelle nous avons eu plaisir à nous laisser « conduire ». La boîte automatiqu­e, c’est l’arme absolue pour rouler zen. En ville, sur route, le chauffeur peut se concentrer sur sa conduite, de quoi faire baisser son niveau de stress. Le mode parking automatiqu­e est aussi une façon de limiter les angoisses de cer tains conducteur­s. Quand sur l’A4, en milieu d’après-midi dans une circulatio­n fluide, il nous a fallu lâcher les mains… cela nous a rappelé cer tains souvenirs d’ado à vélo : paumes humides, petit frisson dans le cou, et puis on se lance ! Et ? Rien, enfin si un coeur qui bat vite et une Nissan Leaf qui, une fois en mode autonome, bascule son affichage pour valider un a un ses systèmes de contrôle. D’un coup tout est ver t et le volant tourne librement sous nos mains. Calée dans sa file, elle se bloque à bonne distance de la voiture qui nous précède ; du pouce droit, en trois pressions on peut faire varier cette distance, et la voiture tentera de la garder par la suite. Pour la vitesse, c’est comme un régulateur classique, on valide la vitesse actuelle ou on l’augmente/réduit via le commodo. Bien évidemment, la direction assistée électrique complète l’ensemble. Nissan utilise les capteurs mécaniques de la voiture (angle des roues, vitesse…) mais aussi sa vision à 360 degrés et ses différents radars, le tout marié à une intelligen­ce ar tificielle. Sur la par tie gauche de l’écran de bord, on voit clairement que la voiture se cale sur les marquages au sol et leur bonne lecture s’affiche en ver t au lieu du gris en mode recherche. Encore étonné de votre première courbe où la voiture glisse sans bruit (et oui, la Leaf est électrique), la voici qui freine pour conserver ses distances car un véhicule vient de se glisser entre nous et celui qui précède. Forte impression à bord, mais aussi première frayeur car un bip résonne, les lignes vertes au tableau de bord passent immédiatem­ent en gris et la voiture nous rend la main. Surpris par cette alerte, que nous finirons après quelques jours par trouver trèstrop discrète, le conducteur se crispe un peu sur le volant. Pourquoi ce retour au mode humain ? Simplement parce que dans le virage, de la boue s’est accumulée contre le muret de droite cachant la lecture de la bande blanche. Nous retrouvero­ns le problème sur la file de gauche du périphériq­ue parisien qui, à de nombreuses reprises, se passe de cette bande le long du muret de gauche, mais aussi sur les portions de routes où par usure, non-entretien ou simplement travaux, le marquage au sol est absent ou for tement dégradé. L’autonomie de niveau 3 n’aime pas l’état du réseau routier français. Quand tout fonctionne, la Leaf impression­ne. Principale­ment par ses capacités à rester au coeur de sa file, de nombreuses concurrent­es font du slalom dans leur file ; une sor te de mouvement perpétuel, elles vont doucement vers la limite gauche de la file, puis vont progressiv­ement revenir au centre et finir à droite, et là le mouvement repar t dans l’autre sens. Avec la Leaf, cette oscillatio­n est absente, on file droit. Précisons toute de même que Nissan est prudent : le conducteur ne peut pas vraiment enlever les mains du volant, très vite une aler te sonore et visuelle rappelle que vous devez rester capitaine à bord avec vos mains bien positionné­es. Si l’on oublie (volontaire­ment ou non, car un malaise du conducteur est toujours possible), les alarmes vont se faire plus insistante­s, et pour finir la voiture va décider de « vous » mettre au mieux de ses capacités en sécurité : elle freine progressiv­ement, finit par s’immobilise­r et allumer ses feux de détresse. Joueurs que nous sommes, nous avons testé la fonction sur une por tion de route à la circulatio­n rare et, sur tout, sans laisser la voiture aller jusqu’à l’arrêt. Au final, c’est rassurant comme comporteme­nt ! Ce simple niveau 3 d’autonomie finit par séduire, même si le fait de n’avoir que les mains sur le volant et non de tenir ce dernier sur les premiers kilomètres, les premières fois, les premières heures c’est for tement per turbant. Tout au plus, sur une voiture technologi­que comme la Leaf, nous aurions aimé que l’aler te pour une reprise des commandes s’affiche en mode « tête » haute sur un écran bien visible sans que le conducteur n’ait à baisser les yeux sur le tableau de bord et avec un signal sonore différent de celui des autres aler tes. Cela dit, nous pouvons fièrement le dire : on a lâché les mains !

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Autonomie de niveau 3, la voiture tient sa file, sa vitesse, ses distances de sécurité et vous met presque en position de passager.

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