Ne m’appelez plus drone…
Avec l’Anafi, Parrot fait le pari de la caméra volante et non du drone doté d’une caméra. Quelle différence ?
Vive le vent…
Le décollage est automatique via le bouton de l’écran ou via le Controller, mais il peut aussi être un décollage dynamique, puisque l’Anafi détecte qu’il est porté en main et, dans ce cas, il propose un décollage… jeté depuis cette dernière. C’est efficace, le drone s’envole, se stabilise et si l’air est un peu frais et le vent présent, vous allez comme nous vite découvrir que la stabilisation de l’image n’est pas un vain mot. On regarde avec étonnement le drone s’incliner pour lutter contre le vent, et la caméra continuer à proposer une image cadrée et stable. Lors de notre test, des rafales de vent de plus de 25 km/h étaient au programme et un vent stabilisé à plus de 10 km/ h : de quoi secouer un peu nos images ! Mais il n’en sera rien. Lors des tests suivants, notamment après le passage d’un front froid, les rafales à presque 40 km/h n’empêcheront ni le vol, ni les images de bonne qualité. Chaque mode de « pilotage lié à l’image » propose des « figures » . Chaque figure se lance depuis l’interface tactile de Freeflight6 et permet d’offrir un effet cinéma assez sympathique. Malgré tout, c’est peut-être ici que l’on touche du doigt LA limite de l’Anafi. En effet, Parrot maîtrise parfaitement les commandes de vol et la caméra volante offre un vol fluide et des images de qualité dans une majorité des cas, le pilote étant souvent à l’origine des soucis de tournage. Mais le problème, c’est que l’Anafi sait vous suivre, faire un panoramique autour d’un point sélectionné sur l’écran ou naviguer vers un point donné, mais il le fait à l’aveugle ! Aucun capteur de proximité ne vient protéger l’appareil et son environnement. Ainsi si le drone suit vos mouvements en vous filmant sur un chemin, un buisson, un arbre, ou un humain se trouvant sur sa route ne déclencheront ni alarme, ni mouvement d’évitement ! Un point que l’on aimerait voir corrigé par le constructeur français ou mis à jour dans une version Pro de l’Anafi, car la concurrence – il est vrai à des prix bien plus élevés – propose cette solution de détection des collisions. Une fois l e vol terminé, l a récupération des données peut enfin se faire batterie
vide puisqu’il n’est plus indispensable de connecter le drone. On peut aussi enlever la batterie et utiliser la carte Micro SD dans son PC pour récupérer les fichiers. Comme nous l’avions dit, un film 4K dépasse la quantité de stockage proposée de base avant d’avoir épuisé les capacités de vol de la machine. Il faut aussi une machine puissante pour exploiter et exporter les vidéos réalisées. De ce côté, l es i mages sont belles, stables, fluides, et il est rare de ne pas y trouver son compte. Là où le BeBop 2, malgré ses améliorations constantes, proposait des images nettes, mais pas toujours piquées et parfaites, l’Anafi le fait et signe une superbe réalisation. Au final, on retiendra de nos vols et de cette machine que Parrot a raison cette fois : c’est une caméra volante que la marque propose.
La 4K change tout
On aime la qualité du capteur, la finition du produit, l’ensemble avec le SkyController et surtout la simplicité d’usage qui permet à tous les utilisateurs de le prendre en main. Au chapitre des regrets, notons l’absence dans le pack de base d’une seconde batterie, qui oblige à guetter les promotions sur le site du constructeur pour voler longtemps sans se ruiner. Sans compter qu’on aimerait une option pour pouvoir installer une tablette de 7 à 8 pouces comme écran de vol et, pour finir, un système de repérage plus puissant permettrait de mieux discerner l’Anafi en vol, ce qui serait un plus surtout qu’il est simple de le faire voler très loin de l’opérateur. Reste le choix de craquer sur un tel produit, qui demande réflexion sur son usage. Pour un amateur de nature, de sport, d’image ou même un futur Steven Spielberg, c’est l’arme absolue, mais pour qui vole occasionnellement, le loisir est onéreux.